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Le « dentiste de l'horreur » se retrouve devant la justice française

Le «dentiste de l'horreur» devant la justice
Radio-Canada.ca

Un Néerlandais surnommé « le dentiste de l'horreur » par la presse française et qui s'était jadis réfugié au Canada a commencé à comparaître devant la justice mardi.

Jacobus « Mark » Van Nierop est poursuivi pour violences volontaires et escroquerie. Il est passible d'une peine de 10 ans de prison et d'une amende de 375 000 euros s'il est reconnu coupable. Plus de 50 victimes réclament un dédommagement, mais des médias français rapportent que l'homme a fait une centaine de victimes.

Des dizaines de personnes se sont plaintes d'arrachage de dents saines, de fragments d'outils laissés dans les dents, d'abcès, d'infections récurrentes et de bouches déformées entre 2009 et 2013.

Le procès se déroule dans la ville de Nevers, dans le centre-est du pays, jusqu'au 18 mars. Un verdict est attendu ultérieurement.

Un homme « cruel et pervers »

Une patiente, Sylviane Boulesteix, a raconté avoir été subitement convoquée au cabinet du dentiste en mai 2012. Van Nierop lui aurait alors arraché huit dents sans préavis, avant d'ajuster un dentier sur ses gencives à vif. La femme âgée dit avoir craché du sang pendant trois heures.

Elle dit que Van Nierop a refusé de soulager sa douleur au cours des jours suivants. Un expert a ensuite décrit un homme « cruel et pervers » dont l'incompétence a coûté plusieurs dents saines à Mme Boulesteix, en plus de la traumatiser et d'endommager sa bouche de manière irréversible.

Van Nierop dit se souvenir d'un seul des 75 patients qui auraient été « mutilés » ou qui auraient subi des « infirmités permanentes » entre ses mains entre 2009 et 2013, selon des documents remis au tribunal. Il doit maintenant affronter plusieurs d'entre eux devant la justice.

Van Nierop a refusé de répondre aux questions pendant l'enquête, se contentant de dire que l'hygiène buccale des résidents de la région était « déplorable ».

Il prétend qu'il souffrait de problèmes de personnalité compliqués par une question transgenre et des idées suicidaires. Détenu dans une prison française depuis janvier 2015, il a mené plusieurs grèves de la faim et de la soif. Il a aussi avalé des lames de rasoir avant d'être questionné par le juge d'enquête.

Interrogé au sujet des mutilations présumées de ses patients, Van Neirop a répondu : « Ça ne me dérange pas ».

« Je suis totalement bloqué à l'intérieur et je ne veux pas expliquer tout ça. Vous pouvez m'enfermer pendant des années [...] ça ne changera rien. »

— Déclaration de Jacobus Van Nierop au juge d'enquête

Le dentiste avait été accueilli à bras ouverts en 2008 quand il a ouvert son cabinet à Château-Chinon, une petite ville située dans une région reculée de la Bourgogne qualifiée de « désert médical ».

Les enquêteurs affirment qu'il a présenté de faux documents pour pouvoir pratiquer la médecine dentaire en France, ce qui lui a valu des avantages économiques et fiscaux, et qu'il a caché avoir des problèmes disciplinaires dans son propre pays.

Il aurait facturé des soins imaginaires à ses patients ou intentionnellement effectué des soins incorrects qui ont ensuite nécessité de nouvelles visites et de nouveaux frais, selon des documents judiciaires.

Van Nierop, qui habitait une villa luxueuse à l'extérieur de la ville, avait des dettes de près d'un million d'euros, selon les responsables.

Quand il a commencé à sentir la soupe chaude, le Néerlandais a fui vers le Canada, d'où il a été extradé vers les Pays-Bas, puis déporté en France.

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