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L'épidémie de virus Zika rouvre le débat houleux de l'avortement au Brésil

Avortement: le virus Zika rouvre un débat houleux au Brésil
Geovania do Nascimento, who is almost nine months pregnant, undergoes an ultrasound scan at the IMIP hospital in Recife, Pernambuco state, Brazil, Wednesday, Feb. 3, 2016. Brazil is in the midst of a Zika virus outbreak, spread by the Aedes aegypti mosquito, which is well-adapted to humans, thrives in people's homes and can breed in even a bottle cap's-worth of stagnant water. The virus is suspected to be linked with occurrences of microcephaly in new born babies. (AP Photo/Felipe Dana)
ASSOCIATED PRESS
Geovania do Nascimento, who is almost nine months pregnant, undergoes an ultrasound scan at the IMIP hospital in Recife, Pernambuco state, Brazil, Wednesday, Feb. 3, 2016. Brazil is in the midst of a Zika virus outbreak, spread by the Aedes aegypti mosquito, which is well-adapted to humans, thrives in people's homes and can breed in even a bottle cap's-worth of stagnant water. The virus is suspected to be linked with occurrences of microcephaly in new born babies. (AP Photo/Felipe Dana)

Le Brésil est le pays le plus durement touché par le virus Zika et les femmes enceintes y sont désormais confrontées à un terrible dilemme : ou bien elles interrompent leur grossesse de manière préventive, une intervention illégale, sauf exceptions, dans ce qui est le plus grand pays catholique du monde, ou bien elles risquent de mettre au monde un enfant microcéphale.

Dans ce contexte, l'épidémie rouvre le débat sur l'avortement dans ce pays, qui est au cœur de l'alerte sanitaire mondiale pour le Zika qu'a lancée l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus tôt cette semaine.

Le président de la Société brésilienne de dengue, le Dr Artur Timerman, affirme que certaines femmes enceintes ayant attrapé le Zika optent pour un avortement clandestin.

Depuis 2012, les Brésiliennes peuvent mettre un terme à leur grossesse lorsqu'elles portent un enfant acéphale, c'est-à-dire sans cerveau. Auparavant, seuls les cas de grossesses qui mettaient la vie de la mère en danger ou les cas de viol pouvaient se solder par un avortement.

Depuis octobre au Brésil, on a recensé plus de 404 cas de bébés nés avec une rare malformation du cerveau appelée microcéphalie.

De plus, il y a quelques milliers d'autres cas que l'on soupçonne d'être associés au Zika.

« La plus grande complication du Zika est la microcéphalie, affirme le Dr Timerman. Si nous ne disons pas clairement aux femmes d'éviter de tomber enceintes, nous allons avoir une génération d'enfants microcéphales. C'est une tragédie. »

« Comment obliger une femme à avoir un enfant lourdement handicapé en raison d'un facteur qui est complètement hors de son contrôle? C'est inhumain. »

— Thomaz Gollop, médecin de Sao Paulo qui est en faveur de l'avortement dans des cas d'infection au virus Zika

Le lien entre le virus Zika et la microcéphalie est « fortement suspecté bien que non prouvé scientifiquement » par l'OMS. La microcéphalie n'est détectable qu'à partir de la 24e semaine de grossesse.

On évalue qu'il y a chaque année un million d'interruptions de grossesse au Brésil, qui compte 204 millions d'habitants.

Premier cas de femme enceinte, frappée par le Zika, diagnostiqué en Europe

Le ministère de la Santé de l'Espagne a par ailleurs signalé qu'une femme enceinte vivant dans ce pays et ayant voyagé en Colombie est atteinte du virus Zika. Il s'agit du premier cas du genre recensé en Europe. Sur l'ensemble de ce continent, il y a des dizaines de cas répertoriés parmi des voyageurs revenant d'Amérique latine, mais jusque là il n'y avait pas eu de femmes enceintes touchées par le virus.

La Colombie est le second pays le plus touché par le virus Zika après le Brésil.

Origines du virus

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