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L'embauche d'un ami du maire Coderre suscite l'indignation de l'opposition (VIDÉO)

Le maire Coderre a embauché un ami (VIDÉO)

Il s'appelle Robert Bouvier, il est l'ancien président du syndicat des Teamsters du Canada et le maire de Montréal reconnaît d'entrée de jeu qu'il le connaît « très bien ». Denis Coderre ne voit pas de problème à avoir embauché M. Bouvier pour que ce dernier négocie avec la Fraternité des policiers de Montréal.

Mais l'opposition à l'Hôtel de Ville de Montréal ne voit pas la chose d'un aussi bon oeil.

Le conseiller de ville du district Marie-Victorin de l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, Guillaume Lavoie, accuse le maire de la métropole de recourir, sans appel d'offres, aux services d'amis alors que, dit-il, la Ville dispose d'experts capables d'accomplir ces tâches.

Et, de faire remarquer M. Lavoie, l'affaire a presque failli passer inaperçue parce que le maire a, à son avis, pris les moyens pour ce faire.

À titre d'exemple, le conseiller de Projet Montréal cite le fait que le contrat alloué à M. Bouvier s'élève « bizarrement » à 24 999 $. Or, dit-il, « tous ceux qui connaissent comment ça marche à la Ville savent que les contrats de 25 000 $ et plus doivent être dévoilés aux instances. Les autres, on peut passer sa commande et la faire autoriser par les fonctionnaires ».

« Alors ça a vraiment l'air qu'on a pris toutes les bonnes manières légales pour arriver à nos fins, c'est-à-dire envoyer un contrat à un ami, un donateur, et c'est très triste, c'est vraiment pas là qu'on devrait aller comme ville. »

— Guillaume Lavoie, conseiller du district Marie-Victorin dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie

Par voie de communiqué, Guillaume Lavoie a affirmé en outre que « le détail du contrat est perdu dans un document de plus de 200 pages où seule une minuscule ligne nous permet d'apprendre que le contrat a déjà été donné et dépensé ». « Au niveau de la transparence, on est au plus bas standard possible », d'ajouter M. Lavoie.

La Ville fournit des précisions

Dans une réponse écrite à Radio-Canada, Gonzalo Nunez, relationniste à la Division des affaires publiques de la Ville, explique que le contrat conclu avec M. Bouvier « s'est terminé le 31 décembre 2015. Le contrat n'a pas été renouvelé depuis. Spécifions que depuis l'expiration du contrat, M. Bouvier n'a pas réalisé de travail additionnel pour la Ville ».

La Ville de Montréal reconnaît que le montant maximal pouvant être versé à Robert Bouvier est de 24 999 $, à raison de demi-journées rémunérées à 335 $ ou de journées entières à 670 $.

Au total, M. Bouvier a été employé pendant 10 demi-journées et une journée complète, pour un montant total de 4020 $ en date du 31 décembre dernier. Les négociations avec les policiers n'étant pas terminées, il n'est pas exclu que la Ville puisse à nouveau faire appel aux services de M. Bouvier.

« Alors, c'est quoi le problème? », demande le maire Coderre

Pour le maire de Montréal, la situation s'explique aisément : M. Bouvier, affirme-t-il, possède un « oeil externe » dont la Ville avait besoin. « [...] D'avoir quelqu'un qui a cette connaissance, cette crédibilité et d'être capable d'atteindre aussi le milieu syndical, moi, je pense que ça vaut la peine de l'avoir avec nous », a déclaré Denis Coderre.

« Alors, c'est quoi le problème? Parce que je le connais? Oui. J'en ai cherché des gens que je connais oui. [...] Mais ça se fait ailleurs, quand on donne des mandats. »

— Denis Coderre, maire de Montréal

Le maire de Montréal fait valoir qu'après avoir passé, comme lui, 30 ans dans la vie publique, « tu connais beaucoup de gens ».

Ce n'est pas la première controverse du genre à laquelle doit faire face Denis Coderre. En mai 2014, le cabinet du maire Denis Coderre avait accordé un contrat à une firme d'avocats proche de son équipe électorale, ce qu'avait à l'époque dénoncé Projet Montréal. L'un des associés de la firme d'avocats, Richard Phaneuf, était organisateur politique de la campagne de Denis Coderre et le fils de M. Phaneuf avait été candidat dans l'arrondissement du Sud-Ouest.

Puis, en novembre 2015, la décision du maire de Montréal d'embaucher Michel Dorais comme coordonnateur de l'accueil des réfugiés syriens à Montréal au taux de 1800 $ par jour avait provoqué des grincements de dents.

Dans le cas de l'histoire survenue en mai 2014, Denis Coderre explique la chose de la manière suivante : « Il y avait urgence. Il y avait une grève. Il y avait des avocats et vous savez, on avait à gérer la situation et c'était encore une fois une personne qui était experte en la matière ».

Quant à la décision de retenir les services de Michel Dorais, le maire de Montréal dit l'assumer « totalement ».

« C'est l'ancien sous-ministre de l'immigration, dit Denis Coderre. Et d'ailleurs, je vous annonce que, la semaine prochaine, il y aura une annonce importante sur l'intégration et [vous verrez] à quel point son travail est important. »

Mais pour Projet Montréal, « c'est très préoccupant ». Dans le cas de Robert Bouvier, Guillaume Lavoie dit que ce dernier est peut-être très compétent, mais il est aussi un ami, un proche et un ancien donateur de Denis Coderre.

Avec les informations de Benoît Chapdelaine et de François Cormier

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