Un des favoris dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère à la prochaine cérémonie des Oscars, Le fils de Saul, du réalisateur franco-hongrois László Nemes, contribue à mieux comprendre l'enfer des camps de concentration.
Octobre 1944, dans le chaos d'Auschwitz, les fours crématoires fonctionnent à plein régime. Juif hongrois, Saul Ausländer fait partie d'un Sonderkommando, ces groupes de prisonniers qui exécutaient les basses besognes des nazis dans les camps de la mort.
Ils accueillaient les Juifs à la descente des trains, les déshabillaient, les menaient aux fours, récupéraient l'or, l'argent, et ramassaient leurs cendres. Ils côtoyaient l'horreur jusqu'à ce qu'on se débarrasse d'eux après quelques semaines.
Dans ce camp où règne la barbarie et l'arbitraire, où les hommes sont traités comme du bétail, Saul Ausländer n'a qu'une idée en tête: offrir une sépulture décente à un jeune garçon qui pourrait être son fils, un sursaut de dignité dans cet enfer moderne.
Le film, dont l'action se déroule sur deux jours, repose tout entier sur l'acteur et poète hongrois Géza Röhrig, qu'une caméra nerveuse suit au plus près, une caméra qui cultive le flou, laisse tout deviner sans tout montrer. Le cadrage est étroit, oppressant.
Ce brillant suspense concentrationnaire, tourné en 35 mm avec un budget d'à peine plus de 2 millions de dollars, est le premier long métrage du réalisateur franco-hongrois László Nemes, qui a perdu des membres de sa famille dans les camps.
Le fils de Saul a remporté le grand prix du jury à Cannes en mai dernier. C'est la récompense la plus convoitée après la Palme d'or. Il est aujourd'hui dans la course aux Oscars et vient de recevoir le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère.
En allant chercher son prix, le réalisateur László Nemes a eu ces mots pour les victimes.
« L'Holocauste est devenu une abstraction au fil des ans. Pour moi, il a un visage humain. Ne l'oublions pas. »
— László Nemes
Devoir de mémoire qu'il faut honorer.
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