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Baisse importante du nombre de cellulaires saisis en prison

Baisse importante du nombre de cellulaires saisis en prison
Prison Cell Bars - Black and White
DanHenson1 via Getty Images
Prison Cell Bars - Black and White

QUÉBEC – Le nombre de téléphones cellulaires confisqués dans les prisons de la province a chuté de moitié l’an dernier. Si le ministère y voit une bonne nouvelle, les gardiens de prison, eux, blâment les restrictions budgétaires.

En 2012, 466 téléphones cellulaires ont été saisis dans les diverses prisons du Québec. Ce nombre est passé à 412 l’année suivante, puis à 392 en 2014. L’an dernier, on comptait 148 saisies en date du 15 octobre, révèle un document obtenu en vertu de la Loi d'accès à l'information.

Le ministère de la Sécurité publique estime que cette baisse est attribuable aux mesures mises en place ces dernières années.

«Les statistiques sur les saisies de cellulaires démontrent l’efficacité de nos interventions, écrit la relationniste du ministère, Alexandra Paré, dans un courriel. En effet, depuis 2012, une diminution du nombre de saisies a été constatée.»

De plus, le ministère teste présentement des technologies capables de détecter la présence ou l’utilisation de téléphones cellulaires non autorisés. «Pour des raisons sécurité, nous ne pouvons pas donner de détails sur la nature des technologies testées ni les endroits où elles sont en place», affirme Alexandra Paré.

Le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie, a une interprétation très différente de la situation. «C’est une évaluation un peu simpliste de la part du ministère», lance-t-il.

Le syndicat blâme plutôt la baisse du nombre de fouilles générales dans les établissements depuis un an, en raison des restrictions budgétaires. «Quand on fait des fouilles générales ou quand on fouille des secteurs en entier, ça prend les effectifs sur le plancher, ça prend les budgets qui vont avec et, actuellement, c’est ce que le ministère n’a pas», dit Mathieu Lavoie.

Les centres de détention se contentent plutôt de fouilles ciblées en fonction des renseignements reçus, affirme-t-il. «Mais si on n’a pas l’information, on ne trouve pas le stock», lance Mathieu Lavoie.

La présence de téléphones cellulaires est un danger pour les agents correctionnels, explique le représentant syndical. Tout d’abord, cela permet de faire entrer divers produits illégaux, que ce soit des armes, de la drogue ou autres.

Les téléphones illégaux peuvent également être utilisés pour coordonner une évasion lors d’une sortie médicale, par exemple.

Petits appareils, gros problème

La prolifération des téléphones illégaux a pris de l’ampleur au tournant des années 2010, avec la miniaturisation des appareils. Ainsi, on comptait 114 téléphones saisis en 2010, contre 248 l’année suivante, puis 466 en 2012.

Le problème était particulièrement criant dans le centre de détention de Montréal (Bordeaux), où on a saisi 284 appareils en 2014. Le centre de détention de Saint-Jérôme arrivait en deuxième place loin derrière, avec 62 appareils confisqués la même année.

Les téléphones cellulaires illégaux sont particulièrement prisés des membres du crime organisé qui les utilisent afin de diriger leurs activités illégales à l’extérieur des murs, note Me Michel Bouchard dans son rapport sur l’évasion par hélicoptère de la prison d’Orsainville.

En effet, un tiers des appareils saisis en 2012-2013 l’ont été sur des détenus liés au crime organisé, alors qu’ils ne représentent que 6,5% de la population carcérale.

Pour contrer ce fléau, le ministère de la Sécurité publique a mis en place un plan d'action en 2012, dont les mesures n'ont toutefois pas été rendues publiques.

Le ministère de la Sécurité publique a également reçu l’an dernier l’autorisation d’Ottawa pour installer des brouilleurs d’ondes afin de contrer l’utilisation illégale de téléphones cellulaires. En décembre dernier, le ministre Pierre Moreau affirmait au Journal de Québec que le dossier est toujours «en analyse».

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