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Rétrospective: 15 événements qui ont marqué le Canada en 2015

Rétrospective: 15 événements qui ont marqué le Canada en 2015
Ensaf Haidar, wife of blogger Raif Badawi, takes part in a rally for his freedom in Montreal on January 13, 2015. Amnesty International says Saudi Arabia has postponed the flogging of blogger Raif Badawi today for a sixth consecutive week. The human rights organization's Paris office says Badawi was spared a lashing today, but they're not sure what the reasons were. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz
Ryan Remiorz/The Canadian Press
Ensaf Haidar, wife of blogger Raif Badawi, takes part in a rally for his freedom in Montreal on January 13, 2015. Amnesty International says Saudi Arabia has postponed the flogging of blogger Raif Badawi today for a sixth consecutive week. The human rights organization's Paris office says Badawi was spared a lashing today, but they're not sure what the reasons were. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz

Les Canadiens élisent un gouvernement libéral majoritaire, le pays se prépare à accueillir 25 000 réfugiés syriens et il y aura enfin une enquête publique sur les disparitions de femmes autochtones. Voici 15 événements qui ont marqué la scène nationale en 2015.

1. LE CAS DE RAIF BADAWI

La mobilisation en faveur du blogueur saoudien, dont la femme et les enfants sont réfugiés à Sherbrooke, a pris de l'ampleur cette année avec de nombreux rassemblements d'appui et l'intervention du Parlement européen, qui lui a décerné le prix Sakharov pour sa lutte pour la liberté d'expression et les droits fondamentaux. En janvier, Raif Badawi a reçu 50 coups de fouet, les premiers d'une série de 1000 qu'il doit recevoir pour avoir critiqué le régime saoudien et l'islam. Emprisonné depuis 2012, il purge une peine de 10 ans de prison.

2. LA COUR SUPRÊME DIT OUI À L'AIDE MÉDICALE À MOURIR

En février, la Cour suprême du Canada décide dans un jugement unanime que l'aide médicale à mourir doit être légalisée au pays. Les magistrats donnent un an à Ottawa pour modifier le Code criminel. Selon la Cour, il est contraire à la Charte canadienne des droits et libertés, et donc inconstitutionnel, d'interdire l'aide médicale à mourir. Tout juste élu, le gouvernement Trudeau demande une extension de six mois pour se pencher sur le dossier. Ottawa s'est aussi engagé à ne pas compliquer l'application de la loi québécoise qui encadre les soins en fin de vie, dont l'aide médicale à mourir. Les articles de cette loi, entrée en vigueur le 10 décembre, avaient été suspendus par la Cour supérieure au début du mois de décembre, mais la Cour d'appel a finalement donné raison au gouvernement du Québec. -http://ICI.Radio-Canada.ca/mourir

3. MORT DU REGISTRE DES ARMES À FEU

Le plus haut tribunal du pays a mis fin à la saga sur les données du registre québécois des armes d'épaule. Le 27 mars, dans un jugement partagé de cinq juges contre quatre, il a statué qu'Ottawa pouvait détruire ces données, malgré la demande du Québec de les préserver. Le litige opposait les deux ordres de gouvernement depuis l'adoption par Ottawa, en 2012, de la Loi abolissant le registre des armes d'épaule. Le 3 décembre, Québec a annoncé la création de son propre registre, qui prévoit que toute arme à feu « sans restriction » doit être immatriculée et que le gouvernement doit émettre un numéro unique pour chacune des armes enregistrées.

4. LE PROCÈS DE MIKE DUFFY

Le procès du sénateur Mike Duffy pour fraude, corruption et abus de confiance s'est ouvert le 7 avril à Ottawa. Les avocats de la défense et de la Couronne doivent encore présenter leurs plaidoiries finales, mais les témoins ont tous été entendus. Le procès a entre autres permis d'en apprendre davantage sur le fonctionnement du bureau de l'ancien premier ministre Stephen Harper et sur les différents acteurs-clés qui y travaillaient. Sur les 31 chefs d'accusation auxquels fait face Mike Duffy, trois concernent une opération de camouflage par laquelle l'ancien chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, a signé un chèque de 90 000 $ qui a permis de payer les dépenses controversées de Mike Duffy qu'il s'était engagé à rembourser lui-même. Nigel Wright a affirmé en Cour que son ancien patron n'était pas au courant de l'affaire. Les audiences reprendront en février.

5. LES OLÉODUCS SCRUTÉS À LA LOUPE

L'opposition aux projets d'oléoducs se poursuit à travers le pays, tandis que le prix du baril de pétrole chute, tout comme le dollar canadien. Au printemps, Transcanada abandonne son projet de terminal pétrolier à Cacouna, au Québec. Elle le construira plutôt à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Aux États-Unis, Barack Obama rejette le projet de pipeline Keystone XL qui devait acheminer du pétrole brut des sables bitumineux de l'Alberta vers des raffineries américaines. Seule bonne nouvelle pour l'Alberta : Enbridge pourra inverser le flux de pétrole dans le pipeline 9B afin d'acheminer vers Montréal le pétrole de l'Ouest.

6. LE DÉBAT ENTOURANT LA LOI ANTITERRORISTE

Le projet de loi C-51 du gouvernement Harper est adopté à la Chambre des communes le 6 mai. Les conservateurs présentent la Loi antiterroriste comme un outil essentiel pour protéger les Canadiens. Or, elle fait l'objet de critiques et soulève des manifestations à travers le pays. Ses détracteurs craignent que les pouvoirs additionnels accordés au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et à la GRC pour lutter contre le terrorisme ne briment les droits et libertés individuelles. L'Association canadienne des libertés civiles et le groupe Canadian Journalists for Free Expression contestent la loi en Cour fédérale. Les libéraux ont appuyé C-51, mais Justin Trudeau a promis de modifier la loi.

7. OMAR KHADR LIBÉRÉ SOUS CAUTION

Le célèbre détenu de Guantanamo sort de prison le 7 mai à Edmonton. Omar Khadr est en liberté sous caution en attendant l'appel aux États-Unis de sa condamnation pour crimes de guerre. Le jeune homme fait les manchettes depuis qu'il a été arrêté en 2002 en Afghanistan et accusé du meurtre d'un soldat américain. Il avait alors 15 ans. Il a passé 13 ans derrière les barreaux. Il doit respecter plusieurs conditions de libération, dont celle de vivre chez son avocat, Dennis Edney. En juillet, une cour fédérale américaine le condamne à verser 134,2 millions de dollars américains dans le cadre d'une poursuite civile intentée au nom d'un soldat tué et d'un autre blessé en Afghanistan.

8. LE NPD REMPORTE LA VICTOIRE EN ALBERTA

Le 5 mai, le Nouveau Parti démocratique (NPD) prend le pouvoir après 43 ans de règne progressiste-conservateur. Les néo-démocrates de Rachel Notley forment un gouvernement majoritaire avec 53 sièges. Le Wildrose, qui a fait élire 21 députés, devient l'opposition officielle et les conservateurs reculent au troisième rang, avec 10 sièges. Le gouvernement Notley a rapidement tenu quelques-unes de ses promesses électorales, dont la hausse d'impôts des grandes entreprises et l'augmentation du salaire minimum. Par contre, son premier budget a été vivement critiqué à cause d'un déficit record de 6,1 milliards de dollars.

9. UN GOUVERNEMENT ROUGE À OTTAWA

Le 19 octobre, les électeurs canadiens mettent fin à 10 ans de règne conservateur et, contre toute attente, ils élisent Justin Trudeau à la tête d'un gouvernement libéral majoritaire. Le premier ministre sortant, Stephen Harper, abandonne son poste de chef du Parti conservateur. Le NPD de Thomas Mulcair, longtemps donné favori, a notamment souffert de l'importance qu'a prise durant la campagne la question du port du niqab pendant les cérémonies de citoyenneté. Le fils de l'ex-premier ministre Pierre Elliot Trudeau réussira-t-il à tenir les nombreuses promesses qu'il a faites au cours de la plus longue campagne électorale de l'histoire du Canada?

10. LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES AUTOCHTONES

Le 22 octobre, l'émission Enquête de Radio-Canada révèle des cas allégués d'agressions et d'abus de pouvoir par des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) contre des femmes autochtones de Val-d'Or. Le reportage fait couler beaucoup d'encre et, au lendemain de sa diffusion, Québec ordonne que l'enquête sur les agents de la SQ soit confiée au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Cette histoire n'est pas la seule à faire les manchettes au pays. La violence contre les femmes autochtones est dénoncée à de nombreuses reprises durant l'année. Le nouveau gouvernement Trudeau annonce finalement en décembre la tenue d'une commission d'enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées.

11. RAPPORT CHARBONNEAU : S'ATTAQUER À LA RACINE DU MAL

La Commission sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction remet son rapport final en novembre. La présidente de la commission, France Charbonneau, propose 60 solutions concrètes pour enrayer la collusion et la corruption dans l'octroi et la gestion des contrats publics et prévenir l'infiltration du crime organisé dans l'économie légale. Sur l'importante question du financement politique, le commissaire Renaud Lachance se dissocie de sa collègue. Si Mme Charbonneau a vu des liens indirects entre les contributions aux partis politiques et l'obtention de contrats publics, pour M. Lachance, la preuve de ces liens n'a pas été faite pendant les audiences. Étalée sur la place publique, leur dissension va nuire à l'impact du rapport.

12. L'ACCUEIL DE 25 000 RÉFUGIÉS SYRIENS

Les premiers Syriens arrivés à bord d'un avion nolisé à l'aéroport Montréal-Trudeau ont été accueillis par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, le maire de Montréal, Denis Coderre, et plusieurs ministres fédéraux, le 13 décembre. À Toronto, c'est le premier ministre Justin Trudeau qui les a reçus quelques jours plus tôt. Ces premiers contingents font partie des 25 000 réfugiés syriens que le Canada va recevoir d'ici février 2016. Une trentaine de communautés ont été choisies pour les accueillir, dont 13 au Québec. Les réfugiés sont sélectionnés par des fonctionnaires canadiens dans des camps en Turquie, au Liban et en Jordanie, où ils doivent subir des tests médicaux et des vérifications de sécurité.

13. DÉCOUVERTE DES OSSEMENTS DE CÉDRIKA PROVENCHER

Le 11 décembre, des chasseurs ont découvert dans un bois de Saint-Maurice des ossements humains qui se sont avérés être ceux de la petite fille, disparue depuis 8 ans. L'enquête a aussitôt été relancée et les recherches ont recommencé dans le secteur de la découverte (recherches qui ont pris fin le 22 décembre). La nouvelle a causé une onde de choc au Québec, provoquant plusieurs manifestations de sympathie. La fillette de 9 ans a été vue pour la dernière fois le 31 juillet 2007, à Trois-Rivières.

14. RAPPORT DE LA COMMISSION DE VÉRITÉ ET RÉCONCILIATION

« Génocide culturel » : le rapport de la Commission, déposé le 15 décembre, est sans équivoque. Les pensionnats autochtones ont servi d'outil central d'une tentative d'éradiquer les cultures autochtones. Quelque 150 000 enfants indiens, inuits ou métis y ont été internés et au moins 3201 d'entre eux y sont morts. Après six ans de travaux et des milliers d'heures de témoignages, le rapport présente 94 recommandations visant à rebâtir la relation entre les peuples autochtones et le reste de la société canadienne. Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé son intention d'aller de l'avant avec ces recommandations.

15. LES NÉGOCIATIONS AVEC LE SECTEUR PUBLIC

Comme promis par les syndicats, l'automne a été chaud au Québec. Les manifestations et grèves des syndiqués des milieux de la santé, de l'éducation et de la fonction publique ont touché bien des Québécois, notamment des dizaines de milliers d'enfants, privés d'école pendant plusieurs jours. Le gouvernement a toutefois réussi à conclure des ententes de principe avec les 400 000 membres du Front commun et avec la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) en leur accordant des augmentations de salaire. Les 34 000 syndiqués de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), pour leur part, sont encore en négociation.

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