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Nouvelle application Boostmi: les professionnels du dépannage contre-attaquent

Boostmi: les professionnels du dépannage contre-attaquent
Alternator fail...
Charles Williams/Flickr
Alternator fail...

Tout comme les taxis contre UberX, les professionnels du dépannage ripostent contre la nouvelle application Boostmi qui sera mise en service dans les prochains jours. Ils dénoncent un « marché au noir » et demandent à Denis Coderre et à Philippe Couillard d'intervenir.

Un texte de Thomas Gerbet

« Ce n'est pas équitable », peste le PDG de l'Association professionnelle du dépannage du Québec, Réjean Breton.

L'application Bootsmi, dévoilée cette semaine, propose de permettre à Monsieur et Madame Tout-le-monde d'effectuer du dépannage contre rémunération. Dans un premier temps, seul le service de recharge de batterie de voiture sera offert.

Trois éléments irritent les professionnels du dépannage. Contrairement à Boostmi,

  • ils paient des taxes et des impôts sur les services de dépannage;
  • ils paient des frais annuels pour pouvoir intervenir sur certains territoires;
  • ils appliquent les normes sur la santé et la sécurité du travail [CSST].

Réjean Breton se réfère au règlement 03-098 sur le remorquage de véhicules de la ville de Montréal. Le texte précise qu' « une facture numérotée doit être émise au client. » Par ailleurs, la loi québécoise sur la fiscalité permet aux municipalités de prélever des frais annuels d'opérations. À Montréal, les remorqueurs doivent verser chaque année 260 $ par compagnie, 200 $ par véhicule de dépannage et 57 $ par conducteur.

« Qui va payer les taxes si de plus en plus d'applications web ou mobile ne les paient plus? »

— Réjean Breton, PDG de l'Association professionnelle du dépannage du Québec.

Réjean Breton craint que la Ville et le gouvernement ne réagissent pas face aux nouvelles réalités technologiques et virtuelles inspirées de modèle Uber.

Une augmentation des prix pour les autres services de dépannage ?

Les dépanneurs professionnels ont sursauté quand ils ont appris que Boostmi envisageait, après l'hiver, de mettre en contact les citoyens pour intervenir en cas de crevaison ou de panne d'essence. « L'offre est nettement suffisante, croit Réjean Breton. L'arrivée de Boostmi ne va que diluer le marché. »

« Si le dépannage de base est réduit considérablement dans notre industrie, c'est certain que, d'un autre côté, les prix vont augmenter pour le remorquage afin de rentabiliser nos opérations. »

— Réjean Breton, PDG de l'Association professionnelle du dépannage du Québec.

Le double jeu des taxis

Réjean Breton est particulièrement remonté contre les compagnies de taxi qui ont signé des partenariats avec Boostmi, alors qu'elles dénoncent le modèle d'UberX depuis des mois.

« Taxi-Coop est contre Uber, mais pas contre le même système applicable au dépannage [...] Les représentants de l'industrie du taxi à Montréal parlent des deux côtés de la bouche. »

— Réjean Breton, PDG de l'Association professionnelle du dépannage du Québec.

Réponse de Boostmi

Les promoteurs de la nouvelle application ne pensent pas qu'ils porteront préjudice aux professionnels du dépannage. Ils rappellent que l'attente est encore longue en cas de panne, car les services en place sont régulièrement débordés. En ce qui concerne les taxes et les frais qui ne seront pas acquittés par les dépanneurs amateurs, le cofondateur de Boostmi François Lambert utilise un argument similaire à Uber.

« Nous sommes une application qui met les gens en contact. À partir de ce moment-là, c'est la responsabilité de chacun. »

— François Lambert, cofondateur de Boostmi.

François Lambert ajoute tout de même : « s'il y a une réglementation spéciale qu'il faut regarder, on va la regarder. On n'est pas contre les lois. »

Sécurité du travail

Boostmi affirme qu'elle ne sera pas responsable en cas de blessure ou de bris mécanique lors des dépannages de ses membres.

« Ça n'a pas de bon sens », répond le PDG de l'Association professionnelle du dépannage du Québec. « La Loi 51 de CSST exige des méthodes de travail sécuritaire incluant un plan de formation. », précise Réjean Breton.

Le ministère des Transports met en garde

Tous types de dépannages [survoltage, livraison d'essence, changement de pneu...] sur le réseau routier doivent être effectués en plaçant un corridor de sécurité pour l'opérateur du véhicule de dépannage en vertu du guide de la CSST.

Le porte-parole du MTQ Brian St-Louis précise que, « selon le code de la sécurité routière, on ne peut pas immobiliser un véhicule routier sur la chaussée d'un chemin public où la vitesse maximale permise est 70 km/h ou plus, sauf en cas de nécessité ou à moins qu'une signalisation ne l'y autorise. ». Seuls les remorqueurs agréés ont alors le droit de s'arrêter pour intervenir. Tout autre donneur de service s'expose à un constat d'infraction de la Sûreté du Québec.

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