Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Un défenseur des oiseaux attaqué à coups de pelle par un homme... en sous-vêtements (PHOTOS)

Un défenseur des oiseaux attaqué à coups de pelle par un homme... en sous-vêtements (PHOTOS)
LPO

En France, des membres de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), dont son emblématique président Allain Bougrain-Dubourg, ont été violemment pris à partie par des riverains à Audon (Landes) alors qu'ils menaient ce lundi matin une opération contre le braconnage des pinsons, une espèce protégée.

Une demi-douzaine de militants de la LPO qui entendaient dénoncer "le braconnage des pinsons", suivis par autant de journalistes, avaient pénétré dans un champ de maïs à Audon -- à 30 km au sud-ouest de Mont-de-Marsan -- où ils avaient repéré plusieurs dizaines de pièges à pinsons, appelés "matoles" dans le Sud-Ouest.

Alors qu'ils commençaient à détruire ces pièges, un riverain est sorti de chez lui armé d'une pelle et arborant un sous-vêtements à carreaux, insultant militants et journalistes et frappant certains d'entre eux à l'aide de son outil, a constaté un photographe de l'AFP, confirmant le témoignage des membres de la LPO.

Des journalistes qui accompagnaient les militants de la LPO, dont son président Allain Bougrain-Dubourg, ont également été la cible d'insultes et de violences. La LPO a diffusé des images sur son compte Twitter qui témoignent de la violence de l'altercation.

"On est intervenus sur une installation de plusieurs dizaines de pièges. Quand on a voulu retirer les matoles, des gens sont sortis dans une grande violence, nous avons pris trois ou quatre coups de pelle, on est quatre ou cinq dans ce cas", a déclaré à l'AFP Allain Bougrain-Dubourg.

Un second riverain est également sorti en brandissant un outil agricole pour menacer écologistes et journalistes, tentant à son tour d'arracher appareils photo et caméra. Les pneus des véhicules de certains écologistes et journalistes ont aussi été crevés. L'altercation a duré une quinzaine de minutes, jusqu'à l'arrivée des gendarmes appelés sur place, qui ont restitué à un journaliste une caméra dérobée par l'un des agresseurs.

Le président de la LPO a annoncé son intention de porter plainte pour cette agression et la dégradation de véhicules, ainsi que pour usage de pièges prohibés et destruction d'espèce protégée. Le riverain ayant porté des coups de pelle a, quant à lui, indiqué vouloir porter plainte pour violation de propriété privée.

Dans un communiqué, la LPO 4 militants de la LPO dont le Président, le Vice-Président et le Secrétaire Général ont été violemment agressés.

"C'est l'Etat qui est responsable"

La LPO lance chaque année, depuis 2010, des actions contre le braconnage des pinsons dans les Landes, avec notamment la destruction des matoles, petits paniers grillagés dans lesquels les chasseurs capturent ces oiseaux, protégés depuis 1976, pour les manger.

Un peu plus tôt dans la matinée, les membres de la LPO avaient déjà détruit des matoles dans un autre champ de maïs distant de quelques kilomètres, libérant des pinsons, a souligné M. Bougrain-Dubourg. Autour de ces pièges, "nous avons découvert des dizaines de cadavres de chardonnerets", a-t-il affirmé. Selon lui, ces chardonnerets se font prendre dans les matoles, mais cette espèce, elle aussi protégée, n'intéresse pas les chasseurs qui les écrasent pour s'en débarrasser.

"N'importe qui peut voir ces pièges depuis la route, l'impunité perdure ! C'est l'Etat qui est responsable, je suis sidéré que le ministère de l'Ecologie ne bouge pas alors qu'il sait très bien que ça existe et que la loi sur la biodiversité est en plein débat au Parlement", s'est insurgé le président de la LPO, dénonçant un "décalage entre le discours officiel et la réalité de terrain".

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.