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«Pour Sarah» pourrait avoir une carrière internationale (ENTREVUE)

«Pour Sarah» pourrait avoir une carrière internationale (ENTREVUE)
Courtoisie TVA

Les Allemands et les Français pourraient avoir leur version de Pour Sarah. Le producteur François Rozon, d’Encore Télévision, a reçu des offres de quatre ou cinq producteurs de l’Hexagone, et d’un autre de l’Allemagne, intéressés à adapter la série, ici écrite par Michelle Allen, et réalisée par Éric Tessier.

Aucune ficelle n’est attachée, aucune entente n’a été officiellement bouclée, mais François Rozon explore présentement les possibilités.

«Ils ont bien aimé la série, raconte celui qui est aussi derrière Mirador, Les pays d’en haut, Les beaux malaises et Boomerang. Ils ont trouvé que c’était original, que c’est le genre d’intrigue qu’ils n’ont pas, chez eux. Alors, je discute avec eux. J’ai quatre ou cinq producteurs qui voudraient adapter en France. Il faut que je choisisse le meilleur. Il y a aussi un Allemand qui est intéressé.»

François Rozon est allé récemment faire un tour au MipTV de Cannes, où il a reçu plusieurs échos positifs concernant Pour Sarah. Les beaux malaises, qui a remporté, au printemps, un prix au Gala Rockie Awards du Banff World Media Festival, une compétition de télévision internationale, sert aussi de carte de visite à sa maison de production.

L’homme d’affaires ignore où, exactement, les bonzes des télévisions étrangères ont découvert Pour Sarah, mais il sait que des boîtes de distribution et de production ont une veille sur tout ce qui se crée ailleurs, et sont ainsi à l’affût de fictions à succès, intéressantes et différentes. Pour Sarah, avec sa moyenne d’écoute qui dépasse le million de téléspectateurs chaque semaine, devient donc automatiquement un produit de choix à adapter.

«Je suis content de voir l’impact que ça a, ajoute François Rozon. Le sujet est intéressant, ailleurs aussi. C’est trippant de recevoir des appels de producteurs d’ailleurs, qui disent: «C’a l’air bon». Ça devient presque une guerre, de savoir qui va l’obtenir. C’est le fun!»

Rappelons que l’histoire de Pour Sarah est inspirée de la vie de François Rozon et de sa fille Justine, qui a subi en 2010 un grave accident de voiture, qui lui a laissé d’importantes séquelles. La trame de Pour Sarah n’est toutefois pas directement calquée sur le passé de François Rozon et des siens, et s’appuie sur plusieurs éléments inventés. Marianne Fortier incarne la jeune blessée dans le rendez-vous que TVA présente le lundi, à 21h.

Joueur majeur de l’industrie de la télévision québécoise, François Rozon est-il d’avis que la survie de nos émissions passe à tout prix par les ventes dans d’autres pays? Car les producteurs d’ici jouent maintenant du coude dans les marchés internationaux pour exporter leurs œuvres, un passage qui semble désormais quasi obligé.

«Ce n’est pas obligatoire. Ça peut amener un revenu le fun, mais c’est encore possible de faire de la télé. Ce qui est inquiétant, c’est le futur rapproché. Car les gens la consomment autrement. Comment ça va se dessiner? Moi, j’ai une espèce de foi un peu naïve. Les gens aiment tellement la télé, et pas juste chez nous, mais mondialement.»

«Netflix, c’est de la télé qu’ils vendent, ce n’est pas du web, continue François Rozon. C’est une chaîne télé. Les gens paient 8 ou 9$ pour consommer un produit télé. Alors, on imagine que, bientôt, il pourrait y avoir 15 Netflix. Ils vont tous se compétitionner, et acheter nos séries. Ils vont avoir besoin de produits. J’ai confiance mais, en ce moment, on est dans une période de transition, qui n’est pas claire. Tout le monde a peur, on se demande comment ça va se terminer. Si les gens regardent moins la télé, il y a moins de revenus publicitaires; ils consomment autant de télé qu’avant, mais différemment. C’est donc à la fois rassurant et inquiétant.»

Mirador: quand tout s’aligne

François Rozon et son équipe planchent par ailleurs sur d’autres nouveaux projets télévisés, deux comédies et une série dramatique.

En outre, leurs très attendus Pays d’en haut prendront l’antenne de Radio-Canada en janvier – les premiers épisodes devraient être disponibles sur l’Extra Tou.tv en décembre -, une deuxième saison de Boomerang est déjà tournée et on songe déjà à la troisième, et le troisième et possiblement dernier chapitre des Beaux malaises sera présenté sur les ondes de TVA au début 2016. Quant à la suite de Mirador, il faudra prendre notre mal en patience, car elle ne tiendra l’affiche de Séries+ qu’à l’automne 2016.

Plusieurs ignorent d’ailleurs qu’à l’origine, bien avant d’être diffusée à Radio-Canada, Mirador avait été proposée à Séries+. À l’époque, l’univers de relations publiques concocté par Daniel Thibault et Isabelle Pelletier ne cadrait pas avec les besoins de la chaîne. François Rozon, qui n’avait jusque-là produit que Caméra café, et Jocelyn Deschênes, de Sphère Média Plus, s’étaient ensuite tournés vers la société d’État, où les deux années de la saga avaient été étalées sur l’hiver 2010 et l’automne 2011.

Un troisième tour de piste était prévu. Un décor avait même été construit – et a été ensuite démoli -, mais le tandem d’auteurs avait alors manifesté son intention d’abandonner l’aventure, pour des raisons familiales.

L’idée de ressusciter le petit monde de Mirador avait déjà effleuré l’esprit de François Rozon, mais celui-ci souhaitait laisser retomber la poussière avant d’entreprendre des démarches en ce sens. À sa grande surprise, c’est la direction de Séries+ qui l’a relancé en premier, pour façonner les six épisodes qui devraient normalement constituer l’ultime finale de Mirador – à moins d’un nouveau retournement de situation!

Une vérification a été faite avec Radio-Canada, pour confirmer que l’intérêt n’y était plus de leur côté. Daniel Thibault et Isabelle Pelletier étant occupés sur d’autres projets (dont Ruptures), il fallait trouver un autre auteur pour pondre de nouveaux textes, et Estelle Bouchard, productrice au contenu chez Encore Télévision, connaissait Jacques Savoie (Le berceau des anges, Les Lavigueur: la vraie histoire, Les orphelins de Duplessis), qui a aussitôt embarqué.

Comble du bonheur, les Patrick Labbé, Gilles Renaud, David LaHaye, Catherine Trudeau et cie étaient tous disponibles pour reprendre leurs personnages. Il y a bien eu cet épisode de «reviendra, reviendra pas» de David LaHaye, mais celui-ci s’est dénoué positivement, et le comédien enfilera bel et bien à nouveau les costumes de l’arrogant Luc Racine. Bref, tout s’est aligné pour que l’ambition de tous, et surtout des adeptes de Mirador, se concrétise.

«Tout a bien tombé, résume François Rozon. C’est fantastique, tout le monde est là, l’auteur avait envie de relever un tel défi… C’est une belle série. Plein de gens qui aimaient la série me disent qu’ils sont contents que ça revienne.»

Mirador III comptera six épisodes d’une heure et pourrait causer une scissure définitive entre les hommes du clan Racine. Le «parfait» Philippe (Patrick Labbé) et le «mouton noir» Luc (David LaHaye) pourraient voir leurs rôles être inversés au fil des événements qui secoueront grandement leur business familiale.

Vous pourrez bientôt lire notre dossier complet sur le troisième volet de Mirador dans les pages du Huffington Post Québec.

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