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Tuerie en Oregon : une communauté qui refuse de rendre ses armes (VIDÉO)

Tuerie en Oregon : la communauté refuse de rendre ses armes (VIDÉO)

En Oregon, les autorités ont confirmé que le tireur qui a tué 9 personnes sur le campus Umpqua de Roseburg avait 14 armes en sa possession, dont 6 qu'il avait avec lui sur le site de la fusillade. À Roseburg, le drame change néanmoins peu les opinions sur le contrôle des armes.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

Dans le petit marché qui est installé tous les samedis à Roseburg, on trouve de tout. Fruits, légumes et fleurs de toutes les couleurs. Mais l'ambiance est toujours très sombre dans la petite ville où 10 personnes ont trouvé la mort dans la fusillade de jeudi.

Tout le monde pense et discute de ces événements, du deuil que vit la communauté, mais aussi du débat entourant le contrôle des armes à feu.

Dans la soirée qui a suivi le drame, le président américain Barack Obama a lancé un plaidoyer contre la résignation entourant la question des armes à feu.

Pour Jim Leet, qui vend ses légumes au marché de Roseburg, cette sortie du président était politique et n'était pas appropriée. « Enlever les armes à feu n'est pas une solution », dit-il ajoutant qu'il faut s'intéresser à l'état psychologique des personnes qui pourraient commettre ce genre d'attaque.

« C'est comme si un enfant commet un acte avec quelque chose avec et qu'on confisque à tous les autres qui n'ont pas été coupable, ça paraît un petit peu extrême », dit de son côté Viviane Pulis, une autre résidente de Roseburg.

Il faut dire que dans la ville de 22 000 habitants du sud de l'Oregon, les fusils sont populaires. « C'est une communauté où il y a de la chasse et où les armes de différent style sont très nombreuses », lance Bill Tipton, un barbier.

D'ailleurs, dans son commerce, les clients qui attendent de se faire couper les cheveux ou raser la barbe ont le choix entre divers magazines de chasse ou encore un guide d'armes à feu. « Nous ne voulons pas perdre nos droits sur la question des armes », ajoute-t-il en expliquant qu'il ne croit pas que la fusillade doive changer les choses.

Une opinion semblable à celle de John Hanlin, shérif du comté de Douglas qui s'occupe de l'enquête. Après la tuerie de Newton, au Connecticut en 2012, au cours de laquelle 20 enfants avaient été tués, il avait écrit une lettre au vice-président américain Joe Biden.

Il lui expliquait qu'il jugeait que « toute action contre le second amendement de la Constitution serait irresponsable et constituerait une insulte à l'endroit du peuple américain ». Il y ajoutait qu'il ne mettrait pas en application des législations qu'il estime anticonstitutionnelles.

Dans cette région où les armes sont répandues, il n'est donc pas évident de demander des réformes. C'est pourtant ce que fait Kate Comiskey, qui est née et a grandi dans la région. « On ne se sent pas à l'aise de parler de cela », explique-t-elle.

Si elle croit que « c'est l'heure de changer les choses », elle reconnaît que les réformes devront venir de manière graduelle. Elle se réjouit de la mise en vigueur en Oregon en août d'une nouvelle réglementation qui exige davantage de vérifications sur le passé psychologique et criminel des acheteurs d'armes.

« Si on y va comme ça, dans 50 ans, ça va changer. Mais on doit avoir la patience », lance-t-elle.

Il était une fois en 1968...

En mai 1968, Robert Kennedy, alors candidat aux primaires démocrates, s'était arrêté pour faire campagne à Roseburg en Oregon, où il a entre autres abordé le sujet du contrôle des armes à feu. Sur place, il était attendu par des résidents qui lui montraient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « Protéger notre droit de posséder et de conserver nos armes »

Fusillade dans une université de l'État de l'Oregon

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