Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La Catalogne s'inspire du Québec, dit Carole Poirier

La Catalogne s'inspire du Québec, dit Carole Poirier
Pro independence supporters wave
ASSOCIATED PRESS
Pro independence supporters wave

QUÉBEC – Fraîchement revenue d’Espagne où elle a assisté à l’élection d’une coalition d’indépendantistes à la tête de la Catalogne, la députée péquiste Carole Poirier affirme que ceux-ci s’inspirent du référendum québécois de 1995.

Dimanche, deux groupes indépendantistes, la coalition Junts pel Sí (Ensemble pour le Oui) et la CUP, ont obtenu une majorité de sièges et 47,8% des voix exprimées aux élections régionales en Catalogne. L’élection devrait ouvrir la voie à un référendum sur la souveraineté de la région d’ici 18 mois.

«Pour les Catalans, le Québec est un modèle, dit Carole Poirier, porte-parole de l’opposition officielle en matière de relations internationales. Ce que j’ai entendu le plus souvent, là-bas, c’est ‘’Vous nous avez ouvert la voie’’.»

La délégation de six personnes du Parti québécois et de 25 personnes du Réseau Québec-monde était d’ailleurs chaudement applaudie dans les rassemblements d’indépendantistes, affirme-t-elle. Même chose sur la rue, où plusieurs personnes arrêtaient les délégués lorsqu’ils reconnaissaient le drapeau québécois.

La coalition Junts pel Sí s’est notamment inspirée du mouvement souverainiste de 1995 qui a rallié la gauche et la droite (notamment en incluant Mario Dumont), tout autant que des acteurs de la société civile. Mais les Catalans sont allés encore plus loin dans cette élection à la proportionnelle. «Nous, ils sont restés la société civile. Eux, les gens de la société civile ont mis leur nom sur le bulletin de vote», explique Carole Poirier.

Cette inclusion des groupes sociaux sur les «listes» (les électeurs votaient pour un groupe de candidats) a été bénéfique pour le mouvement indépendantiste catalan, croit Carole Poirier. «Ces personnalités de la société civile sont devenues des leaders», dit-elle.

Par exemple, le vert Raül Romeva apparaissait le premier sur la liste de la coalition Ensemble pour le Oui. «Ils sont allés chercher celui qui était le plus neutre en termes de porte-parole», analyse-t-elle. Le président, lui, était cinquième sur la liste. «Le message, c’est : on se retire comme chef de parti et on met la société civile de l’avant», ajoute Carole Poirier.

Si le système de «listes» n’existe pas dans le système électoral québécois, le rôle de la société civile alimentera la réflexion de la députée et de ses collègues.

Le PQ tisse depuis longtemps des liens avec d’autres mouvements indépendantistes à travers le monde, dont l’Écosse, qui a été au cœur de l’actualité l’an dernier en raison de son référendum sur sa sécession avec la Grande-Bretagne. «C’est important, quand on veut se donner un pays, de regarder ceux qui aspirent à la même chose», dit Carole Poirier.

Carole Poirier précise que le PQ n’était pas sur place en tant que conseiller, mais plutôt pour connaître les stratégies qui seront mises en place en vue du référendum sur l’indépendance qui devrait avoir lieu en 2017. «On était là en appui moral envers eux, mais aussi pour récolter de l’information sur comment ils vont procéder», explique-t-elle.

Depuis dimanche, certains remettent en doute la légitimité du processus référendaire que les indépendantistes catalans s'apprêtent à déclencher. Après tout, ils n’ont obtenu que 47,8% des voix, ce qui ne représente pas une majorité en faveur de l’indépendance.

Carole Poirier ne le voit pas ainsi. «Le référendum aura lieu seulement dans 18 mois», dit-elle. D’ici là, le nouveau gouvernement aura le temps de présenter son projet et son modèle de société, ajoute-t-elle.

INOLTRE SU HUFFPOST

Catalogne

Les désirs d'indépendance dans le monde

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.