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Des mascottes de la NFL fabriquées au Québec

Des mascottes de la NFL fabriquées au Québec
ICI Radio-Canada/Bahador Zabihiyan

Un des leaders du marché de la fabrication de mascottes sportives en Amérique du Nord se trouve à Mascouche, et crée depuis 30 ans de sympathiques personnages pour des équipes canadiennes, mais aussi américaines et asiatiques.

Un reportage de Bahador Zabihiyan

En 2006, les Colts d'Indianapolis remportaient le Super Bowl, une victoire que célébrait aussi Dominic Tremblay de Créations JCT. C'est sa compagnie qui a conçu Blue, le facétieux cheval bleu des Colts.

« C'était très très cool de voir ma mascotte danser dans le endzone quand ils ont gagné le Super Bowl, c'était un petit velour », dit M. Tremblay.

C'était alors la première année que Blue était à l'emploi des Colts. JCT Créations venait de le concevoir. Depuis, Blue est devenu une des mascottes les plus connues de la NFL (National Football League).

Mais ce n'est pas la seule qui a été conçue par Créations JCT. « C'est les Alouettes de Montréal avec Touché, l'Impact de Montréal avec Tac-Tik [...] Dans le baseball majeur, on a fait la mascotte des Devil Rays, des Astros de Houston », énumère M. Tremblay.

Leader de la mascotte sportive, par hasard

C'est un concours de circonstances qui a amené le père de Dominic Tremblay à créer l'entreprise, il y a 30 ans.

Jean-Claude Tremblay venait de perdre son emploi dans la fonction publique fédérale. Il s'est alors joint à son frère qui possédait une agence de publicité. Celle-ci était chargée de faire la promotion des matchs des Expos, la défunte équipe de baseball de Montréal.

Il a alors été approché par les Expos, qui cherchaient une personne capable d'animer, mais aussi de réparer et d'améliorer Youppi!, la mascotte des Expos. M. Tremblay, qui avait était formé à l'École des beaux-arts de Montréal et qui possédait de l'expérience en animation, est devenu le candidat idéal.

Il a non seulement enfilé le costume de Youppi! pendant deux ans, mais il a aussi travaillé afin de trouver les matériaux nécessaires à l'amélioration de l'emblématique mascotte au pelage roux. « Puis de fil en aiguille, les gens l'appelaient, lui faisait confiance », dit Dominic Tremblay.

Des clients partout dans le monde

Avec ses 15 employés, l'entreprise compte des clients en Amérique du Nord, en Asie et même au Moyen-Orient. Et ses locaux de Mascouche ont assez de matériaux pour créer des dizaines de mascottes différentes. Du plastique pour les yeux et le nez, de la mousse pour les formes et surtout des peluches colorées. « Ici, on garde toutes les peluches qu'on a pour la fabrication, on en a de tout les genres, du poil long, du poil court », dit-il.

Les plans des mascottes sont créés par ordinateur, puis minutieusement assemblés. « Tu rassembles les morceaux, ça crée tes formes, il y a une façon de pincer, il y a une façon de coller pour créer les volumes, les joues les nez les bouches », explique M. Tremblay.

Il faut que les costumes soient robustes pour permettre aux personnages d'effectuer diverses galipettes, mais il faut aussi qu'elles ne soient pas trop épaisses afin que l'animateur s'y sente à l'aise. L'entreprise a déjà dû refuser certaines commandes, notamment une venant d'Asie : le client voulait une mascotte avec une tête bien trop grosse. « On lui a dit : ta tête est tellement énorme que la personne à l'intérieur ne pourra pas bouger », se souvient M. Tremblay.

L'entreprise s'occupe aussi du nettoyage. Ainsi, les têtes des mascottes sont lavées dans un imposant bassin qui sert normalement aux pisciculteurs.

La concurrence est rude dans ce marché de niche, mais M. Tremblay estime que son entreprise a des atouts solides pour faire face à ses compétiteurs, notamment chinois.

« Au point de vue de la qualité, je pense qu'on est supérieure. Les animateurs peuvent faire toutes sortes de cascades sans que par exemple la tête de la mascotte parte », dit-il.

On fabrique les mascottes et on les porte aussi. « J'ai commencé à 14 ans [...] J'en ai 42 alors j'en fais encore à l'occasion, c'est vraiment le fun l'animation », lance M. Tremblay.

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