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Le Canada a besoin d'un plan spatial à long terme, selon l'ACCS

Le Canada a besoin d'un plan spatial à long terme
Shutterstock / Denis Tabler

MONTRÉAL _ L'Association canadienne du commerce spatial (ACCS), qui représente les entreprises du secteur spatial, déplore que cette industrie n'ait pas été une priorité du gouvernement conservateur et espère que cela changera après les élections du 19 octobre.

"L'Agence spatiale canadienne et le programme spatial du Canada ont assurément été relégués à l'arrière-plan depuis que le gouvernement conservateur est au pouvoir", regrette Marc Boucher, le directeur exécutif de l'ACCS.

"Nous voyons cela en terme d'argent pour la recherche et le développement, pas seulement dans le secteur spatial, mais aussi dans les sciences et la technologie."

Selon lui, le Canada est maintenant à la remorque des autres pays dans ce domaine. Son association profite de la campagne électorale pour demander aux partis de s'engager dans un programme spatial à long terme, qui tiendrait compte de l'avis de tous les acteurs du milieu au Canada.

Le gouvernement a dévoilé en février 2014 un cadre politique spatial, mais M. Boucher note qu'il ne fournit aucun détail ni de plan sur ce que le Canada fera dans les prochains cinq ou dix ans.

En 2003, durant son mandat de quatre ans comme président de l'Agence spatiale canadienne, le député libéral Marc Garneau, le premier Canadien à aller dans l'espace, a présenté une stratégie. Il considère que le plan présenté par le gouvernement conservateur ne contient "absolument rien de nouveau ou d'informatif".

Celui qui espère remporter un nouveau mandat dans Notre-Dame-de-Grâce_Westmount, à Montréal, souligne aussi qu'un autre président de l'Agence spatiale canadienne qui lui a succédé, Steve MacLean, a présenté un nouveau plan en 2009, qui est également resté lettre morte.

"Je me souviens de la frustration qu'il a ressentie", confie M. Garneau.

"J'ai certainement l'impression que le gouvernement de M. Harper n'accorde pas l'importance que mérite le programme spatial canadien."

M. Garneau assure qu'un gouvernement libéral présenterait une stratégie à long terme pour le secteur spatial.

Il faudrait qu'elle inclue "un signal très fort que le Canada utilisera l'espace pour nous aider, particulièrement avec tous les changements environnementaux qui ont lieu sur notre planète et dans nos océans".

Le député indique aussi qu'un gouvernement libéral accorderait un meilleur financement à la recherche. Il considère que le pays a beaucoup à perdre, non seulement au niveau du savoir, mais aussi économiquement.

"L'industrie spatiale a des chiffres d'affaires de plus de quatre milliards $, mais on est en train de perdre vis-à-vis d'autres pays qui sont plus agressifs. C'est une industrie qui emploie beaucoup de Canadiens très bien éduqués, (...) qui a un marché d'exportation important. Mais la compétition est très rude dans beaucoup de pays et le Canada a besoin, comme les autres pays, d'appuyer cette industrie spatiale."

La porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d'industrie, Peggy Nash, fait écho à cette opinion.

"Nous avons besoin d'un programme à long terme sur lequel les entreprises peuvent compter pour créer des occasions, et nous collaborerons avec le secteur spatial pour élaborer ce plan", a-t-elle dit en entrevue.

Selon elle, les projets d'avenir du Canada dans le domaine spatial ne sont pas clairs en ce moment.

"Nous avons besoin d'une direction claire et l'industrie spatiale _ des entreprises qui investissent des millions de dollars dans ce domaine de pointe _ doit savoir qu'elle a un partenaire fiable au gouvernement."

Le chef du NPD, Thomas Mulcair, s'est déjà engagé à consacrer 40 millions $ sur quatre ans au programme de développement de technologies de l'Agence spatiale canadienne, pour aider les entreprises à commercialiser de nouvelles technologies.

Un ancien député conservateur et ancien président du "caucus spatial" du Parlement n'a pas voulu faire de commentaires sur un plan à long terme. Jay Aspin a plutôt souligné, par courriel, que le Canada avait "une incroyable réputation" dans le secteur spatial, avec le renommé bras canadien, qui a aidé à construire la Station spatiale internationale.

Il a ajouté que l'un des deux astronautes canadiens allait voyager dans l'espace d'ici 2019, et l'autre d'ici 2024.

M. Aspin, qui brigue un nouveau mandat durant cette campagne électorale, a rappelé les millions de dollars investis par le gouvernement conservateur dans le secteur spatial, qui ont déjà été annoncés dans le dernier budget fédéral.

Le Chili

La Terre vue de la Station spatiale internationale

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