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«Si ce disque est belliqueux, c'est la résultante de mes batailles» - Jeanne Added (ENTREVUE/VIDÉO)

«Si ce disque est belliqueux, c'est la résultante de mes batailles» - Jeanne Added (ENTREVUE/VIDÉO)

Jeanne Added est la révélation française de l’été outre Atlantique. Depuis la sortie de son premier album, elle a enchaîné les festivals, apparition télé, radio, presse magazine... Pourtant, la jeune femme n’a rien d’une jeune première. Après des années de formation classique violoncelle et chant lyrique, puis s’être exprimé sur la scène jazz en tant qu’interprète, elle a pris deux ans pour réaliser Be Sensational, une première pièce électro rock, sombre et frontale.

Jeanne Added a passé une semaine sur le sol québécois où elle s’est représentée pour la première fois en deux actes: celui de la conquête du Centre Phi à Montréal, puis au Festival de Musique Émergente. De sa voix douce, elle nous raconte le chemin parcouru:

En 2011 tu as sorti tes premiers enregistrements sur un EP, comment se sont passées ces quatre dernières années pour toi?

La sortie de cette première production m’a permis d’ouvrir les concerts de The Dø. À ce moment-là, Dan Levy (moitié du groupe, Ndlr) m’a proposé de réaliser mon album. J’ai pris un an pour dire oui et j’ai commencé à le réaliser en 2013. J’avais besoin de savoir où je voulais aller, prendre un peu plus de confiance en moi, me sentir plus solide pour me confronter à un type comme ça.

Tu as une formation classique, tu as joué du jazz, comment tu as embarqué dans cette voie rock que tu déclines dans cet album?

Je suis surtout passée d’interprète à auteur-compositeur. J’ai réussi à rentrer en contact avec ce que j’avais à l’intérieur de moi et ce n’était pas du jazz. Esthétiquement parlant pour moi je ne vois pas de changement. Le premier groupe que j’ai monté, quand j’avais 15 ans, était un groupe de rock. J’avais envie de gros son, d’utiliser ma voix différemment, de façon moins contrôlée. Je suis en accord avec moi-même là-dedans.

Qu’est-ce qui a nourri cet album?

Il parle de la conception de l’album. C’est bizarre, c’était important pour moi d’écrire ces chansons mais ça a été un processus compliqué. Parfois ça sort tout seul, parfois il faut sortir l’artillerie. J’étais menée par la question de savoir comment sortir de moi, avoir confiance pour se regarder, voir les choses qui vont, celles qui ne vont pas. Je me suis pas mal battue avec moi-même pendant toute cette période-là. Si ce disque est belliqueux, c’est la résultante de mes batailles.

En France, tu as sorti ce disque et les projecteurs se sont braqués sur toi : invitation télé, radio, magazines, festivals… Comment tu as vécu cette médiatisation?

Quand tu es dans ce processus, c’est du boulot permanent donc tu es surtout confronté au fait de travailler. Je m’en rends compte plutôt dans le regard des autres, quand on me pose la question je me dis qu’il s’est passé des choses. C’est une chance folle d’avoir des gens qui s’intéressent à mon travail mais je ne suis pas dupe non plus, je sais que s’il y en a un qui dit «regardez par-là», tout le monde y va. Donc ça tourne aussi vite… mais ça c’est pas mal calmé.

Justement, est-ce que la suite te fait douter?

Ça pourrait… mais j’essaye surtout d’être présente dans ce que je fais là, de ne pas être dans la projection sinon je ne fais rien.

Quelle est la raison de ta présence ici?

Le FME nous a programmés après nous avoir vus jouer à Bourges (France, Ndlr) en avril dernier, mon tourneur Joran Le Corre est un aficionado de ce festival. En étant programmé, là j’ai eu une date à Montréal. C’est une chance folle de pouvoir venir à des festivals comme ça.

Ça te donne des envies d’expansion?

Pas dans ces termes-là… j’ai envie de jouer de rencontrer d’autres publics, de savoir si ce qu’on écrit dans sa chambre peut être entendu par d’autres gens, ressentis ailleurs, ça m’intéresse et ça m’émeut. J’aime jouer, voir d’autres endroits, d’autres personnes. Ce matin je suis allé nager dans un lac, après une longue route avec que des forêts, c’est une chance de pouvoir vivre des choses comme ça via ma musique. La musique sert à ça.

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