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D'ex-élus éclaboussés par le scandale des compteurs d'eau (VIDÉO)

D'ex-élus éclaboussés par le scandale des compteurs d'eau (VIDÉO)

L'ex-président du comité exécutif de Montréal, Frank Zampino, n'aurait finalement pas été le seul à avoir des rencontres inappropriées avec des ingénieurs et des entrepreneurs alors que la Ville menait à terme le processus d'octroi du contrat des compteurs d'eau.

Un texte de Bernard Leduc

Les mandats de perquisitions, effectuées en juillet dernier, indiquent que Claude Dauphin, Sammy Forcillo, Cosmo Maciocia et Francine Sénécal, tous d'anciens membres du comité exécutif sous Gérald Tremblay, auraient eu des rencontres ou participés à des événements sociaux où se trouvaient des individus des firmes et entreprises soumissionnaires.

Or, la Ville interdit aux soumissionnaires de communiquer avec des élus et des fonctionnaires pendant le processus d'appel d'offres.

Précisons que ces personnes ne sont pas accusées et qu'il s'agit d'allégations fondées sur des éléments et des témoignages contenus dans les mandats dont Radio-Canada a obtenu copie et qui n'ont pas été testés en cour. Ils sont soupçonnés d'abus de confiance dans le cadre de cette enquête policière.

Golf, hockey et BBQ

Entre 2006 et 2008, ces personnes auraient eu plusieurs rencontres avec certains des individus œuvrant au sein des firmes et entreprises soumissionnaires pour le contrat des compteurs d'eau, au premier chef Rosaire Sauriol.

Ce dernier, à l'époque numéro 2 de la firme Dessau, raflera, avec la compagnie Simard-Beaudry de Tony Accurso, le contrat de 356 millions, avant qu'il ne soit annulé, à l'automne 2009, dans la foulée du rapport du vérificateur général.

Par exemple, l'agenda de Frank Zampino, saisi par la police, indiquerait que Claude Dauphin, l'actuel maire de Lachine, devait participer, le 29 août 2006, à un tournoi au club de golf Rosemère en compagnie, notamment, de Rosaire et Jean-Pierre Sauriol, patrons de Dessau.

Puis, le 13 février 2007, MM. Dauphin, Maciocia et Forcillo devaient assister à un match de hockey en compagnie de Rosaire Sauriol et Frank Zampino.

Le 27 février 2007, l'agenda de M. Sauriol ferait état d'un lunch avec Claude Dauphin.

Claude Dauphin, Frank Zampino, Francine Sénécal, Sammy Forcillo et Cosmo Maciocia feraient aussi partie de la liste des invités - comme Rosaire Sauriol - pour les souper de Noel de 2006 et 2007 aux bureaux de Frank Catania à Brossard (dont la compagnie a soumissionné sans succès sur le projet).

Et le 27 juin 2008, toujours selon l'agenda de Frank Zampino, MM. Forcillo, Dauphin Maciocia et Francine Sénécal auraient été du BBQ annuel chez Frank Zampino ou se seraient trouvés, aussi, Rosaire Sauriol et Paolo Catania.

Selon le mandat de perquisition concernant M. Forcillo, il est allégué qu'il était quotidiennement impliqué dans la gestion du projet des compteurs d'eau. « La supervision du dossier relevait de lui », est-il écrit.

Rejoint par Radio-Canada, Claude Dauphin ne nie pas, pour sa part, avoir fréquentés ces gens, mais affirme n'avoir jamais rien eu à voir avec le fameux contrat.

« Le dossier des compteurs d'eau, ni de près ni de loin, je m'en suis occupé. »

— Claude Dauphin

Beaucoup de rencontres et peu d'aveux

Devant la commission Charbonneau, l'entrepreneur Tony Accurso a nié toute forme de collusion dans le cadre du contrat des compteurs d'eau. Il affirmait qu'il n'y avait aucun lien entre l'obtention du contrat et les deux séjours que l'ex-président du comité exécutif de la Ville, Frank Zampino, avait faits sur son bateau avant et après son octroi en octobre 2007.

Il a affirmé que M. Zampino n'aurait rien pu faire pour aider Dessau et Simard-Beaudry à remporter le contrat, même s'il l'avait voulu.

M. Zampino a aussi affirmé à la commission que ses deux séjours sur le Touch n'avaient rien à voir avec l'attribution des compteurs d'eau et démenti tout rôle dans un quelconque système de collusion.

Forcé de quitter ses fonctions à la Ville après que le maire ait appris sa présence sur ce bateau, il rejoint Dessau, qu'il quitte lorsqu'éclate dans le grand public, le scandale du Touch.

Rosaire Sauriol, qui était aussi de ces deux voyages, a soutenu pour sa part, devant la commission que Frank Zampino,« l'homme le plus puissant de Montréal », dirigeait le système de collusion mis en place pour répartir d'importants contrats d'infrastructures entre les firmes de génie.

M. Sauriol assurait cependant, d'un même souffle, que le contrat des compteurs d'eau avait été accordé en libre compétition.

La commission a pu établir que M. Sauriol, qui a admis avoir participé à ce système, entretenait des liens avec Frank Zampino, Tony Accurso et Paolo Catania, le soumissionnaire perdant de l'appel d'offre.

Avec la collaboration de Marie-Maude Denis et Éric Plouffe

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