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Comment attirer les jeunes des minorités sur les scènes de théâtre?

Comment attirer les jeunes des minorités sur les scènes de théâtre?
Radio-Canada

L'an dernier, l'École nationale de théâtre du Canada, à Montréal, a accueilli seulement 17 étudiants issus des minorités, 14 au programme anglophone et 3 au francophone.

La faible représentation au Québec, sur les scènes de théâtre comme à l'écran, des comédiens et comédiennes issus des minorités décourage les jeunes à tenter leur chance à l'institution fondée en 1960.

Parmi les 729 candidatures pour l'année 2015-2016, une cinquantaine provenait de minorités, dont 46 au programme anglophone et 9 au programme francophone.

«Si on regarde dans les écoles secondaires, c'est une communauté mixte. Puis quand on regarde les scènes, la télévision ou le cinéma, tout le monde est blanc, explique Denise Guilbault, directrice artistique de la section française de l'École nationale de théâtre du Canada. Il y a le préjugé que les blancs vont avoir plus de chance que les autres, ou que comme ils ne sont pas sur scène, on ne s'intéresse pas à eux.»

Pour casser cette image, l'École a lancé il y a trois ans le stage Horizons Diversité, qui vise à faire connaître le théâtre auprès des jeunes issus de différentes communautés culturelles.

Du 20 au 23 août, 24 stagiaires, soit 11 garçons et 13 filles de 18 à 26 ans, vivent de près l'expérience de l'École nationale de théâtre. L'institution espère ainsi que plusieurs de ces jeunes soumettront leurs candidatures dans les années à venir.

D'origine atikamekw, algérienne, haïtienne, laotienne, cubaine, iranienne, congolaise, chinoise et turque, les stagiaires auront la chance de mieux connaître la discipline théâtrale avec des professeurs tels qu'Éric Jean, directeur artistique du Théâtre de Quat'sous, Denise Guilbault et Hélène Mercier (interprétation), Dany Boudreault (lecture et écriture) et Catherine Gadouas (chant).

« Quand ils viennent ici, ils se rendent compte des exigences du métier d'acteur. Ils voient de quoi l'école est faite, alors ils se préparent mieux, se présentent aux auditions et sont aussi performants que tous les autres. »

— Denise Guilbault, directrice artistique de la section française de l'École nationale de théâtre du Canada

Pour cette troisième année, Horizons Diversité a reçu 70 candidatures, près du double de l'an dernier. Les 24 stagiaires retenus sont divisés en deux groupes, une première dans le programme.

« On a décidé de poser un geste concret et dire "voilà, ici vous êtes chez vous". C'est pressant que la culture qu'on représente inclue tous ceux qui en font partie. »

— Denise Guilbault, directrice artistique de la section française de l'École nationale de théâtre du Canada

Après le premier stage, en 2013, 6 étudiants sur 17 se sont inscrits à l'École nationale de théâtre, qui en a retenu 1. Le premier étudiant de l'École à être passé par Horizons Diversité, Étienne Lou, amorce sa deuxième année en interprétation. Il enseignera également la danse aux 24 stagiaires de cette année.

« J'avais fait des auditions en anglais, je ne voyais pas d'issue dans le milieu francophone, pas de débouchés. Je ne voyais pas d'Asiatiques à la télé [québécoise francophone] », explique d'abord l'étudiant d'origine chinoise.

« Le stage, c'était la première connexion avec l'École. Tu te fais voir et si tu donnes une bonne première impression, les gens se souviennent de toi. Puis quand tu reviens, les gens savent déjà comment tu travailles. »

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