Le chef conservateur a beau faire campagne au nord du 60e parallèle, le procès du sénateur Mike Duffy le suit pas à pas. Stephen Harper est venu à la défense de son chef de cabinet, Ray Novak, qui, a-t-il assuré, n'a rien à voir dans cette affaire, même si des documents déposés en cour tendent à démontrer le contraire.
Lors d'un arrêt vendredi dans les Territoires-du-Nord-Ouest, au deuxième jour du contre-interrogatoire de Nigel Wright au procès du sénateur suspendu Mike Duffy, Stephen Harper a affirmé que toute cette histoire reposait sur deux hommes, Nigel Wright et Mike Duffy.
« Il y a deux personnes responsables dans cette affaire, M. Wright et M. Duffy, et ils doivent maintenant rendre des comptes pour leurs actions. »
— Stephen Harper
Pour M. Harper, Ray Novak, qui était à l'époque son secrétaire principal, n'a rien à se reprocher dans toute cette affaire. « On ne tient pas des subordonnés pour responsables des actions de leurs supérieurs », a-t-il soutenu.
Jeudi, des courriels déposés en preuve indiquaient que, dès mars 2013, des membres haut placés de l'équipe de campagne du premier ministre Stephen Harper étaient au fait du stratagème qui a permis à Mike Duffy de rembourser au Sénat ses dépenses injustifiées.
Parmi ceux-ci, Ray Novak, l'actuel chef de cabinet de Stephen Harper, qui voyage actuellement avec lui lors de la campagne, s'était fait dire que son prédécesseur, Nigel Wright, se préparait à rembourser 90 000 $ au Sénat pour M. Duffy.
« Je crois que son approche a fonctionné », a écrit M. Wright à M. Novak et à l'avocat du bureau du premier ministre, Benjamin Perrin, le 23 mars 2013, au sujet d'une conversation qu'il avait eue avec l'avocate de M. Duffy. « Je vais envoyer mon chèque lundi. »
Selon le porte-parole du Parti conservateur, Kory Teneyke, Ray Novak était mis en copie sur des centaines de courriels et il ne les consultait pas tous. Il a ajouté que le cas Duffy n'avait jamais été un des dossiers de M. Novak.
« Ce n'est pas crédible », selon Mulcair
Le chef du Nouveau Parti démocratique ne croit visiblement pas la version du chef conservateur et de ses troupes.
« Ça dépasse l'entendement. Ils essaient de nous faire croire que celui-ci qui vient d'être nommé chef de cabinet après Nigel Wright ne lit pas ses courriels, ce n'est pas crédible », a déclaré Thomas Mulcair.
Selon le chef du NPD, Stephen Harper se devait d'être au courant du geste posé par Nigel Wright. « On a vu textuellement dans un des courriels que Nigel Wright lui a fait part qu'il avait personnellement aidé Mike Duffy. C'est écrit noir sur blanc », a-t-il dit.
Le chef du NPD met aussi en cause le leadership de Stephen Harper.
« Monsieur Harper voudrait nous faire croire que c'était des éléments disparates de son cabinet qui lui ont caché des choses. Pourquoi, s'ils sont des mécréants, les garde-t-il en place? Il ne peut pas dire d'un côté que ce sont des éléments sur lesquels il n'a aucun contrôle et de l'autre essayer de justifier le fait qu'ils sont tous encore là », a ajouté M. Mulcair.
Le candidat libéral Dominique Leblanc partage le point de vue du chef du NPD. « Ultimement, monsieur Harper sera obligé de congédier Ray Novak parce que toutes les histoires et toutes les versions que le gouvernement et monsieur Harper lui-même ont offertes aux Canadiens ne tiennent pas la route. »
Lors de son arrêt à Hay River, Stephen Haper a annoncé que s'il était réélu, son gouvernement financerait les travaux d'amélioration d'une section de 68 kilomètres de l'autoroute 5, qui traverse le parc national Wood Buffalo.
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