L'Université Laval a finalement trouvé un terrain d'entente avec le ministère de l'Éducation pour faire face aux compressions de 58 millions de dollars imposées à l'établissement depuis un an. La direction menaçait de supprimer 150 emplois si aucune solution n'était trouvée.
L'Université et le gouvernement se sont entendus sur un « assouplissement des règles budgétaires » qui lui permet d'absorber les compressions sur une plus longue période, dégageant ainsi 66 millions de dollars sur six ans.
« C'est une excellente annonce, on est très contents », a commenté le vice-recteur exécutif et au développement de l'Université Laval, Éric Bauce.
En vertu de cette entente, l'Université pourra, comme elle le souhaitait, transférer certaines dépenses capitalisables - comme les équipements, les livres et le mobilier, par exemple - dans son enveloppe réservée aux investissements.
L'Université Laval pourra ainsi récupérer dans son budget de fonctionnement 11 millions de dollars par année pendant 6 ans, une somme qui représente le manque à gagner auquel elle faisait face.
« C'est une solution qui ne coûte rien aux contribuables, qui est une solution comptable »
— Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement de l'Université Laval
En échange, l'Université doit garantir au gouvernement qu'elle a les fonds suffisants pour maintenir ses infrastructures en bon état. « Compte tenu qu'on a investi beaucoup dans le maintien de nos immobilisations avec des fonds externes, comme des fonds fédéraux, au cours des dernières années, on a pris de l'avance », soutient M. Bauce.
Cette entente intervient après 14 mois de pourparlers avec Québec. Dans un premier temps, le gouvernement avait refusé cette façon de faire.
« Le gouvernement avait besoin d'être rassuré sur différents aspects, notamment l'état des infrastructures. Il a fallu qu'on développe des analyses, qu'on démontre qu'on avait effectivement investi, qu'on documente très bien l'état de nos infrastructures. »
Les autres universités québécoises pourront elles aussi profiter de cette entente si elles respectent l'équilibre budgétaire et maintiennent leurs infrastructures en bon état.
« La solution a été développée pour que ça soit applicable dans tout le réseau, pour que tout le monde puisse en bénéficier », indique Éric Bauce.