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Des parents lancent un cri du coeur après le suicide de leur adolescent

Cri du coeur après le suicide de leur adolescent

Des parents de Lévis dont le fils de 14 ans s'est enlevé la vie la semaine dernière lancent un message aux jeunes qui vivent de l'intimidation ou qui sont mal dans leur peau : parlez-en. Le geste de leur fils leur a fait comprendre trop tard l'ampleur de sa détresse.

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Alexandre Lemay-Bélanger aimait jouer à l'ordinateur, regarder la télé, il faisait un peu de sport, grattait la guitare et avait quelques amis. Un adolescent normal jusque-là. Il était aussi plutôt réservé et se sentait mal dans sa peau, mais pas au point d'inquiéter ses parents.

Sans signe avant-coureur manifeste, l'adolescent s'est enlevé la vie vendredi dernier, laissant sa famille complètement démolie. « On cherche toujours ce qu'on aurait pu faire de plus », se questionne son père Christian Lemay, qui vit aujourd'hui avec la culpabilité de ne pas avoir su reconnaître les signaux d'alarme de son fils.

Alexandre n'a pas laissé de message à ses proches. Sa soeur Christina a fouillé sa chambre de fond en comble à la recherche de réponses. Elle a trouvé un journal et des écrits qui démontrent qu'il était victime d'intimidation à l'école.

« On peut voir que ça faisait au moins 5 ans qu'il se faisait intimider », raconte sa sœur Christina, 21 ans.

Victime de moqueries

Les autres jeunes s'en prenaient à son apparence notamment, un point sensible chez lui. « Je sais qu'il n'aimait pas son physique, qu'il ne s'aimait pas, qu'il aurait voulu changer d'apparence », dit sa sœur.

En décembre 2010, l'adolescent écrivait qu'il voulait « arrêter de grossir » et « paraître moins poilu ».

Sur Facebook, un ami d'Alexandre a écrit qu'il se faisait « bitcher », qu'il avait du mal à se faire des amis, qu'il se faisait traiter de « gros cave ».

Alexandre ne parlait pas de son mal-être ni de l'intimidation dont il semblait victime. « Peut-être qu'il pensait qu'en dénonçant, la situation ne ferait que s'empirer », avance sa sœur, elle-même victime d'intimidation plus jeune. « Moi, c'est ce que je pensais. »

Même sa mère, Johanne Bélanger, qui le décrit comme un garçon affectueux avec elle, n'a pas compris ses signes de détresse. « Je ne pensais pas que c'était aussi grave que ça en lui. »

Sa famille croit que l'intimidation est probablement la principale cause du geste malheureux d'Alexandre. « C'est sûr qu'elle a joué [un rôle]. À quel niveau, je ne le sais pas. On ne le saura probablement jamais, mais c'est sûr que c'est une partie de la cause. On ne peut pas nier ça avec tout ce qu'il a écrit », dit son père.

La famille ne blâme pas l'école secondaire de L'Envol à Lévis qu'il fréquentait. Mais elle lance un appel à tous. « Un message à ceux qui vivent de l'intimidation : parlez, ne faites pas ce geste-là », dit son père.

Le rôle des parents

Sa sœur Christina pense que tous les parents doivent sensibiliser leurs enfants aux impacts de l'intimidation afin qu'ils ne deviennent pas intimidateurs. « L'école a un rôle à jouer, mais ils ne peuvent pas tout contrôler. Les parents devraient avoir leur rôle là-dedans. »

« C'est important de valider quelques fois par année comment ça va à l'école, comment ça va avec les amis, comment ça va quand tu prends l'autobus. Il y a des petits signes, si notre enfant s'isole, par exemple. C'est important d'aller chercher l'information », souligne Cathy Tétreault, directrice générale du Centre Cyber-Aide.

La direction de la Commission scolaire des Navigateurs affirme que rien ne lui permettait de croire qu'Alexandre subissait de l'intimidation. Une enquête policière est en cours.

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