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Le réalisateur du documentaire sur Amy Winehouse rejette les critiques

Le documentaire sur Amy Winehouse fait déjà polémique
U.S. musician Mark Ronson and British singer Amy Winehouse perform at the Brit Awards 2008 in London, Wednesday, Feb. 20, 2008. (AP Photo/Matt Dunham)
ASSOCIATED PRESS
U.S. musician Mark Ronson and British singer Amy Winehouse perform at the Brit Awards 2008 in London, Wednesday, Feb. 20, 2008. (AP Photo/Matt Dunham)

TORONTO - Le réalisateur Asif Kapadia estime que son documentaire sur Amy Winehouse ne fait de faveur à personne, ni à ses proches qui ont contribué à entretenir ses dépendances, ni aux médias qui ont agressivement documenté - et peut-être accéléré - sa descente aux enfers, et certainement pas au public qui a observé le tout, amusé.

Kapadia sympathise avec la famille en deuil et sa sensibilité envers la critique, mais il réfute les plaintes émises par le père de la chanteuse à l'effet que le film est "horrible" et manque de précision.

Mitch Winehouse affirme que le documentaire le dépeint comme un père absent, qui a découragé sa fille troublée de subir une cure de désintoxication et a profité de sa célébrité même lorsqu'elle avait atteint les bas-fonds.

"Je ne m'acharne pas sur une seule personne", a déclaré le cinéaste, récemment, à Toronto.

"L'objectif du film est de faire en sorte que les gens se disent: "Oh mon Dieu, j'ai vu tout ce matériel et j'aime beaucoup Amy Winehouse. Elle est très bien _ elle est très drôle. Ce qui lui est arrivé est terrible." Prendre ma caméra et en faire un miroir pour le public, les journalistes et tous ceux parmi nous qui ont été, en quelque sorte, complices de ce qui lui est arrivé."

"J'espère qu'après un certain temps, des gens le verront et diront: "Ce n'est pas que moi. C'est tout le monde.""

"D'autres membres de la famille - qui ne semblent pas avoir pris les meilleures décisions pour elle - m'ont dit en privé: "Je ne suis pas à l'aise avec tout ce qu'il y a dans le film, mais il est honnête.""

Le film s'ouvre sur une vidéo de Winehouse, alors âgée de 14 ans, épatant ses amis en chantant "Joyeux anniversaire" de sa voix grave. Le documentaire bénéficie des heures de vidéos personnelles intimes, des paroles manuscrites et des entrevues avec des amis, collaborateurs et membres de la famille auxquelles le cinéaste a eu accès.

On voit Winehouse avant qu'elle ne disparaisse dans l'enfer de ses dépendances, plus tard dans sa carrière. Elle a l'esprit vif, elle est têtue et, paradoxalement, fragile émotionnellement.

Cette facette de la personnalité d'Amy Winehouse est méconnue du public américain, qui a appris à la connaître grâce au succès de son deuxième album, "Back to Black", paru alors qu'elle éprouvait déjà des problèmes de consommation.

"Ici, on semblait se dire: "C'est une cause perdue. Elle mérite tout ce qui lui arrive"", a observé Kapadia.

Il est donc troublant d'apprendre à connaître la jeune Amy Winehouse pour la voir ensuite crouler sous la pression que la chanteuse elle-même admettait ne pas savoir gérer.

Au fil de ses entrevues, Kapadia a entendu plusieurs fois la critique voulant que son film arrive trop tôt, quatre années seulement après la mort de Winehouse d'une surdose d'alcool, en 2011.

Il croyait cependant que l'histoire de la chanteuse - celle d'une jeune femme au talent phénoménal non préparée à la célébrité, assaillie par des médias et un public qui voulaient être témoins de sa chute - devait être racontée rapidement.

"Il était important pour moi de faire ce film maintenant et de ne pas attendre 10 ans", a confié le réalisateur.

"Nous avons tellement porté de jugements (...) Nous nous sommes formé une opinion sur une enfant atteinte d'un trouble mental."

"Il y avait des gens qui disaient l'aimer mais qui la traquaient (...), ces admirateurs fous qui l'attendaient devant chez elle", a-t-il ajouté.

"Des gens achetaient des billets pour voir une personne qui n'allait pas bien. Était-ce parce qu'ils voulaient la voir avant qu'elle ne meure?"

Asif Kapadia met en lumière certaines paroles de la chanteuse, qui racontait ses troubles de façon très franche.

Il note par ailleurs que Winehouse elle-même a parlé de l'absence de son père: "C'est Amy qui dit "mon père n'était pas là" dans ses paroles. Ce n'est pas moi qui le dis."

Mais le cinéaste maintient que tout le monde est à blâmer.

"Les albums sur lesquels les gens dansaient étaient un appel à l'aide", estime-t-il.

"Mais les gens ont seulement continué de danser."

"Amy" prendra l'affiche vendredi à Montréal, Toronto et Vancouver, puis le 17 juillet dans d'autres villes canadiennes.

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