Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

UberX: l'industrie du taxi de Montréal veut éviter la crise de Paris (VIDÉO)

UberX: l'industrie du taxi de Montréal veut éviter la crise de Paris (VIDÉO)

Même si les chauffeurs de taxi de Montréal voient d'un bon oeil le recul d'Uber en France, ils veulent absolument éviter que la situation dégénère ici aussi en manifestations violentes.

« Ça fait plusieurs mois qu'on essaie de calmer la rue. On leur fait comprendre que le ministre Poëti et le maire Coderre sont de notre côté », soutient le président du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi, Dory Saliba.

La semaine dernière, de violentes manifestations anti-Uber ont paralysé plusieurs grandes villes françaises, dont Paris et Marseille. Des autoroutes ont été bloquées, des voitures, vandalisées et des chauffeurs, blessés. Uber a donc décidé de suspendre son service de covoiturage commercial pour préserver la sécurité des chauffeurs citoyens.

« Nous allons nous moderniser, nous allons montrer l'exemple et on va montrer qu'on peut faire mieux qu'Uber. »

— Dory Saliba

Poëti croit pouvoir éviter une telle crise

Les chauffeurs de taxi ont l'appui du ministre des Transports Robert Poëti dans cette croisade.

« C'est 1,2 milliard de dollars que ces gens-là ont déboursés pour obtenir ces permis de taxi, alors aujourd'hui, devant une menace comme celle-là - c'est-à-dire du transport illégal, une compétition tout à fait déloyale - je pense qu'on a une belle occasion de contrer, par une belle qualité de service, et éviter tout débordement de cette nature [comme en France] », a-t-il affirmé.

Le ministre estime d'ailleurs avoir posé des actions qui prémuniront le Québec contre une crise comme celle de Paris. Il souligne que des amendes ont été distribuées aux chauffeurs d'UberX et que quelque 175 véhicules ont été saisis pour dissuader les contrevenants.

M. Poëti souligne que la problématique est mondiale et que le ministère doit accompagner les chauffeurs de taxi dans cette épreuve. Il a d'ailleurs impliqué Tourisme Québec et l'industrie de l'Hôtellerie dans le dossier afin de moderniser l'industrie du taxi.

Dory Saliba croit d'ailleurs que la relance de l'industrie du taxi passe notamment par la formation, l'acceptation des cartes de crédit et de débit dans tous les taxis de même que par l'augmentation du nombre de chauffeurs propriétaires. « Notre industrie est prête à aller de l'avant », avance-t-il.

« L'industrie du taxi a compris le message »

Bien qu'il milite pour l'exclusion du service UberX, M. Saliba reconnaît que son incursion au Québec force l'industrie à se moderniser.

« L'industrie réclame de pouvoir mettre des publicités dans les taxis, mais les règlements nous empêchent de le faire à Montréal », dit-il.

Il rappelle aussi que les chauffeurs de taxi se battaient en cour contre la SAAQ, en 2007, pour avoir le droit d'installer des écrans de GPS dans leur voiture.

« Donc, c'est une bonne chose pour tout le monde, mais il faut que ça cesse. L'industrie du taxi a compris le message, les politiciens ont compris le message, et ensemble on va se coordonner pour faire progresser notre industrie. »

— Le président du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi, Dory Saliba

Le représentant de l'industrie du taxi insiste toutefois sur l'importance de chasser le service Uber qui œuvre illégalement dans le milieu du taxi.

« On ne peut pas cohabiter avec des gens qui travaillent illégalement à côté de nous. On ne peut pas travailler avec des gens qui sont en train de nous voler, parce que tout l'argent dépensé avec eux sort du pays », insiste-t-il.

M. Saliba déplore que les citoyens ne comprennent pas tous les enjeux de l'industrie du taxi locale par rapport au service Uber, dont les profits sont exportés vers une multinationale américaine.

6 choses à savoir sur Uber

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.