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«J'adore Montréal»: la saga juridico-fashionista s'arrête dans la métropole (ENTREVUE)

«J'adore Montréal»: la saga juridico-fashionista s'arrête dans la métropole
Courtoisie

Invitée dans un cocktail au magasin Holt Renfrew de Montréal, l’avocate de la marque internationale Dior, Catherine Lambert, détaille les toilettes, croise le regard d’un serveur unique en son genre et analyse les lieux où Christian Dior a lancé le New Look en 1947. Attendant l’arrivée de son assistant Rikash, la demoiselle attire l'attention d'un designer local, qui semble avoir une dent contre elle.

Telle est la prémisse de départ de cette nouvelle numérique anglophone de 37 pages, qui permet aux lecteurs de la Québécoise Isabelle Laflèche de patienter avant la sortie du troisième roman de la série J’adore, dont les deux premiers volets (J’adore New York et J’adore Paris) se sont vendus à près de 100 000 exemplaires au Québec, au Canada anglais, aux États-Unis, en Allemagne, en République Tchèque et en Pologne.

Habitant Montréal depuis des années, après un détour à Manhattan où elle a travaillé pour une grande firme d’avocats, Laflèche savait très bien ce qu’elle voulait faire découvrir de la métropole québécoise à ses lecteurs du monde entier. « J’avais envie de mettre de l’avant le mélange des cultures et des styles, que ce soit en architecture, en design ou en nourriture, tout en conservant le côté glamour et mode des deux premiers romans, souligne-t-elle en entrevue. L’idée était de faire un clin d’œil à la ville dans une brève histoire où je passe de l’ouest à l’est ».

Possédant un talent inouï pour décrire les vêtements de tout un chacun, en trouvant chaque fois le détail qui permettra de mieux saisir ses personnages, l’écrivaine offre également une belle place aux designers québécois, comme Marie Saint-Pierre et Denys Gagnon, pour les faire découvrir à l’extérieur du Québec.

La loi de l’art

Les livres d’Isabelle Laflèche se classent à quelques lieux des autres succès de littérature féminine, grâce à sa capacité à mêler la légèreté, les histoires de cœur, la mode et l’univers fascinant des avocats. Après avoir décrit le milieu de requins de New York et plongé dans l’univers des faussaires à Paris, Catherine Lambert est prise dans un imbroglio de droits d’auteurs sur les œuvres d’artistes de rue.

« En faisant des recherches sur le droit international, j’ai appris qu’en France, les artistes qui font des graffitis sur des édifices publics sont jugés comme ayant commis un délit, ce qui empêche leurs œuvres d’être protégées. » Des entreprises peuvent donc en profiter pour imprimer l’image de ces créations sur une affiche ou un vêtement griffé.

Si Catherine Lambert peut compter sur le flamboyant et flegmatique Rikash pour aller au fond de cette histoire, l’auteure a pris plaisir à fouiller les nombreuses histoires sur le sujet, comme celles impliquant l’artiste Roberto Cavalli ou la marque American Eagle Outfitters dans des conflits de reproductions d’œuvres d’art.

« C’est une situation qui s’observe dans plusieurs contextes. Récemment, une jeune fille a réalisé qu’un photographe new-yorkais avait exposé une photo qu’elle avait prise d’elle-même et publiée sur Instagram, sans lui demander sa permission. À l’ère des réseaux sociaux, c’est fascinant de voir les gens prendre des photos ici et là, sans se demander à qui appartiendra l’œuvre qu’ils sont en train de photographier. Un peu comme la photo d’une œuvre qu’on prendrait nous-mêmes dans un musée. Ces agissements soulèvent plusieurs questions intéressantes, mais il n’existe pas encore de réponses juridiques claires. »

Nouvelle globe-trotter

Prenant goût aux exigences stylistiques de la nouvelle, Isabelle Laflèche n’écarte pas l’idée de faire voyager et travailler Catherine Lambert dans plusieurs capitales du monde, de façon périodique. Mais elle se concentre actuellement à la finition de son troisième roman, J’adore Rome (sortie: printemps 2016), lui-même tiré d’une nouvelle publiée l’année dernière.

« Les premiers chapitres du roman sont composés de la nouvelle, légèrement remaniée. J’ai vraiment embarqué à fond dans cette histoire. D’abord, j’ai une passion pour l’Italie. Puis, je trouvais qu’il y avait énormément à dire sur la fabrication de vêtements et la “fast fashion”, une thématique qui m’a été inspirée par les événements malheureux au Bangladesh. Je lève le voile sur les conditions de confection et l’importance de faire des recherches sur le contexte de création de nos vêtements. Je ne pouvais pas m’en tenir à une nouvelle. »

Initialement, Laflèche devait camper le troisième roman de l’avocate la plus stylisée du monde littéraire en Inde. L’histoire, qui sera potentiellement appelée « J’Adore Mumbai », suivra les aventures italiennes et fera découvrir aux lecteurs l’influence des groupes spirituels sur l’utilisation des symboles dans la mode.

« Par exemple, les hindous n’acceptent pas qu’un symbole comme Ganesh soit utilisé sur les pantalons de yoga. Dans le roman, je veux aussi parler de la façon dont les femmes sont traitées là-bas et aborder certaines notions spirituelles, qui reflètent ma propre évolution. Je me suis investie dans le yoga depuis trois ans. Mais je n’essaie pas de faire un Eat Pray Love québécois. C’est tout simplement ma réalité. »

Version anglophone de la nouvelle J’adore les Fêtes, publiée en décembre 2014, J’adore Montréal est désormais en vente sur les supports numériques.

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