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Félix Dyotte crache son coeur dans son premier album (ENTREVUE)

Félix Dyotte crache son coeur dans son premier album
Jeanne Joly

Musicien sollicité (Jean Leloup, Pierre Lapointe), membre fondateur du groupe montréalais Chinatown, auteur-compositeur qui accouche de chansons depuis plusieurs années, Félix Dyotte était visiblement mûr pour proposer un album solo. Le voici enfin qui a vu le jour, le 4 mai. Rencontre.

Félix Dyotte ne s’en cache pas, il a pris un grand plaisir à inventer seul cet album homonyme renfermant des pièces francophones pop, délicates, empreintes de jolies mélodies et d’un lyrisme tristounet (le morceau j’ai craché mon cœur ce soir). Selon lui, Chinatown était un projet prenant (en hiatus depuis trois ans) avec des dynamiques collectives qui alourdissent parfois le processus créatif. Cela dit, Chinatown a également été un projet « extraordinaire » au sein duquel Dyotte a beaucoup appris. Sur Comment j’ai explosé (2012), le dernier album de la formation, il a d’ailleurs signé une grande partie de la réalisation, ainsi que la moitié des titres. En outre, il s’est affranchi en tant que chanteur.

«Pour moi, ce n’était même pas un choix conscient, raconte-t-il dans un café de la rue Amherst. C’était tout naturel que de continuer [dans une aventure individuelle] de mon côté. J’écrivais de plus en plus avec Chinatown. Bref, c’était évident que je voulais faire ça [le nouvel opus] tout seul. Pas par obstination, mais plutôt pour que ce soit cent pour cent moi. Je pensais que je servirais mieux l’album en m’occupant des arrangements et des textes.»

Bref, Dyotte avait la confiance nécessaire pour s’occuper en totalité des paroles, de la musique et de la réalisation de son premier album solo. «Je me suis occupé de beaucoup de choses moi-même. Par exemple, j’ai les voix et les synthétiseurs dans mon studio maison. J’ai un kit élémentaire qui suffisait amplement pour ces étapes. Pour les voix, je ne voulais pas perdre le rythme. Je préférais m’en occuper à ma façon.»

Ruban, violons et acajou

Malgré tout, il a fait appel à quelques musiciens (dont Francis Mineau, de Malajube), un quatuor à cordes et certaines chanteuses comme Amélie Mandeville, Kandle Osborne et Aseman Sabet.

Dyotte a aussi loué le Breakglass Studio pour y enregistrer les lignes de batterie, basse et guitare.

«On a tripé fort avec la machine à ruban, lance le musicien. On n’a pas utilisé d’ordinateur pour les sessions d’enregistrement dans la place. C’était une nouvelle expérience. Je voulais quelque chose de vraiment organique de toute manière. Plus tard, on a transféré tout ça en numérique.»

Au sujet des cordes, le studio Victor était tout à fait approprié d’après Dyotte. « Il y a une superbe belle pièce en bois de rose et en acajou. C’est parfait pour les violons. J’ai aussi enregistré les guitares acoustiques et quelques autres trucs au studio 7032, de Francis Beaulieu», désigné preneur de son pour toute l’étape d’enregistrement de l’album.

Questionné quant à l’atmosphère générale du disque qui s’apparence à la musique de chambre, Dyotte répond qu’il recherchait un effet « cocon ». «Pour les cordes, la flûte traversière et la batterie, j’avais envie de quelque chose de chaleureux et d’intimiste. Je n’avais jamais travaillé avec des cordes auparavant (arrangements coréalisés par Philippe Brault). En tant que musicien et en tant que réalisateur, j’avais vraiment le goût d’essayer ça. Et c’est une des plus belles expériences que j’ai vécues. Quatre superbes musiciens qui s’installent pour interpréter tes tounes, c'est génial. C’est majestueux un groupe de violonistes. En même temps, c’est assez commun de rencontrer des cordes sur un album pop. Pour moi, c’était un "no-brainer ". J’aime les albums pop avec des cordes.»

Outre cette évidente couleur sentimentaliste, l’album est revigoré ça et là par des arrangements plus pop (les gens sont décevants, téléphone, calme-toi, avalanches). En effet, des traces plus « énergiques » sont identifiables çà et là sur l’oeuvre. Mentionnons la dynamique et radieuse chanson hologramme, qui charme rapidement avec ses jolis arrangements et la voix éthérée de Dyotte.

C’est certain qu’avec des compositions comme feu nous deux et autre petit regret (qui réfère au thème assez présent de la déchirure amoureuse), ou encore ma vie au lit (provenant d’une période de déprime vécue par le chanteur), il faut s’attendre à une proposition générale enveloppante et relativement posée.

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