En Chine, on ne plaisante pas avec les examens d’entrée à l'université. Afin de contrer les techniques de triche de plus en plus sophistiquées que les étudiants s'évertuent à mettre au point, la ville de Luoyang a pris cette année une décision pour le moins radicale.
Adieu les surveillants habituels. Ce sont donc des "drones anti-triche" qui inspecteront les 6 et 7 juin prochains la salle du "Gaokao", concours national d'accès à l'enseignement supérieur chinois, en quête de ruse électronique.
Fabriqués par une entreprise basée à Chengdu, ces engins seront chargés d'intercepter chaque signal radio en planant jusqu'à 500 mètres au-dessus des lieux. Après avoir identifié leur emplacement, le drone sera donc capable de démasquer les tricheurs et de les prendre en flagrant délit.
Tous les ans, 9 millions d'étudiants chinois passent cette redoutable épreuve basée sur la mémorisation, pour tenter d'intégrer les meilleurs établissements du pays. Déterminant pour le cours de leur carrière, cet examen est celui qui apporte "le plus de pression au monde" selon le site Wired.co.uk.
Un concours si stressant qu'il conduit parfois les jeunes au suicide
Au programme: beaucoup de stress, des évanouissements dans la pièce, et même parfois une vague de suicide annuelle. Surtout que 2 millions des postulants ne seront même pas retenus et ne pourront pas continuer leurs études à l'université.
Pour augmenter leurs chances, beaucoup n'hésitent pas à tricher. Et leur imagination, loin de se limiter aux simples antisèches, se décuple au fil des années.
Les candidats font usage de la technologie pour élaborer les outils les plus modernes et les plus développés. Caméra cachée dans une paire de lunettes, écran dissimulé au fond d'une bouteille d’eau, récepteur minuscule placés dans l'oreille, câbles transmetteurs de signal camouflés dans un T-shirt… Ce ne sont pas les tactiques qui manquent.
Conscientes de ce problème, les autorités ont tenté à plusieurs reprises de déjouer les plans des futurs bacheliers et emploient toujours des mesures drastiques. En 2009, 3 000 policiers avaient été mobilisés pour surveiller les étudiants dans la province du Jilin, rapporte Le Monde. Sur les sites où se déroulent les concours, on trouve des caméras en circuit fermé, des brouilleurs audio, des portiques de sécurité et même des détecteurs de métaux. D'ailleurs, toujours dans cette-même province, les filles n'ont pas le droit de porter des soutiens-gorge à armatures métalliques.