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Labeaume rabroue Legault, qui estime que PKP nuit au retour de la LNH à Québec

Labeaume rabroue Legault, qui estime que PKP nuit au retour de la LNH à Québec
Radio-Canada

Le maire de Québec rabroue le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, qui affirme que sa ville aura de la difficulté à attirer une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH) parce que Pierre Karl Péladeau prône la souveraineté.

« Faut pas connaître la Ligue nationale pour dire ça », s'est exclamé Régis Labeaume lorsqu'il a été interrogé à ce sujet. « Je vais vous dire une chose : ces gens-là n'ont aucun état d'âme là-dessus. Aucun. »

« La LNH, c'est un très gros business, où la priorité c'est l'argent, le produit qu'on donne au public, et quels sont les bénéfices maximums qu'on peut retirer », a affirmé le maire de Québec, qui défend ce projet bec et ongles.

« Je pense qu'ils se [foutent] complètement de toutes ces questions-là. Ils se demandent juste si Québec va leur profiter à eux. Est-ce que ça va leur amener de l'argent dans leur poche. Le reste, ça ne les intéresse pas pantoute. »

— Régis Labeaume, maire de Québec

PKP est un boulet pour le retour des Nordiques, soutient Legault

M. Legault a déclaré plus tôt jeudi que l'option indépendantiste défendue par M. Péladeau est de nature à nuire à un retour de LNH à Québec. « Ce que j'entends à Montréal, c'est que tant que M. Péladeau sera là, ce sera difficile de lui donner une équipe », a-t-il lancé.

« Le fait que M. Péladeau soit un indépendantiste, on sait très bien, que ce soit les propriétaires de Toronto, les propriétaires du Canadien, c'est pas des indépendantistes et ils n'aiment pas ça, l'indépendance du Québec. »

— François Legault

En plus d'être le chef du Parti québécois, M. Péladeau est l'actionnaire de contrôle de Québecor, qui tente d'obtenir une concession de la LNH. Québecor est le gestionnaire de l'amphithéâtre multifonctionnel actuellement construit à Québec, et qui s'appellera Centre Vidéotron, du nom d'une filiale de l'entreprise.

Talonné par les médias, M. Legault a poursuivi sa réflexion en après-midi.

« Je ne pense pas que l'existence du Parti québécois soit un problème pour la venue d'une équipe des Nordiques à Québec, a-t-il nuancé. Le problème vient du fait que M. Péladeau serait propriétaire éventuellement de cette équipe. »

« Actuellement, il y a deux équipes entre autres, Montréal et Toronto, pour ne pas les mentionner, qui de toute évidence ne souhaitent pas que ce soit le chef du Parti québécois qui soit le propriétaire d'une équipe de la Ligue nationale. »

— François Legault

Le chef de la CAQ a par ailleurs donné tort au maire de Québec qui, selon lui, estime mal la réaction possible dans le monde du hockey.

« Je connais bien des gens qui connaissent bien la Ligue nationale, et qui connaissent bien les propriétaires et du Canadien de Montréal et des Maple Leafs de Toronto, et je peux vous dire que M. Labeaume a droit à son opinion, mais je ne suis pas d'accord avec lui », a-t-il soutenu.

« Gary Bettman, c'est l'employé de ces équipes-là. Et ces équipes-là, elles ont une réticence, effectivement », a-t-il ajouté, en assurant qu'il ne fait que répéter « ce que disent à peu près tous les hommes et les femmes d'affaires à Québec et à Montréal ».

Le ministre responsable de la région de Québec, Sam Hamad, a pour sa part laissé entendre qu'il est du même avis que M. Legault. « On va pas nuire à la région de Québec pour le moment. On va laisser aller Quebecor pour chercher l'équipe », a-t-il d'abord dit à ce sujet.

« Faut pas être naïf : les conditions politiques, c'est la stabilité, a-t-il cependant ajouté. Il y a deux facteurs importants pour les investissements : la stabilité et la prévisibilité. Quand quelqu'un veut investir au Québec, tant qu'il n'y a pas de stabilité, c'est sûr que les gens peuvent poser des questions. »

Les commentaires de MM. Legault et Hamad ont été faits au moment où l'épineuse question des actifs médias de M. Péladeau s'est retrouvée au coeur des débats à l'occasion d'une commission parlementaire, et alors que des élections partielles doivent avoir lieu dans deux circonscriptions de Québec, Chauveau et Jean-Talon, le 8 juin.

PKP insiste sur les liens renforcés entre TVA et la LNH

Depuis Paris, où il a assisté à l'intronisation de Dany Laferrière à l'Académie française, Pierre Karl Péladeau s'est borné à souligner que ses liens avec la LNH ont probablement été renforcés par le fait que TVA Sports a obtenu les droits de diffusion des matchs de la LNH en 2013, avant qu'il ne fasse le saut en politique.

« J'ai été appelé à avoir une entente avec la Ligue nationale de hockey concernant les droits de diffusion. Certainement que le rapprochement est encore plus solide qu'il l'était antérieurement. Et j'ai bon espoir qu'il y aura à Québec une équipe de hockey professionnel », a-t-il confié, sans se prononcer sur le moment où cela se produira.

« Dieu seul le sait, mais certainement Gary Bettman mieux que quiconque », a-t-il dit en riant.

Un de ses plus proches collaborateurs, le député de Matane-Matapédia-Mitis, Pascal Bérubé, avait préalablement jugé « ridicule » la déclaration du chef de la CAQ.

« J'aimerais ça qu'on aille parler à ses anciens associés d'Air Transat, qu'ils nous parlent de l'éthique des affaires de M. Legault. Je pense qu'il ne leur parle même plus », a-t-il dit en référence à sa décision de vendre ses actions dans le transporteur sans en parler à ses associés de l'époque.

Un lien déjà évoqué par Philippe Couillard

La semaine dernière, le premier ministre Philippe Couillard a accusé M. Péladeau d'être une source d'instabilité avec le projet indépendantiste du Parti québécois. M. Legault a pour sa part affirmé que la perspective que le chef péquiste devienne premier ministre nuisait déjà aux investissements privés au Québec.

Philippe Couillard n'a pas commenté la déclaration de François Legault. Durant la campagne électorale de 2014, il avait toutefois lui aussi déclaré que la candidature de Pierre Karl Péladeau pour le poste de député de Saint-Jérôme allait nuire au retour du hockey à Québec.

« Je pense que c'est de banaliser la chose de penser que cette candidature n'aura pas d'influence négative sur ce projet-là, avait-il dit à l'époque. Je suis inquiet de l'impact que ça aura sur la venue d'une équipe de hockey à Québec, je ne suis pas certain que ce sera bien reçu dans les bureaux de la Ligue nationale. »

Lors de la campagne électorale de 2012, le chef libéral Jean Charest avait tenu des propos similaires à ceux de M. Couillard. François Legault avait alors déclaré : « Je pense que M. Charest est un petit peu désespéré. C'est exagéré. »

Molson a dit souhaiter le retour des Nordiques

En septembre 2011, soit avant que M. Péladeau ne se lance en politique, le propriétaire du Canadien, Geoff Molson, avait assuré que le vote de l'équipe serait « positif », advenant que la Ligue soumette une proposition pour qu'une équipe s'établisse à Québec.

« Pour nous, la priorité est de tout faire pour aider Québec à ravoir une équipe, parce que ce serait une bonne chose pour le hockey et aussi pour le Québec, avançait-il. J'ai bien aimé la rivalité féroce que se livraient le Canadien et les Nordiques à l'époque, et je l'apprécierais tout autant si elle renaissait. »

Les Nordiques de Québec ont disputé leur premier match dans la Ligue nationale de hockey en octobre 1979, soit un peu plus de sept mois avant que le gouvernement péquiste de René Lévesque n'organise son référendum sur la souveraineté du Québec.

Chris Simon contre Patrick Roy

Souvenirs des Nordiques de Québec

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