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Forêts: des élus demandent de l'aide contre Greenpeace

Forêts: des élus demandent de l'aide contre Greenpeace
Josée Brunelle, KRG

OTTAWA _ Les gouvernements doivent parler plus fort que les groupes environnementaux qui mettent à mal la réputation de la forêt canadienne en faisant de la "désinformation", plaident des joueurs de l'industrie et des élus de localités forestières.

"Nous demandons formellement à Greenpeace de cesser sa campagne de désinformation sur la récolte de bois dans la forêt boréale", a sommé Jean-Pierre Boivin, président de l'Alliance forêt boréale et préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine, au Saguenay_Lac-Saint-Jean.

"Ils en ont la responsabilité sociale. Ils ne peuvent, en toute conscience, soutenir de telles faussetés", a-t-il poursuivi en conférence de presse au parlement d'Ottawa, mercredi.

M. Boivin fait référence à la campagne que mène inlassablement le groupe environnemental contre Produits forestiers Résolu, qui a perdu au Québec et en Ontario des certificats Forest Stewardship Council (FSC), une norme internationale en matière de saine gestion forestière.

Les représentants québécois et ontariens de l'industrie et près d'une vingtaine d'élus municipaux des deux mêmes provinces ont fait le déplacement dans la capitale nationale pour solliciter un engagement de la part du gouvernement fédéral.

Car ils estiment que des milliers de travailleurs qui vivent de la forêt voient leur emploi menacé si des clients internationaux cessent d'acheter des produits de la forêt boréale en se fiant sur les campagnes des groupes environnementaux.

"Nous demandons au gouvernement fédéral et aux gouvernements provinciaux (...) de prendre le leadership d'une large campagne internationale visant à rétablir la réputation du secteur forestier", a enjoint André Tremblay, pdg du Conseil de l'industrie forestière du Québec.

Les représentants du secteur privé et les élus des localités forestières ont rencontré mercredi le ministre de l'Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales, Denis Lebel, afin de partager leurs préoccupations.

À l'issue de cette réunion, le ministre a déclaré que "le gouvernement du Canada se range résolument aux côtés des maires des localités concernées, des gouvernements provinciaux et de notre industrie forestière pour défendre avec force le bilan et la réputation de notre pays contre toute attaque".

Mais pour le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, il ne faut pas oublier que l'état de santé de la forêt boréale est précaire et qu'il est nécessaire de la protéger.

"Il faut être extrêmement prudent. La forêt boréale est en péril", a-t-il fait valoir en point de presse, sans vouloir se prononcer directement sur la querelle opposant les forestières aux environnementalistes.

"Il faut préserver la forêt boréale, non seulement pour les GES (gaz à effet de serre), mais aussi pour les espèces souvent en péril qui s'y trouvent, pour la biodiversité et pour préserver les écosystèmes", a ajouté M. Mulcair.

Son adversaire libéral, Justin Trudeau, a pour sa part affirmé qu'"il y a beaucoup de désinformation" en matière d'environnement et de changements climatiques.

"Quand j'étais à Saguenay, il y a quelques semaines, les gens m'ont parlé de leurs préoccupations par rapport à Greenpeace", a-t-il souligné en point de presse.

Le groupe environnemental se montre guère intimidé par cette nouvelle attaque de l'industrie et des élus, lui qui a notamment déjà subi les foudres du maire de Saguenay, Jean Tremblay.

Greenpeace tourne par ailleurs en dérision l'appel lancé au gouvernement fédéral par l'industrie et les élus municipaux.

"Ce dont on a besoin actuellement, ce ne sont pas des campagnes de marketing de la part du fédéral, mais bien des actions sur le terrain pour régler la situation", a lancé Nicolas Mainville, porte-parole de Greenpeace au Québec et responsable de la campagne forêt.

Et le groupe se défend bien de verser dans la désinformation.

"Le coeur de la problématique, c'est une multinationale, Produits forestiers Résolu, qui perdu les certificats environnementaux exigés sur les marchés internationaux. Alors on ne parle pas de campagne de désinformation, on parle d'une compagnie qui a des problèmes sur le terrain", a plaidé M. Mainville en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

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