MONTRÉAL - Devant les élus municipaux du Québec réunis à Montréal, samedi matin, le ministre conservateur Denis Lebel a promis de poser des questions à Postes Canada concernant sa décision de mettre fin aux services de livraison à domicile du courrier. Il a toutefois souligné que la société de la Couronne était libre de ses choix et qu'il ne pouvait pas décider "à sa place".
Lors de son discours aux assises annuelles de l'Union des municipalités du Québec, le lieutenant québécois du premier ministre Stephen Harper a indiqué qu'il avait "entendu" les inquiétudes des maires sur la mise en place de boîtes postales communautaires dans les municipalités canadiennes.
M. Lebel a toutefois rappelé que la situation financière du service postal était inquiétante et que la direction devait prendre des mesures concrètes pour remédier au problème. Il a assuré qu'il évaluerait "l'état de la situation", sans s'avancer sur les moyens qui seront déployés.
Après le discours de M. Lebel, le maire Denis Coderre avait proposé devant ses collègues de convoquer formellement le président de Postes Canada Deepak Chopra pour qu'il s'explique aux élus.
Lors d'une rencontre avec les journalistes, M. Lebel a répété qu'il interrogerait la société d'État, martelant toutefois ce que n'était pas lui, ni le gouvernement qui avait le pouvoir d'agir sur ce dossier.
Il a ajouté qu'il y avait matière à discussion entre les municipalités et Postes Canada sur l'installation et l'emplacement des boîtes communautaires.
"Il faut rappeler qu'il y a 66 pour cent des gens qui reçoivent déjà le courrier par des boîtes postales communautaires. On sait aussi qu'il y a environ 4 milliards de lettres de moins qui circulent. Il y a des décisions qui devaient être prises, mais comment ça s'est fait? Pour ça, je vais poser des questions. Mais je ne gérerai pas le dossier à la place de Postes Canada", a-t-il soutenu devant les journalistes.
Lors de son discours à forte saveur électorale, Denis Lebel a énuméré les réalisations de son gouvernement, soulignant qu'il avait conclu de nombreuses ententes avec les provinces et les municipalités en tout respect des compétences de chaque niveau.
"Il n'y a jamais eu un gouvernement dans l'histoire, jamais, qui a mis autant dans l'infrastructure que le nôtre. Et quand on va s'en aller vers la prochaine campagne électorale, vous penserez à tout ce qui a été fait (...) C'est facile de promettre des programmes d'infrastructure quand on va chercher plus d'argent dans les poches de vos citoyens. Nous on a (réussi) sans le faire, et c'est important", a-t-il lancé, décochant une flèche au Nouveau démocratique (NPD).
Le chef du NPD Thomas Mulcair et le député libéral Stéphane Dion présenteront aussi des discours devant les membres de l'UMQ samedi midi.