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Ilam, la voix africaine des FrancoFolies (ENTREVUE/PHOTOS/VIDÉO)

Ilam, la voix africaine des FrancoFolies
Courtoisie

Ilam est la nouvelle voix afro-montréalaise à découvrir. Lauréat du prix Vitrines des Musiques Locales Métissées de l'équipe Spectra et coup de cœur du public en 2014, ce jeune artiste africain donne un concert demain au théâtre Rialto à 20h, en attendant de monter sur la scène des Francofolies cet été.

Ilam, signifie « l'eau de l'espoir », en peule. «C'est l'eau stagnante qui reste après la saison des pluies au Sénégal. L'eau de la renaissance de la terre». En écoutant Ilam, artiste africain installé à Montréal depuis seulement un an, c'est exactement ce que le public ressentira demain au théâtre du Rialto dès 20h. Ce jeune artiste fraîchement débarqué à Montréal depuis un an, a gagné le prix Vitrines en octobre dernier ainsi que le prix Spectra et coup de cœur du public et des Francofolies. Programmé aux Francofolies cet été avec deux concerts sur la scène Métisse, Ilam est la nouvelle voix afro-pop montante à découvrir.

Ilam

L'influence de ses racines

Mais pour arriver à ce succès, Ilam a dû travailler dur. Toute son histoire relève d'ailleurs de l'espoir et de rêves qu'il n'a jamais cessés d'avoir. Né à Dakar, et élevé à Fouta au Sénégal, Karim Tall, de son vrai nom, vient d'une caste africaine noble où personne ne chante, personne ne fait de la musique.

«Quand j'étais petit, des griots venaient à la maison pour nous chanter des chansons, des contes traditionnels de mon pays. Leurs voix me faisaient quelque chose et ça m'a donné envie de chanter », explique-t-il en buvant un capuccino au Kahwa Café rue Mont-Royal. Alors depuis son plus jeune âge, Karim chante, fait des percussions et rêve de jouer de la guitare. Il parcourt même entre 4 et 5 kilomètres chaque jour pour se rendre chez un vieux monsieur sénégalais qui lui apprend la guitare.

Après son bac, vers 19 ans, il intègre l'Ecole National des Arts à Dakar. Durant quatre ans il y apprend la musique. En parallèle, il monte un groupe de rap et en devient le « lead vocal » et le compositeur. Il chante en français, peule et waloof, (dialectes sénégalais), ces textes parlent déjà d'amour, et dénoncent certaines injustices humaines. Programmé dans plusieurs concerts dans le pays, il monte même sur la scène du Fesman en 2010, le Festival des Nègres à Dakar, et côtoie les plus grands comme Akon, Busta Rimes ou encore Damian Marley.

En 2011, il change de registre musical. Influencé par les chants traditionnels sénégalais et par des artistes africains de renoms comme Baba Maal, Ayo, Gary Clark, Kezia Jones ou encore Lauryn Hill, il se tourne vers l'affro-pop acoustique et le reggae. Un style qu'il adoptera définitivement. Karim devient Ilam. Il commence alors à composer plusieurs morceaux. Une vingtaine au total.

L'Ouest, là où tout devient possible.

En quête d'un groupe de musiciens et d'épanouissement, il décide de tenter sa chance et part conquérir le Grand-Ouest. En mars 2014, avec sa guitare sur le dos, il pose ses bagages à Montréal. De suite il cherche une alternative pour se faire connaître. «J'entends parler du concours Vitrine des Musiques Locales Métissées. Je décide de participer au concours ».

Seul bémol, Ilam, n'a pas de musiciens. Alors il fait la tournée des bars et cafés culturels où des artistes se produisent. Les Bobards, Le Divan Orange, sur le boulevard Saint-Laurent et l'Escalier sur la rue Sainte-Catherine sont des petites niches à artiste. Ce sera dans ces endroits que l'artiste africain trouvera ces musiciens. Un batteur, un bassiste, un guitariste et un pianiste.

«C'était pas facile de les convaincre, surtout que moi je savais déjà ce que je voulais, j'avais déjà toutes mes musiques dans la tête ». Persuadé de son talent et passionné il va jusqu'à leur chanter à capella certains de ces morceaux. Bingo! Ces quatre musiciens décident de tenter l'aventure.

Il ne restait plus que quatre mois pour répéter et se présenter au concours. «On avait répété juste quatre fois avant le jour J. On était en concurrence avec une trentaine d'artistes qui avaient déjà tout un bagage derrière eux. Des EP, des albums... Nous on n'avait rien dans les mains ! Mais on y est allé...».

Après 20 minutes de passage sur la scène de la Vitrine, le public est conquis. « Ils voulaient encore que je joue mais mon temps était passé. J'ai même repris une chanson de Gilles Vignault, J'ai planté un chêne que le public chantait en même temps que moi. C'était fou! », se souvient Ilam, encore tout ému.

Le lendemain du concours, les prix tombent. Ilam remporte alors le prix Vitrine, le prix coup de cœur du public et le prix de l'Equipe Spectra. A partir de cet instant, tout s'enchaîne. Grâce à ses prix, il donne un concert à la Place des Arts en mars dernier, dans le cadre Des Rendez-vous du Monde. «Les gens s'arrêtaient pour m'écouter. C'était dingue. Les organisateurs m'ont dit que ça faisaient longtemps qu'ils avaient pas vu autant de monde s'arrêter pour écouter un artiste», raconte-t-il flatté.

Ilam est alors programmé pour les FrancoFolies, le 19 juin prochain où il donnera deux concerts en plein air sur la scène Métisse, à 18h et 20h. En ce moment il est en plein enregistrement d'un double single prévu dans quelques semaines. Mais en attendant de découvrir cette pépite à l'âme africaine, il donne son premier vrai concert montréalais demain au Théâtre Rialto à partir de 20h. Ilam n'en est qu'aux prémisses de son aventure. «Tout va très vite, mais c'est le résultat de dix ans de travails et de galères. Je récolte tout ce que j'ai semé. Le meilleur reste encore à venir». Ilam, un artiste à surveiller.

Billets :

-10$ en pré-vente sur le site du Théâtre Rialto https://rialto.ticketpro.ca ou au Kahwa Café (331 avenue Mont-Royal).

-15$ à la porte du théâtre Rialto, 5723 Av du Parc, Montréal.

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