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Montréal au printemps est-elle vraiment plus sale qu'avant? (VIDÉO)

Montréal est-elle plus sale qu'avant?

C'est la même rengaine chaque année. Avec le printemps, la fonte de la neige laisse à découvert de nombreux déchets emprisonnés depuis des semaines. Montréal paraît alors plus sale que jamais. Mais la métropole est-elle vraiment moins propre qu'autrefois?

Un texte de Mathieu Dion

En 1965, le maire Jean Drapeau déclarait : « C'est un message que le maire adresse à chaque citoyen lui demandant sa coopération personnelle pour faire un grand ménage, une campagne d'embellissement la plus vaste qui a jamais eu lieu à Montréal ni sur ce continent. »

Trente ans plus, c'était au tour du maire Pierre Bourque de dire : « Je ne peux plus accepter que notre ville soit sale. Il faut que les citoyens changent de comportement. »

Des reportages sur la propreté à Montréal, comme les politiciens et leurs promesses, ne datent pas d'hier. En fait, le nettoyage printanier des chemins publics existe officiellement à la Ville depuis le 4 avril 1797.

Les arrondissements de Montréal consacrent désormais 60 millions de dollars annuellement pour assurer la propreté des lieux. Quelque 775 employés et 247 camions et voiturettes participent aux opérations de nettoyage.

Des déchets ramassés rapidement

Nous avons donc fait un test - qui n'a rien de scientifique - afin de vérifier si le ménage du printemps est bel et bien amorcé. Nous avons apposé ici et là à Montréal, le 8 avril dernier, 26 petits collants bleus sur différents objets laissés à l'abandon : des boîtes, des vélos, des pots de peinture, des morceaux de plastique, des bouteilles de vitre, etc.

Nous sommes retournés une semaine plus tard pour voir s'ils se trouvaient toujours au même endroit. Sur les 26 objets identifiés, 11 n'avaient pas été ramassés, soit moins de la moitié. Mais à chaque endroit, les petits déchets comme des papiers demeuraient omniprésents.

Le nettoyage deux semaines en retard

Cette année, dans Rosemont-La Petite-Patrie notamment, les opérations ont commencé avec deux semaines de retard en raison de la prolongation de l'hiver. « Le tout s'est prolongé, ce qui a compliqué le début des opérations avec l'accumulation importante de gravier et de déchets qui étaient dans la neige cet hiver », explique le maire de l'arrondissement, François Croteau.

« Je ne pense pas que Montréal est plus sale qu'avant. Je pense que cette année, l'hiver a été particulièrement difficile et dans notre esprit, tout est pire. »

— François Croteau, maire de Rosemont-La Petite-Patrie

Les cols bleus s'activent donc à un rythme effréné, 7 jours sur 7, pendant les quatre prochaines semaines, pour débarrasser les déchets et dépôts accumulés qui jonchent le sol. L'opérateur d'un balai-aspirateur, Paul Cabral, constate que, depuis ses 20 ans de service, c'est du pareil au même chaque année, si ce n,est que le nettoyage est plus efficace qu'avant grâce à la technologie.

« On a plus d'équipements qui sont automatisés. Avant, tout était manuel, et les balais, de moins bonne qualité, laissaient retomber des résidus. »

Des sociétés de développement embauchent également des jeunes de la rue - ou qui frôlent l'itinérance - afin de nettoyer de grandes artères commerciales. Sur le boulevard Saint-Laurent, Kenny Vallières balaie papiers, mégots, morceaux de vitre et autres détritus qui y traînent.

« Le printemps amène énormément de déchets sur Saint-Laurent, mais l'été aussi, c'est énormément de déchets que les gens laissent. » Si son travail est toujours à recommencer, Kenny sait au moins qu'il fait une différence, car on le remercie constamment pour son travail. « Je crois que c'est une belle opportunité qu'on m'a offerte pour me sortir de l'isolement. »

La Grande Corvée début mai

Comme chaque année depuis cinq ans, Montréal organise les 1, 2 et 3 mai une Grande Corvée où les citoyens sont invités à nettoyer leur ville. L'an dernier, 17 000 personnes y ont pris part. En effet, il ne tient finalement qu'à nous de rendre les rues plus propres.

Il est possible de s'inscrire à la Grande Corvée sur le site de la Ville de Montréal.

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