Un policier français vient d'être condamné à un an de prison avec sursis pour avoir tiré sur un manifestant avec un lanceur de balles de défense « Flash-ball » en 2010.
L'étudiant de 16 ans qui manifestait contre la réforme des retraites, Geoffrey Tidjani, avait été atteint au visage avec une balle de défense devant une école secondaire de Montreuil, dans la région parisienne. Il a souffert de fractures multiples et a dû subir six interventions chirurgicales pour sauver son oeil.
Le policier, condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny, a tiré alors qu'il n'y avait « pas l'ombre d'une situation de légitime défense dans ce dossier », a déclaré le tribunal.
Peine avec sursis
Puisqu'il s'agit d'une peine avec sursis, le policier français n'irait pas en prison, à moins qu'il ne respecte pas les conditions du tribunal. Il n'aura pas le droit de travailler dans la police pendant un an ni de porter une arme pendant deux ans.
Le policier avait rédigé des procès-verbaux mensongers après l'incident pour incriminer sa victime. Or, des vidéos diffusées par des témoins sur Internet par la suite semblaient montrer que le tir avait eu lieu alors que le jeune homme ne présentait pas de menace.
Qu'est-ce qu'un Flash-ball?
L'arme déchargée, le Flash-ball, utilise des balles de caoutchouc de 44 millimètres, mais dont la puissance est suffisante pour dissuader ou arrêter un individu. L'arme peut aussi causer des lésions graves, voire mortelles.
En France, ce type d'arme a été adopté par les forces policières il y a plus de 10 ans. Depuis son introduction, deux autres dossiers de bavures policières ont fait surface devant les tribunaux en lien avec cette arme : à Versailles, un jeune homme a perdu un oeil à la suite d'un tir en 2005, et en mars dernier, à Mayotte, où un gendarme a écopé de deux ans de prison avec sursis pour avoir éborgné un enfant de 9 ans.