Le résultat des élections départementales françaises est un « désaveu sans appel » des socialistes au pouvoir, a déclaré dimanche l'ancien président Nicolas Sarkozy, après les projections montrant que son parti de droite et les formations alliées ont fait d'importants gains au détriment de la gauche, qui a perdu environ la moitié des conseils départementaux qu'elle détenait.
Le Front national (FN), le parti d'extrême droite de Marine Le Pen, n'aurait pas réussi à prendre le contrôle d'un département, même s'il se targue d'avoir fait élire plusieurs candidats.
Le premier ministre socialiste Manuel Valls a concédé la victoire à l'Union pour un mouvement populaire (UMP), le parti de M. Sarkozy. Il a affirmé avoir « entendu le message » des électeurs, en assurant que son gouvernement y répondrait « sans relâche », notamment avec de nouvelles mesures « pour l'investissement privé et public ».
Les sondages indiquent que l'UMP et ses alliés centristes auraient remporté de 65 à 68 départements, contre 41 auparavant. Le Parti socialiste du président François Hollande, qui contrôlait 60 départements avant le scrutin, n'en conserverait que de 32 à 35. Le FN semble avoir échoué à remporter les deux départements où il a obtenu ses scores les plus élevés.
Selon l'institut de sondages Ipsos, la gauche a enregistré sa plus lourde défaite aux élections départementales depuis 1970. Le taux de participation a été estimé à 50,2 pour cent, ce qui témoigne d'un taux d'abstention « élevé », d'après Ipsos.
M. Sarkozy a jugé que les Français avaient « massivement rejeté la politique de François Hollande et de son gouvernement ».
« Le mensonge, le déni, l'impuissance ont été sanctionnés, a dit l'ancien président. Nous allons accélérer la préparation d'un projet républicain d'alternance, un projet fort, réaliste et profondément nouveau », a-t-il poursuivi, en promettant de mettre fin au « socialisme le plus archaïque d'Europe ».
Marine Le Pen s'est réjouie du résultat « exceptionnel » obtenu par son parti, qui représente selon elle « le socle des grandes victoires de demain ». Mme Le Pen n'était pas candidate aux élections départementales, mais elle tente de rallier un grand bassin de partisans en vue de sa candidature à la présidentielle de 2017.
Elle a affirmé dimanche que le FN était la seule véritable opposition aux deux autres grands partis politiques en France.
Manuel Valls a estimé que le score obtenu par le FN était « beaucoup trop élevé » et qu'il marquait « un bouleversement durable » du paysage politique français.