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PKP et immigration: Couillard constate une dérive vers le nationalisme ethnique au PQ

PKP et immigration: Couillard y voit une dérive vers le nationalisme ethnique au PQ

Les propos controversés de Pierre Karl Péladeau sur l'immigration confirment le glissement du Parti québécois vers le nationalisme ethnique, a déclaré jeudi le premier ministre Philippe Couillard.

M. Couillard a affirmé que la controverse suscitée mercredi par M. Péladeau, dans un débat de la course à la direction du PQ, témoigne d'une dérive entamée avec le projet de charte de la laïcité du précédent gouvernement péquiste.

Selon M. Couillard, ce glissement s'explique par l'absence d'arguments économiques pour la souveraineté, ce qui force les péquistes à prendre cette tangente.

"Depuis la charte il y a une dérive qui est très malheureuse, il n'y a plus d'arguments financiers, il n'y a plus d'arguments économiques pour la séparation du Québec, ce qui fait qu'on essaie de s'accrocher à n'importe quoi, a-t-il dit. Ce qu'on a actuellement, c'est une déviation claire vers le nationalisme ethnique, depuis l'époque de la charte, ce qui doit faire frémir ceux qui ont fondé ce parti là."

Lors d'un point de presse, avant une réunion de ses députés à l'Assemblée nationale, M. Couillard a affirmé que le malaise exprimé par les autres candidats est insuffisant.

Le chef intérimaire, Stéphane Bédard, aurait dû immédiatement prendre ses distances au nom du PQ, a indiqué le premier ministre.

Alors que M. Bédard était invisible jeudi matin et que les officiers parlementaires refusaient de commenter, M. Couillard a fait un amalgame entre les propos de M. Péladeau et le PQ.

"Normalement, le parti aurait dû lui-même immédiatement condamné ces propos, le chef intérimaire, la direction du parti, a-t-il dit. Que les candidats disent ce qu'ils ont à dire c'est bien, mais ça va beaucoup plus loin que ça."

Un attaché de presse du siège national du PQ a affirmé que le parti observait un devoir de réserve concernant les débats reliés à la course à la direction.

De son côté, jeudi, M. Péladeau s'est défendu d'avoir fait une erreur en affirmant que le temps pressait pour faire l'indépendance en raison de la démographie et de l'immigration.

"J'ai utilisé la formule 25 ans, ça veut dire que nous n'avons pas énormément de temps et c'est là aussi le sens de mon intervention, a-t-il dit. Il faut être rationnel dans la façon dont nous allons nous engager dans le processus de souveraineté."

M. Péladeau a toutefois répété que l'immigration constitue une richesse dont le Québec bénéficie.

Avant le caucus libéral, le ministre de la Santé Gaétan Barrette a fait un parallèle entre le PQ et le Front national, un parti d'extrême-droite en France.

"Les propos de M. Péladeau, c'est extraordinairement inquiétant, a-t-il dit. Le Parti québécois est en train de démontrer son vrai visage, c'est un parti sectaire. Les interventions du PQ sont des interventions divisives."

Le chef de la Coalition avenir Québec François Legault a affirmé que la déclaration de M. Péladeau est malhabile étant donné qu'une majorité de Québécois, et pas seulement les immigrants, rejettent l'indépendance actuellement dans les sondages.

"M. Péladeau semble vouloir faire porter le blâme aux immigrants pour un éventuel échec sur un appui à la souveraineté du Québec, je pense que c'est très malhabile", a-t-il dit.

La députée de Québec solidaire, Françoise David, a estimé les propos M. Péladeau sont d'une autre époque alors que plusieurs militants et élus souverainistes, notamment au PQ, sont issus de l'immigration.

"Je pense que c'est de la pure bêtise, a-t-elle dit. Tania Kontoyanni, Maka Kotto, Amir Khadir, Andrés Fontecilla, Ruba Ghazal, tous souverainistes, tous candidats, députés, voire ministres de certains partis souverainistes, tous militants pour la souveraineté. Je pense que M. Péladeau a la mémoire très courte, premièrement, et deuxièmement il ne comprend rien à l'intégration. Il faut qu'il fasse ses classes."

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