Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Hijabistas: entre mode et modestie (PHOTOS)

Hijabistas: entre mode et modestie
Facebook

Le voile revêt maintenant le rôle d'accessoire de mode au Québec. Comme partout ailleurs, de plus en plus de musulmanes portant le hijab assument leur côté girly à visage découvert. Rencontre avec trois hijabistas d'ici qui ont accepté de nous jaser mode et beauté sans chichis.

Son « drame matinal », Dalila Awada ne le vit pas en lisant les journaux ou en se faisant traiter de « folle » à la radio. C'est lorsqu'elle ne trouve pas le foulard qui matche. «J'ai des centaines de hijabs, certains plus chics que d'autres. Pour moi, le foulard inspire le reste.»

Dalila s'inspire des célébrités, des mannequins et des défilés de mode pour s'habiller. Or, elle se les imagine avec un voile, y ajoute une veste ou encore des leggings afin de se constituer un style bien à elle, mélange d'influences orientales et occidentales.

Si bon nombre de jeunes femmes enfilent sweatshirt et jeans les yeux fermés, celles qui portent le hijab doivent posséder un imposant garde-robe pour satisfaire leur côté fashionista.

J'ai toujours aimé la mode ! J'aime expérimenter, aller à l'excès des choses. - Dalila Awada

Mode inclusive

Faire preuve de pudeur n'est pas gage de monotonie, comme le démontrent les pages consacrées aux hijabistas sur les réseaux sociaux. Les foulards se portent de façon traditionnelle, telle une couette sur le côté ou en turban.

« Ailleurs, la fille va se démarquer avec son voile comme accessoire de mode. Ici, c'est plutôt pour montrer qu'on est pratiquante », compare Aziza Mantash, étudiante à la maîtrise qui porte le hijab.

Certaines blogueuses de mode, comme la Britannique Basma.K, démontrent que le hijab peut être une partie intégrante du style. Et à en juger par ses milliers d'abonnés Facebook, elle inspire les modeuses.

Malgré ses variations timides au Québec, les foulards, eux, sont de toutes les couleurs. «Je les achète chez Simons, H&M, dans des magasins de tissus... lors de mes voyages au Liban, je fais des réserves !» précise Dalila Awada. « Je n'aime pas les contraintes. Chaque fille doit être à l'aise. »

Style en transition

Sinda Motemem portait le hijab depuis quelques mois seulement au moment de notre entrevue. «Au début, je ne savais pas comment m'habiller. Avec le temps, on s'habitue, raconte-t-elle. J'ai des pantalons plus hauts que la cheville, je ne me limite pas.»

Bien qu'elle doive maintenant privilégier une tenue modeste, Sinda adapte ses vêtements de tous les jours. «Je peux quand même magasiner des trucs "normaux". Tout s'arrange, dans le fond.»

« Être libre, c'est décider de montrer ce que je veux montrer, tranche Dalila Awada, voilée depuis l'âge de 13 ans. Le voile m'a aidé à prendre confiance en moi, à miser sur ma personnalité. Ça a façonné mon identité et je ne pourrais m'en passer. »

Aziza Mantash a porté le hijab sur le tard, mais assure qu'il n'a pas diminué sa féminité, au contraire. « Je m'intéresse beaucoup plus à la façon dont je m'habille maintenant. Je peux être voilée, mais être bien vêtue! »

Mariée voilée

Avec sa formation en esthétique, Dalila Awada maquille pour des mariages, des bals de graduation ou des soirées. Lorsqu'il est question de mariées voilées, la tâche est d'autant plus complexe, puisqu'il faut assortir le hijab et le boléro au voile.

« Et puis, il y a les photos, sans voile pour la famille, et avec voile pour les autres... et je m'occupe de styliser son voile à temps pour la cérémonie avec des bijoux. » Ouf!

Fiancée, elle se fait d'ailleurs une idée de sa propre robe de mariage sur Pinterest à temps perdu: d'un blanc cassé - les couleurs pâles ne lui vont pas bien - avec des paillettes et des motifs qui ressortent. Et un foulard stylé, évidemment.

Que ce soit dans les défilés, dans les rues, sur Instagram, Pinterest ou ailleurs, les hijabistas démocratisent la mode autant en Orient qu'en Occident. Voyez ci-dessous.

A photo posted by Naballah Chi (@naballahchi) on

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.