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Montréal en lumière: inimitable Alex Nevsky

On ne peut prendre la pleine mesure de l’artiste qu’est Alex Nevsky, de sa fantaisie, de l’entière liberté qu’il s’octroie, qu’en le voyant sur scène.
Courtoisie

Si on peut fredonner les «pa pa pa» d’On leur a fait croire entendus un million de fois à la radio et à la télévision, on ne peut prendre la pleine mesure de l’artiste qu’est Alex Nevsky, de sa fantaisie, de l’entière liberté qu’il s’octroie, qu’en le voyant sur scène.

Le nouveau joyau de la pop-rock québécoise repassait par la métropole, jeudi, jour de son anniversaire. Il a embrasé le petit cabaret La Tulipe en marge du festival Montréal en lumière. Et lumière, il y a eu ; les éclairages pâles et colorés qui ont balayé le lieu pendant que Nevsky en était roi étaient à ravir, magnifiques.

On savait que sa prestation aux dernières FrancoFolies en avait décoiffé quelques-uns. On était curieux de tendre l’œil et l’oreille vers le délire contrôlé de l’attachante «bibitte» qu’est Alex Nevsky. On était aussi assoiffés d’écouter l’excellent matériel de l’album Himalaya mon amour, qui fait vivre de bien belles choses à son créateur depuis son lancement, à la fin de l’été 2013, et qui lui a permis de dérober trois des Félix les plus importants au dernier Gala de l’ADISQ.

Ce fut une belle soirée de musique. Alex et ses quatre musiciens ont roulé sur le contenu d’Himalaya mon amour, les Vivre pauvre, J’aurai des mains (le nouvel extrait radio), La bête lumineuse, les désormais classiques On leur a fait croire et Les coloriés, à la toute fin. Alex a chanté, s’est trémoussé, a joué de la guitare et du tambourin, a semblé s’égarer en transe dans les refrains les plus intenses, et a fini par lancer son tambourin dans les airs quand l’assistance lui a entonné Bonne fête.

Grand parleur

Mais, quelques heures après la fin du concert, on retenait autant les interventions de l’auteur-compositeur entre les chansons, que les chansons elle-même. C’est qu’il aime jaser, Alex Nevsky. L’incessant babillage du désinvolte personnage entre ses morceaux nous renvoie au visage son authenticité, sa simplicité, sa candeur de petit garçon. Avec Nevsky, il n’y a pas de fla-fla, pas de quatrième mur, pas de barrières.

Il est lui-même venu introduire Chloé Lacasse, qui assurait sa première partie, vêtu d’un coton ouaté, visiblement en mode relaxation avant sa propre entrée en piste. «Oua, oua, oua…. Est-ce que vous êtes là? Est-ce que vous êtes bien?», a-t-il lancé à la foule qui l’attendait impatiemment. En partant, on savait qu’on n’assisterait pas à un spectacle très guindé.

Plus tard, il est revenu s’approprier son décor de montagnes blanches de l’Himalaya en arborant un chic complet-cravate. L’homme-adolescent sait avoir de la classe.

Pour présenter Si tu restes, il a abordé le sujet de la Saint-Valentin, qu’il a soulevé à quelques reprises pendant ses 90 minutes d’efforts. «Vous avez entendu parler de la Saint-Valentin? C’est d’acheter des cadeaux à la personne avec qui on couche normalement…» À peine débarrassé de cette phrase, une spectatrice l’interpellait pour lui tendre un verre. Nevsky n’a fait ni une ni deux et est allé chercher l’élixir.

«C’est clair qu’il y a du GHB là-dedans! Je vais le prendre quand je vais être seul dans ma chambre…» Revenu à ses moutons, il a incité les gens à se rapprocher pendant la pièce, à toucher la personne à côté, à descendre leur main… «Pour de vrai, faut que ça soit fait dans le respect, a-t-il tout de même nuancé. On n’est pas sur Tinder, ici. C’a pas besoin d’être élaboré comme geste, c’est juste pour se donner un peu d’amour.»

Quand il a demandé si quelqu’un dans la salle connaissait une chanson à répondre, l’humoriste Jérémy Demay s’est pointé au micro. Demay a uni les voix – le chœur était impressionnant! – sur Juste pour voir le monde, du défunt groupe La Chicane, comme il le fait dans son one man show.

«Touchez-vous!»

On avait tous entendu parler de cette portion où Alex invite les spectateurs à danser un slow pendant l’une de ses mélodies. C’est clairement devenu l’un des segments-signatures de son spectacle.

«C’est le moment où on se met en chest et on danse. Les gens au balcon, qu’est-ce que vous faites? On chante et on danse. Come on! Faites-moi plaisir et touchez-vous! C’est le temps de toucher des fesses! C’est le temps de frencher», a décrété l’apôtre de l’amour libre, martelant qu’il ne continuerait pas tant que tous n’auraient pas obtempéré.

L’inénarrable Nevsky est même allé jusqu’à faire miauler son parterre sur un couplet et à le faire s’époumoner en criant des lettres de l’alphabet pour un étrange petit jeu. «Pourquoi vous dites pas tous la même!», s’est-il emporté, excédé, en entendant les exclamations de «A», «G», «S» et «O» s’entremêler, avant de pousser une endiablée version de Help Myself, de Gaëtan Roussel. Quand on vous dit qu’il ne se prend pas au sérieux…

«C’est le plus beau cadeau de fête de ma vie», a lancé le garçon après que ses admirateurs se soient déhanchés et aient tapé allègrement des mains sur Les coloriés, au terme de sa folle épopée. Un anniversaire qui restera mémorable pour nous aussi.

Toutes les dates de la tournée d’Alex Nevsky sont disponibles sur son site web (alexnevsky.ca)

Le festival Montréal en lumière se poursuit jusqu’au 28 février.

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