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Centre de recherche du CHUS : une avancée majeure concernant les isotopes médicaux (VIDÉO)

Centre de recherche du CHUS : une avancée majeure concernant les isotopes médicaux

Des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke CHUS (CRCHUS) ont révélé que le technétium produit par cyclotron était équivalent à celui produit par réacteur nucléaire. Selon une étude dévoilée lundi, l'approvisionnement futur en isotopes médicaux pourra se faire au moyen d'une technologie verte.

« Nous sommes fiers de présenter les premiers résultats de cette étude clinique réalisée auprès de personnes atteintes de troubles de la glande thyroïde. Nous avons eu l'approbation de Santé Canada pour cette étude en juillet 2014. Les images du premier patient ont été réalisées le 23 septembre 2014 pour un total, à ce jour, de 11 patients qui ont été injectés avec le technétium par cyclotron dans le cadre d'examens diagnostiques prescrits », a expliqué le Dr Éric Turcotte, nucléiste au CHUS et chercheur au CRCHUS.

Selon lui, les résultats sont concluants. « Les images obtenues avec le technétium produit par notre cyclotron sont équivalentes à celles produites par un réacteur et elles nous ont permis d'effectuer un diagnostic précis. Aucun patient n'a eu d'effet secondaire », ajoute-t-il.

Qu'est-ce qu'un isotope?

Un isotope médical est une substance radioactive sûre qu'utilisent les professionnels de la santé pour diagnostiquer certaines affections du cœur, du système circulatoire et des organes. Le technétium est l'isotope le plus largement utilisé pour l'imagerie médicale; 80 % des diagnostics en médecine nucléaire sont établis au moyen de cet isotope. Il joue un rôle essentiel pour les diagnostics des maladies cardiaques, et il est également utilisé pour les diagnostics du cancer par le biais des scintigraphies des os et d'organes.

Source : Ressources naturelles Canada

L'équipe du Dr Turcotte souhaite maintenant expérimenter le technétium pour effectuer des examens plus complexes en médecine nucléaire, comme une évaluation de la contractilité myocardique ou des études de ventilation destinées aux études sur l'embolie pulmonaire.

Selon les experts, la demande en technétium augmentera de façon importante au cours des 10 prochaines années. Selon l'équipe du CRCHUS, la production de technétium peut pallier les besoins. Elle ne produit pas de déchets nucléaires, ce qui en fait la technologie verte de l'avenir. Elle est aussi peu coûteuse par rapport à l'investissement que représenterait la construction d'un réacteur nucléaire.

« Il faut miser sur cette technologie, d'autant plus que les cinq principaux réacteurs nucléaires qui produisent près de 80 % des besoins en technétium dans le monde ont plus de 50 ans de service. Plusieurs arrivent à la fin de leur vie utile. La fermeture prévue de certains d'entre eux prochainement créera un déséquilibre dans la chaîne d'approvisionnement. Il faut être prêt à répondre aux besoins croissants en examens diagnostiques pour les patients », rappelle le directeur scientifique du CRCHUS, le Dr William Fraser.

Les cinq principaux réacteurs nucléaires actifs dans le monde

  • NRU, Chalk River (Ontario, 1957)
  • OSIRIS (France, 1966)
  • HFR de Petten (Pays-Bas, 1961)
  • BR2 (Belgique, 1961)
  • SAFARU (Afrique du Sud, 1965)

Vers la commercialisation

Cette étude représente une première étape vers la commercialisation du technétium. « Nous avons démontré la faisabilité du processus et confirmé l'équivalence du technétium produit par cyclotron en comparaison à celui produit par réacteur nucléaire. Nos efforts sont actuellement concentrés sur la mise en place d'une production à plus grande échelle et d'une structure de distribution des isotopes vers les centres hospitaliers de la région et du Québec pour 2016 », affirme la chercheuse Brigitte Guérin.

Au total, près de 4 millions de dollars ont été investis dans ce projet de recherche.

Le technétium en quelques chiffres

  • Le technétium est utilisé dans plus de 85 % des examens diagnostiques en médecine nucléaire, dont l'imagerie cardiaque et la scintigraphie osseuse.
  • La demande mondiale de technétium est estimée à 40 millions de doses par année.
  • La demande mondiale augmentera de 15 % au cours des dix prochaines années.

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