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Absolution conditionnelle pour Yalda Machouf-Khadir, fille du député Amir Khadir (VIDÉO)

Absolution conditionnelle pour Yalda Machouf-Khadir

MONTRÉAL - Yalda Machouf-Khadir, qui avait reconnu sa culpabilité pour une série d'accusations à la suite de méfaits survenus au printemps 2012 lors de la grève des étudiants, a reçu lundi une absolution conditionnelle du juge Jean-Pierre Boyer.

La jeune femme n'aura donc pas de casier judiciaire. Elle devra toutefois se soumettre à une probation de trois ans et à 240 heures de travaux communautaires.

La fille du député Amir Khadir avait participé au saccage du bureau de la ministre de l'Éducation de l'époque, Line Beauchamp, et s'était livrée à du vandalisme lors de deux autres événements, l'un au cégep du Vieux-Montréal, l'autre à l'Université de Montréal.

La Couronne réclamait une sentence suspendue avec probation de deux ans et 240 heures de travaux communautaires.

Un casier judiciaire aurait mis un terme aux ambitions de la jeune femme, qui étudie en droit, de devenir avocate.

«Je suis contente du dénouement de l'affaire, je ne peux que m'en réjouir» a-t-elle déclaré à sa sortie de l'audience.

Le juge Boyer a dit croire que l'accusée avait exprimé des remords sincères et qu'elle avait pris conscience du fait que des personnes aient pu se sentir menacées par les gestes qu'elle avait posés.

Lors de son plaidoyer de culpabilité, la jeune femme avait lu une lettre dans laquelle elle reconnaissait que les moyens qu'elle avait pris pour protester contre la hausse des frais de scolarité n'auraient pas dû être utilisés dans une société démocratique.

Yalda Machouf-Khadir n'affichait toutefois pas des airs de contrition à sa sortie de cour, mais plutôt de militante dont les gestes venaient d'être justifiés.

«On a mené une bataille qui était juste lors de la grève étudiante», a-t-elle affirmé, ajoutant qu'elle avait occupé trop d'espace médiatique au détriment des autres étudiants traduits en justice.

«La bataille continue, de nombreuses personnes font encore face à l'appareil judiciaire et continueront d'y faire face durant les semaines, les mois et les années à venir, mais on continuera toujours de lutter malgré ça», a lancé la jeune femme dans une brève déclaration au terme de laquelle elle n'a accepté aucune question des médias.

En aucun moment n'a-t-elle exprimé de regret à l'égard des gestes illégaux qu'elle avait posés.

Le juge Boyer avait d'ailleurs reconnu, dans son jugement, que la jeune femme était motivée par ses convictions, écrivant que «les objectifs de l'accusée ne pouvaient s'apparenter à ceux de certains voyous patentés», une référence aux casseurs qui profitaient des manifestations pour se livrer à du vandalisme.

Le juge s'était aussi dit impressionné par les lettres de référence déposées en appui à la jeune femme, notamment par le docteur Réjean Thomas et le maire de l'arrondissement Plateau Mont-Royal, Luc Ferrandez.

Son père, le député de Québec solidaire Amir Khadir, a de son côté reconnu du bout des lèvres que sa fille avait erré, tout en appuyant ses motivations.

«Ma fille a assumé pleinement les conséquences des gestes qu'elle a posés pour une cause juste — avec des dérapages, elle l'a admis elle-même — et le juge en a pris compte», a-t-il dit.

Cependant, le député de Mercier a d'abord et avant tout sauté sur l'occasion pour faire de la politique, lorsqu'on lui a fait remarquer que sa fille semblait traiter la décision comme une victoire plutôt que comme une sentence pour des infractions criminelles dont elle s'est reconnue coupable.

«Elle est très consciente aussi que des centaines d'autres jeunes ont subi des conséquences judiciaires sans commune mesure avec les conséquences que devraient subir des bandits en cravate qui nuisent à notre société et qui circulent librement», a lancé M. Khadir, allant jusqu'à pointer du doigt l'ex-premier ministre Jean Charest.

«J'en connais un par exemple, qui a été chef d'un parti qui s'appelle le Parti libéral, qui alimenté la caisse du Parti libéral pendant des années par du financement illégal en s'adonnant à une corruption généralisée», a-t-il ajouté.

Yalda Machouf-Khadir faisait face à des accusations de méfait, de complot en vue de commettre un méfait, d'introduction par effraction et de déguisement.

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