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Elliot Maginot: du «dreamy» bien fignolé (ENTREVUE)

Elliot Maginot: du «dreamy» bien fignolé
Jean-François Cyr

Elliot Maginot propose cette semaine un premier album intitulé Young/Old/Everything.In.Between. On pourrait croire qu’il arrive un peu de nulle part. En fait, la vérité se situe entre l’émergence et l’anonymat. De son vrai nom Gabriel, l’artiste de 26 ans évoluait déjà, à sa manière, dans la communauté des musiciens montréalais. Il se démenait pour s’y faire une place depuis quelque temps. Mais c’est à la signature d’un contrat avec la maison de disque Indica que le jeune homme peut maintenant s’affirmer pour de bon.

« Je partais de rien. J’ai ouvert de nombreuses soirées de bands obscurs dans toutes sortes de mauvaises salles que je ne nommerai pas », raconte modestement Maginot avec l’attitude du gars qui assume toutefois son parcours.

Bref, il a bûché, comme on dit. Pas plus, mais certainement pas moins que plusieurs autres artistes. Et assez rapidement, le milieu lui a souri. À commencer par ce jour de concert à Saint-Georges de Beauce, en mai 2013, où la directrice générale d’Indica, Kyria Kilakos, a pu entendre le jeune talent sur scène dans un événement promotionnel de la maison de la culture du coin.

Maginot a depuis assuré les premières parties de Joseph Arthur, Ian Kelly, Franklin Electric, Caracol ou encore Les Soeurs Boulay (il est un ami proche des filles).

Jace Lasek

« J’avais auparavant sorti un EP avec des chansons faites maison, dit-il pour clarifier la genèse de son opus. J’avais aussi des maquettes sur lesquelles j’avais mis des lignes de guitare et de synthé. J’ai donc fait entendre ce que j’avais à Jace (Lasek, le réalisateur de l’album Young/Old/Everything.In.Between). On a ensuite tout refait en ajoutant des percussions, des cuivres, des basses… On a également fait un énorme travail d’instrumentation, d’enrobage et d’habillage. »

Young/Old/Everything.In.Between n’est pas une révélation. Or, ce disque, qui mélange le folk, le rock et la pop, est bien foutu pour un premier essai. Et de toute évidence, le réputé Jace Lasek, musicien-chanteur du groupe indie rock The Besnard Lakes et réalisateur-ingénieur du Breakglass Studios, a quelque chose a voir dans la qualité de cet album.

« Je connaissais Jace de nom, tout comme son band, affirme Maginot. J’avais entendu aussi certains albums (Wolf Parade, The Loodies, Mark Berube, Patrick Watson, Chinatown, Suuns) sur lesquels il avait travaillé. J’apprécie beaucoup ce qu’il fait. C’est un gars qui aime énormément les ambiances planantes, comme moi. Il n’a pas peur d’en beurrer épais dans le reverb (réverbération) ! On lui a donc téléphoné et il avait un peu de temps. »

En juin 2014, les deux gars, entourés de musiciens invités, commençaient ainsi les sessions d’enregistrement.

« Ça s’est avéré libre et assez instinctif. Une fois terminées les prises de piano, guitare et voix, on a exploré : un vieux synthétiseur, un saxo, un cor français (Pietro Amato), des percussions… Je suggérais des ambiances et les musiciens se lançaient de manière instinctive. »

Le résultat est un album anglophone (excepté le morceau francophone Le siècle bruyant) dreamy de douze chansons mettant l’emphase sur une approche alternative du folk, sur les harmonies vocales, les arrangements fins, les atmosphères éthérées et le sentiment nostalgique. « La nostalgie, c’est magnifique, il faut seulement savoir la doser, de lancer le chanteur. C’est le sentiment qui m’émeut le plus dans toutes les formes d’art. C’est une force très puissante. J’aime me vautrer dans la nostalgie. »

Et le fameux reverb?

« Pour moi, ça semble naturel. Mais souvent, ça accroche les gens. Dès les premiers mix de chansons en studio, certains trouvaient l’utilisation du reverb un peu trop abusif. J’aime l’effet de bulle qu’il crée et l’élément musique sacrée qu’il peut provoquer. Quand j’ai commencé à composer, j’aimais déjà cet effet. J’adore chanter avec un son de guitare passé dans du reverb

« Après ça, c’est une affaire de compromis. J’ai donc essayé de trouver un juste milieu. Cette mince ligne entre rester authentique et considérer la critique des professionnels qui m’entourent… Si personne ne m’avait rien dit, mon album serait une mer de reverb ! »

Déjà sur la route, Elliot Maginot devrait entamer une tournée à compter du mois de mars. Il sera accompagné de trois autres musiciens qui sont le guitariste Jean-Philippe Hébert (qui joue aussi avec Lisa LeBlanc), le claviériste Jesse Mac Cormack (qui devrait sortir un album d’ici l’an prochain) et le batteur Mathieu Leguerrier.

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