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«Mensonges» sur Club illico : une suite encore plus sombre

Saison 2 de Mensonges : une suite encore plus sombre
Serge Gauvin

Probablement l’un des secrets les mieux gardés de la dernière année télévisuelle, la série Mensonges, de l’auteur Gilles Desjardins, du réalisateur Sylvain Archambault et mettant en vedette Fanny Mallette, Éric Bruneau et Sylvain Marcel, a d’abord été rendue disponible, au printemps 2014, sur Club illico, avant d’être diffusée sur la chaîne addikTV, en juin.

La deuxième saison suivra la même trajectoire : elle est présentement en ligne sur Club illico, depuis mercredi dernier, et atterrira sur addikTV plus tard au printemps. Il en coûte 9,99$ par mois pour être membre de Club illico et dévorer d’un trait les 10 épisodes du deuxième volet de ce thriller policier enlevant qui, s’il connaît un parcours discret, n’en a pas été moins applaudi. À preuve, Mensonges a raflé, au dernier Gala des Prix Gémeaux, le trophée de la Meilleure série dramatique, et Fanny Mallette a été sacrée Meilleure actrice pour son jeu. Une troisième saison a de surcroît déjà été confirmée pour l’an prochain. Le premier chapitre est vendu en coffret DVD depuis l’automne, pour ceux qui ne l’ont pas encore vu et voudraient se rattraper.

Mensonges se fonde sur les enquêtes de l’intrépide trio formé des sergents détectives Julie Beauchemin (Fanny Mallette), Maxime Moreli (Éric Bruneau) et Bob Crépault (Sylvain Marcel). À chaque épisode – ou presque - les trois collègues dénouent une affaire sordide en menant des interrogatoires très serrés avec deux ou trois suspects. Le suspense est, chaque fois, bien mené, et on est souvent confondus jusqu’à la toute fin. Une plus grande intrigue, qui trouve sa source dans la soif de vengeance de Maxime, dont le frère a été assassiné lorsqu’il était enfant, englobe tout le reste et sera davantage approfondie au fil de l’histoire.

Nouveau patron

La suite s’annonce encore plus sombre et nous tiendra toujours en haleine avec ses multiples rebondissements. Dès le départ, le cadavre de Monsieur Bonbon (Jean-Pierre Bergeron), le propriétaire de confiserie que Maxime tenait responsable de la mort de son frère, est retrouvé dans le fleuve. Le meurtre est l’œuvre d’un professionnel : le ventre de la victime a été ouvert du sternum au pubis, pour éviter que son corps ne remonte à la surface, et ses yeux et ses lèvres ont été cousus.

Mensonges

Saison 2 de Mensonges

Maxime a-t-il quelque chose à y voir? Peut-être, mais gardez en tête que rien n’est jamais si simple qu’il n’y paraît. Bien vite, on découvrira d’autres corps au fond de l’eau, ceux de cinq enfants, à proximité de l’emplacement où gisait Monsieur Bonbon. Ces macabres trouvailles déboucheront sur de gros maux de tête et un nébuleux casse-tête à élucider pour nos flics.

Au bureau, Marcel Lévesque (Pierre Verville) a été promu à l’État-Major et Phil Walker (Normand D’Amour) le remplace, ce qui ne fait pas l’affaire de Julie. Walker est un adepte de travail sur le terrain et est peu impressionné par les tactiques psychologiques de Julie pour déjouer ses adversaires. Celle-ci devra vaincre sa phobie des scènes de crime, à son grand désarroi.

Dans sa vie sentimentale, la belle a cessé de jouer au chat et à la souris avec Maxime et se décide à donner une deuxième chance à sa vie de famille avec Vincent (David Savard). On sent qu’elle fait ce choix davantage pour ses enfants que pour elle-même. Sera-t-il judicieux?

Toute la distribution de Mensonges est très solide, mais Mélissa Désormeaux-Poulin, dans le rôle de Carla, la sœur prostituée de Maxime, et Pierre Lebeau, dans celui d'un suspect associé à la mort de Monsieur Bonbon, brillent particulièrement dans les deux premiers épisodes avec des performances à saluer. Dans ces deux heures et les subséquentes, Gaston Lepage, Marc Béland, Julie LeBreton, Yves Jacques, Élise Guilbaut, Sarah-Jeanne Labrosse, Mathieu Quesnel, Sylvie Drapeau et Robert Marien, entre autres, défileront au poste et seront questionnés. Gilles Desjardins affirme avoir souvent des visages d’acteurs en tête lorsqu’il imagine ses personnages secondaires épisodiques.

Un Breaking Bad québécois?

Certes, on peut trouver dommage qu’un produit d’une aussi grande qualité que Mensonges demeure encore aujourd’hui inconnu d’une grande partie de l’auditoire, parce que réservé aux publics-cibles de plateformes en particulier, Club illico et addikTV.

Mais son créateur, Gilles Desjardins, préfère se dire que Mensonges vivra plus longtemps à travers les années et gravira plus lentement, mais tout aussi sûrement, les échelons de la popularité. Après tout, le premier pan de sa fiction a généré 400 000 visionnements sur Club illico, il continue de vivre sur DVD, et Gilles Desjardins a bon espoir que Mensonges trouve éventuellement sa niche à TVA.

«On innove, c’est certain, reconnaît celui qui nous a offert, dans le passé, la série historico-policière Musée Eden. Et avec l’innovation vient les risques. On découvre, au fur et à mesure. Pour l’instant, je perçois que c’est quelque chose qui se fait à long terme. Sur chaque plateforme, on va chercher un nouveau public. Ce public se définit sur une période de temps beaucoup plus longue que lorsqu’une série est diffusée sur une station généraliste, qui crée un effet rassembleur et dont tout le monde parle en même temps. Avec Mensonges, on mise sur le long terme. De toute façon, moi, je ne suis pas pressé, dans la vie (rires). Je n’ai jamais eu une carrière flamboyante, j’ai toujours fait mes choses petit à petit. Ça correspond à mon tempérament, je n’ai pas de problème avec ça.»

Des exemples comparables bien connus de titres aujourd’hui incontournables le réconfortent également.

«Aux États-Unis, quand la production Breaking Bad a commencé, les cotes d’écoute étaient totalement ridicules. Au premier épisode, absolument personne ne regardait ça, il y avait moins d’un million de téléspectateurs. Et, à la toute fin, c’a décuplé, ils ont terminé avec des cotes d’écoute hallucinantes. Ce sont de nouveaux types de diffusion, et je pense qu’on ne peut pas comparer. Quand l’expérience sera terminée, on pourra porter un jugement et voir si c’a été avantageux. Au bout du compte, ça devrait être rentable, tout ça», estime celui qui dit être un fervent de sitcoms à la Seinfeld et Friends, et qui cherche à recréer l’effet de huis-clos de ces comédies dans Mensonges.

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