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Entrevue: La charte «n'est pas mon combat», dit Alexandre Cloutier

La charte «n'est pas mon combat», dit Cloutier

QUÉBEC - Alexandre Cloutier continue de se distancier du dossier de la Charte des valeurs. S'il souhaite trouver une solution à l'épineux débat, le candidat à la chefferie n'entend pas en faire un cheval de bataille.

«Si je me présente dans la course à la chefferie du Parti québécois, ce n'est pas parce que je veux imposer un code vestimentaire à la fonction publique québécoise», dit-il. «Ce n'est pas mon combat», ajoute le député de Lac-Saint-Jean, qui souhaite axer sa campagne sur d'autres enjeux, tel l'éducation.

L'ex-ministre du gouvernement Marois avait déjà pris ses distances de la Charte des valeurs après l'élection du 7 avril dernier. «Je l'ai dit, je vais le répéter, je pense qu'on est allé trop loin sur la charte», affirme-t-il. Le candidat souhaite maintenant pouvoir passer à autre chose. «J'ai l'impression de vivre le jour de la marmotte», lance-t-il avec le sourire.

Après les attentats contre Charlie Hebdo, Alexandre Cloutier a fait connaître sa position sur la Charte des valeurs dans une lettre ouverte publiée conjointement avec l'ex-ministre Louise Beaudoin. L'interdiction de signes religieux, écrivait-il, devrait uniquement s'appliquer aux personnes en position d'autorité, incluant les enseignants.

Il explique que sa position était une volonté d'en arriver à un compromis, notamment avec la CAQ. «Comme élu et comme candidat à la chefferie, c'est important que je me positionne et que je dise là où je loge, que j'explique mon point de vue, dit Alexandre Cloutier. Mais je suis à la recherche de consensus.»

Alexandre Cloutier est également contre l'idée d'une clause grand-père qui permettrait aux employés déjà en poste de conserver leurs signes religieux. Il y voit une mesure discriminatoire entre deux groupes d'employés. «Soit elle est bonne, la mesure, soit elle ne l'est pas, dit-il. Moi, faire de la discrimination sur l'âge, ça n'a jamais été vraiment ma tasse de thé.»

Son adversaire dans la course à la chefferie, Bernard Drainville, propose d'inclure une clause grand-père dans la nouvelle mouture de la charte des valeurs afin d'éviter que des fonctionnaires perdent leur emploi.

Alexandre Cloutier ne nie pas que sa formule pourrait obliger des employés à démissionner, mais il se dit flexible. La mise en oeuvre de l'interdiction pourrait se faire graduellement. «Il n'y pas de solution magique», reconnaît-il.

Lutte à l'intégrisme

Sur la lutte à l'intégrisme, Alexandre Cloutier dénonce la proposition de la CAQ. La formation de François Legault souhaite modifier la Charte des droits et libertés de la personne pour interdire les prêches qui vont à l'encontre des valeurs québécoises. «C'est extrêmement dangereux, lance Alexandre Cloutier. La liberté d'expression est au coeur de notre démocratie.»

Il ne faut pas censurer ce qu'on n’aime pas entendre, argue-t-il. «La beauté de ça, c'est qu'on peut aussi y répondre, dit-il. C'est le jour où on ne peut plus y répondre que ça devient problématique.»

Alexandre Cloutier propose plutôt de s'attaquer aux «fondements» de l'intégrisme. «Avant d'aller couper le micro aux gens, je suis davantage dans l'intégration, l'emploi, les mesures d'accueil, la formation», énumère-t-il.

Le candidat à la succession de Pauline Marois souhaite également s'attaquer au financement des lieux de culte et des écoles confessionnelles. «Il y a un sérieux ménage à faire là-dedans», dit-il.

Compressions en régions

Par ailleurs, le député de Lac-Saint-Jean dénonce l'abolition par le gouvernement Couillard du Fonds de soutien aux territoires en difficulté. Il ne croit pas le ministre Moreau, qui affirme que d'autres fonds viendront pallier le manque à gagner. «C'est faux, c'est complètement faux, tranche Alexandre Cloutier. Les sommes ne sont pas au rendez-vous.»

En plus de l'abolition des centres locaux de développement (CLD) et des conférences régionales des élus (CRE), la centralisation des services créée par le projet de loi 10 entraînera la mise à pied de cadres dans les hôpitaux de sa région. «Dans les régions, ce sont des emplois de qualité», souligne-t-il.

Idem pour Portes ouvertes sur le lac, un groupe d'accueil pour les nouveaux arrivants, qui a dû fermer temporairement, par manque de fonds. Alors que le gouvernement Couillard étudie une nouvelle politique d'immigration, ses mesures d'austérité, souligne Alexandre Cloutier, mettent en péril un organisme voué à l'intégration des immigrants en région.

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