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L'ouverture d'une salle de prière crée des remous à la STM

Une salle de prière à la STM
Radio-Canada

La Société de transports de Montréal (STM) a mis un local de prière à la disposition d'un employé musulman au garage Youville, dans le nord de la Ville. L'initiative de la STM provoque la controverse dans ses propres rangs.

Le local de prière du garage situé sur la rue Saint-Laurent au nord de l'autoroute 40 peut accueillir jusqu'à six personnes. La salle mesure 1,5 m de largeur sur quelques 6 mètres de longueur.

La STM a informé le syndicat de son initiative mercredi dernier.

Des tensions sont apparues au sein du personnel de la STM dans la foulée des attentats de Paris. Des employés ont affiché des caricatures de Mahomet, au déplaisir de certains employés musulmans, qui ont porté plainte auprès de la direction.

Le président du syndicat du transport de Montréal, Luc St-Hilaire, soutient que la situation provoque la grogne au sein des 2500 employés que représente le syndicat. «Il y a plusieurs secteurs dans l'entreprise et les demandes sont particulièrement faites là où il y a des réparations pour le métro, explique-t-il. Aux autobus, je n'ai pas eu connaissance de demande individuelle, c'est seulement aux métros et la direction des métros applique sa propre politique.»

«Aujourd'hui, on aménage un dessous d'escalier, je comprends les employés qui voient une certaine forme d'injustice là-dedans.»

— Luc St-Hilaire

«En même temps on est incapable de répondre aux employés à savoir si c'est légal ou non», poursuit le président du syndicat. «C'est clair qu'il y a un défi de relation de travail là-dedans, poursuit-il. Il n'y a rien de judiciarisé dans ça. C'est quelque chose de vraiment nouveau dans nos milieux de travail. À la STM, ça fait deux ans qu'on applique ce genre de politique là.»

Le président du syndicat précise que la STM assure que les accommodements sont encadrés et que les personnes qui prennent du temps pour prier le font lors de leurs pauses, non pas sur du temps de travail. «La personne qui doit aller prier doit poinçonner», précise M. St-Hilaire.

M. St-Hilaire avance que la STM est confrontée aux mêmes problématiques que le reste de la société dans le dossier de la laïcité. «Il n'y a pas de décisions qui sont prises par les gouvernements. On a le même problème dans les ateliers.» M. St-Hilaire s'interroge sur la gestion de telles mesures au cas par cas.

Le président du syndicat exclut tout recours aux tribunaux dans ce dossier. Il souligne qu'il représente les 2500 employés de son syndicat, peu importe leur nationalité, leur religion ou leur sexe. «On va vérifier si la façon dont la STM l'applique est correcte», conclut-il.

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