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Après l'attentat, que va devenir Charlie Hebdo? Les médias se mobilisent pour sa survie (VIDÉO)

Après l'attentat, que va devenir Charlie Hebdo? Les médias se mobilisent pour sa survie

Tout faire pour que Charlie Hebdo vive. C'est le mot d'ordre lancé par plusieurs groupes de presse et personnalités publiques au lendemain de l'attentat qui a visé la rédaction de l'hebdomadaire satirique.

Alors que les assassins, toujours recherchés par la police, ont tué douze personnes, dont le directeur de la publication Charb et deux des fondateurs du titre, Cabu et Wolinski, la question de l'avenir du journal se pose.

"Ce n'est pas la connerie qui va gagner"

Un des chroniqueurs réguliers de la publication, l'urgentiste Patrick Pelloux, a affirmé ce jeudi 8 janvier à l'AFP que le prochain numéro sortirait en kiosques. "On va continuer, on a décidé de sortir la semaine prochaine. On est tous d'accord", a-t-il assuré. "C'est très dur, on est tous avec notre peine, notre douleur, nos peurs, mais on va le faire quand même parce que ce n'est pas la connerie qui va gagner. Charb disait toujours le journal devait sortir coûte que coûte", a-t-il poursuivi.

Le rédacteur en chef, Gérard Biard, a lui indiqué à l'AFP que l'équipe du journal se réunissait ce midi. "Il y aura quelque chose" la semaine prochaine, "on ne sait pas encore sous quelle forme", a-t-il expliqué. Un peu plus tard, dans la journée de jeudi l'avocat Richard Malka annonçait qu'il sortirait mercredi et serait tiré à un million d'exemplaires.

La disparition du titre est inconcevable pour le gouvernement

Mais, au-delà de ce prochain numéro qui sera forcément exceptionnel, Charlie Hebdo peut-il continuer alors qu'il est privé de ses principaux membres? Une éventuelle disparition du paysage médiatique est impensable pour Christiane Taubira. "Il est évident qu'il n'est pas possible de concevoir la disparition de Charlie Hebdo. D'abord parce que c'était dans le paysage, ensuite parce que, sa disparition, même si ces criminels sont arrêtés, même si la décision de justice est de les enfermer à vie, ce serait une victoire pour eux. Charlie Hebdo doit rester dans le paysage", a déclaré ce jeudi 8 janvier sur France Info la garde des Sceaux.

Interrogée sur l'intention du gouvernement de venir en aide au journal, Christiane Taubira a répondu: "Vous pensez bien qu'il y aurait des interrogations sur le fait que le gouvernement se charge d'aider Charlie. Si vous pensez à un aide publique oui je pense que cela serait parfaitement justifié".

La veille, la ministre de la Culture, Fleur Pellerin recevait les patrons de la presse écrite et audiovisuelle venus "exprimer leur solidarité et leur volonté de soutenir Charlie Hebdo", rapporte l'AFP. Au cours de cette réunion à laquelle participaient également des syndicats de journalistes, les personnalités présentes ont notamment convenu de se réunir rapidement afin de permettre la parution du prochain numéro de l'hebdomadaire. "Charlie doit paraître, ne pas le faire serait une abdication", a notamment déclaré Emmanuel Hoog, PDG de l'Agence France-Presse. "Nous avons une mission : nous organiser pour faire en sorte qu'un prochain numéro de Charlie puisse paraître", a poursuivi la ministre selon l'agence.

Et ce jeudi, le fond "Presse et pluralisme" et le "fond innovation numérique de la presse" financé par Google ont annoncé qu'ils distribueraient 500 000 euros (près de 700 000$) afin que Charlie Hebdo puisse continuer à sortir.

En matière d'aide logistique plutôt que financière, trois groupes de presse ont déjà proposé de mettre à disposition de Charlie Hebdo "leurs moyens humains et matériels". Radio France, Le Monde et France Télévisions ont par ailleurs invité dans un communiqué commun "tous les médias français [...] à les rejoindre pour préserver les principes d'indépendance et de liberté de pensée et d'expression, garants de notre démocratie". Le groupe Lagardère s'est également joint à cette initiative.

Appels à s'abonner

D'autres personnalités publiques, ainsi que des anonymes, ont également souhaité contribuer à la mobilisation en s'abonnant au journal. Le président du Conseil général de l'Essonne a ainsi annoncé sur Twitter que le conseil général allait prendre 42 abonnements pour ses conseillers.

En attendant le retour du site internet de Charlie Hebdo, les internautes invitent à se tourner vers la plateforme Viapresse.com pour souscrire à un abonnement:

Déjà en 2011, après un incendie criminel qui avait ravagé la rédaction de Charlie Hebdo, le journal avait pu compter sur la solidarité de ses confrères. Charb et son équipe avaient en effet été accueillis dans les locaux de Libération pendant deux mois.

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