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Hillary Clinton : 2015, le moment ou jamais de convaincre en vue de l'élection présidentielle

Hillary Clinton : 2015, le moment ou jamais de convaincre pour la présidentielle
Hillary Clinton, U.S. secretary of state, speaks at a joint news conference with Anifah Aman, Malaysia's minister of foreign affairs, unseen, during her official visit to Kuala Lumpur, Malaysia, on Tuesday, Nov. 2, 2010. Clinton's itinerary includes further stops in Australia, New Zealand and energy-rich Papua New Guinea. Photographer: Goh Seng Chong/Bloomberg via Getty Images
Bloomberg via Getty Images
Hillary Clinton, U.S. secretary of state, speaks at a joint news conference with Anifah Aman, Malaysia's minister of foreign affairs, unseen, during her official visit to Kuala Lumpur, Malaysia, on Tuesday, Nov. 2, 2010. Clinton's itinerary includes further stops in Australia, New Zealand and energy-rich Papua New Guinea. Photographer: Goh Seng Chong/Bloomberg via Getty Images

Rien n'est encore officiel mais les observateurs n'ont aucun doute: 2015 sera l'année qui verra Hillary Clinton annoncer sa candidature à l'élection présidentielle américaine pour succéder à Barack Obama dans moins de deux ans.

L'intéressée a beau entretenir le suspense et esquiver les questions sur le sujet, son silence ne trompe pas grand monde et ne décourage pas ses supporteurs qui affichent sans relâche leur soutien à chacune de ses apparitions publiques ou un peu partout sur internet.

Les sondeurs, eux aussi, sont dans les starting blocks: les enquêtes qui désignent d'ores et déjà l'ancienne secrétaire d'État grande gagnante de l'élection qui aura lieu en novembre 2016 se multiplient ces dernières semaines.

Mais la partie n'est pas gagnée d'avance pour Hillary Clinton. L'échéance reste en effet lointaine et de nombreux éléments peuvent encore changer la donne tout au long de 2015, année riche en événements dédiés à l'élection.

Annonce en bonne et due forme

Avant toute chose, Hillary Clinton doit se déclarer officiellement candidate à l'élection présidentielle. Une annonce qui ne devrait pas se faire en bonne et due forme avant le printemps 2015, si l'on en croit des proches cités dans la presse outre-Atlantique, alors que certains concurrents ont déjà clairement exposé leurs intentions.

Cette déclaration tardive a plusieurs avantages pour l'épouse de Bill Clinton. Cela lui permet notamment d'empêcher d'autres démocrates de se lancer dans la course avec des soutiens financiers primordiaux car nombreux sont les donateurs qui refusent de s'engager envers qui que ce soit tant qu'elle demeure une candidate potentielle.

Attendre patiemment lui permet aussi de continuer à donner des conférences, souvent rémunérées, lors de conventions professionnelles et dans des universités à travers le pays — la dernière en date est prévue pour le 19 mars — et de ne pas avoir à répondre aux attaques menées par les républicains déjà dans la course.

Une fois le moment idéal venu — Clinton ne veut pas être forcée à se déclarer trop tôt, comme cela avait été le cas en janvier 2007, quand elle avait été prise de court par l'annonce d'Obama — la campagne pourra alors officiellement commencer après les tests de popularité qu'ont été ses nombreux discours et la tournée de promotion pour son livre Hard Choices, publié en juin 2014.

Le combat des primaires

Hillary Clinton devra alors affronter ses rivaux au sein du Parti démocrate en vue des primaires. Quasi inexistante pour le moment, la concurrence pourrait s'étoffer avec l'entrée dans l'arène de l'ancien sénateur Jim Webb, de la sénatrice Bernie Sanders, du gouverneur Martin O'Malley et — hypothèse de moins en moins probable — du vice-président Joe Biden.

Sans oublier la sénatrice Elizabeth Warren qui répète, en utilisant uniquement le présent, qu'elle "[n'est] pas candidate" à la Maison Blanche mais n'enterre pas tout à fait d'éventuelles ambitions présidentielles. Une candidature à laquelle des électeurs veulent croire: le réseau progressiste MoveOn.org a lancé en décembre un mouvement pour la convaincre de se présenter, embauché dix personnes à plein temps et récolté un million de dollars pour recruter dans le New Hampshire et l'Iowa, les deux États qui voteront en premier aux primaires 2016.

Alors que le positionnement politique de Hillary Clinton peut sembler trop prudent, voire vague, Elizabeth Warren n'a pas ce problème. Son combat est la défense de la classe moyenne, et l'ennemi s'appelle Wall Street. À droite, sa pugnacité la fait qualifier de radicale anti-business. Mais elle attire pour les mêmes raisons la gauche du Parti démocrate.

Si elle bénéficie du soutien de 300 anciens collaborateurs des campagnes présidentielles Obama, qui ont signé une lettre ouverte l'exhortant à se lancer, Elizabeth Warren souffre cependant d'un déficit de notoriété qui la place bien loin derrière Hillary Clinton dans les sondages. Les supporteurs de cette sénatrice sont d'ailleurs conscients du caractère "inévitable" de l'ancienne secrétaire d'État et reconnaissent que l'objectif de sa candidature serait aussi de pousser davantage les débats à gauche pendant les primaires.

Bush vs Clinton, le retour

En parallèle des primaires, Hillary Clinton devra bien sûr faire face aux candidats républicains. Pour l'heure, l'ancienne première dame est donnée largement gagnante dans les sondages. Cette dernière remporterait 54% des suffrages contre 41% pour le républicain Jeb Bush dans un éventuel match présidentiel en 2016, selon un sondage de CNN.

Un écart important qui se réduit. L'ancien gouverneur de Floride et dernier poids lourd en date de la dynastie Bush — qui a annoncé le 16 décembre qu'il explorait "activement" une candidature à la Maison Blanche — a en effet gagné en popularité face à Hillary Clinton depuis le début 2014 quand il recueillait 36% des intentions de vote dans ce même face à face.

Jeb Bush, 61 ans, a d'ailleurs pris de l'avance sur ses nombreux adversaires républicains aux primaires. Sur 15 candidats potentiels, il remporte la faveur de 23% des républicains, contre 14% en novembre. Son plus proche concurrent, le gouverneur du New Jersey Chris Christie, ne séduit que 13% des interrogés.

La machine politique de la famille Bush, affinée pour l'élection à la présidence du père de Jeb, George H.W Bush et ensuite de son frère George W. Bush à deux reprises, semble déjà difficile à contrer pour les adversaires de l'ex-gouverneur de Floride dans son propre parti. De quoi offrir aux Américains un duel Bush vs Clinton, comme en 1992.

"Odeur de voiture neuve"

Élue pour la 13e année consécutive femme la plus admirée aux États-Unis dans le classement de l'institut Gallup — devant Oprah Winfrey et la Pakistanaise de 17 ans Malala Yousafzai récompensée en 2014 d'un prix Nobel de la paix —, Hillary Clinton sera sans aucun doute la personnalité la plus populaire parmi les candidats en lice, toutes familles politiques confondues.

Une popularité malgré tout en déclin et qui a même atteint récemment son plus bas niveau en cinq ans. Un sondage du Wall Street Journal et de NBC News rapportait en septembre que 43% des électeurs avaient une opinion favorable de Hillary Clinton contre 59% en février 2009 alors qu'elle devenait secrétaire d'État.

Une mauvaise nouvelle n'arrivant pas seule, son livre publié au début de l'été dernier n'a pas fait recette. Si la tournée de promotion a bien fonctionné, nos collègues américains du HuffPost avancent qu'après s'être écoulé à près de 86.000 exemplaires les sept premiers jours, Hard Choices a vu ses ventes divisées de moitié les deux semaines suivantes. La maison d'édition Simon & Schuster aura bien du mal à écouler le million de copies qui aurait été envoyées aux libraires.

Les Américains finiraient-ils par se lasser? Hillary Clinton devra passer 2015 à se battre pour convaincre son parti comme les électeurs que ce repli n'est que temporaire et espérer que, contrairement à ce que Barack Obama a déclaré avec humour sur ABC en évoquant son propre départ, les Américains ne voudront pas "sortir de chez le concessionnaire avec quelque chose qui n'a pas autant de kilomètres que [lui] au compteur" et qu'ils ne "rechercheront [pas] cette odeur de voiture neuve".

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