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Infoman 2014 : plus tranquille qu'en 2013

Infoman 2014 : plus tranquille qu'en 2013
Capture d'écran

Infoman 2014 aura été un peu moins riche en perles mémorables qu’Infoman 2013. La revue de fin d’année, qui précédait le Bye Bye 2014 à Radio-Canada mercredi soir, ne contenait aucun segment aussi marquant, par exemple, que celui de Catherine-Anne Toupin remplaçant la super-poutre du pont Champlain de l’an dernier. On a ri moins souvent, l’ensemble ne pétillait pas autant que la dernière fois.

Or, notre Infoman et ses troupes ont l’avantage d’arriver avant le Bye Bye dans la grille-horaire ; ils ont donc été les premiers à traiter, par exemple, des Pineault-Caron, du Cocothon de Laval, d’Eddy Savoie et des Résidences Soleil (rebaptisées les Résignances Soleil) ou de Mommy (amusante saynète où Jean-René Dufort se querellait avec Antoine Olivier Pilon pour recréer la scène du panier d’épicerie). Aussi exploités dans le Bye Bye, ces thèmes ont nécessairement généré un sentiment de déjà-vu lorsqu’exposés une deuxième fois. Heureusement, on a ici affaire à deux équipes de talent, qui rivalisent d’ingéniosité et d’originalité.

Levons notre chapeau à Jean-René Dufort, qui a accompli le tour de force de faire porter à Pierre Karl Péladeau le chapeau de Séraphin Poudrier et à lui faire admettre un «Je suis un peu gratteux» inattendu en fin d’émission. Une très efficace chanson-hommage à l’aspirant-chef du Parti québécois, composée de divers extraits de bulletins de nouvelles et autres images raboutées ensemble, a résumé l’ascension du principal intéressé en politique et, en entretien avec lui, l’animateur lui a suggéré des façons de se départir de ses actions de Quebecor : les donner à Julie Snyder, les placer dans une boîte pour écraser Jean-Marc Fournier, les faire tirer au Banquier ou leur créer un compte Facebook et en user comme si elles étaient une entité à part. Péladeau a été bon joueur et a semblé s’amuser des folies d’Infoman.

Marcel Sabourin et le Cocothon

Parmi les autres portions qui nous ont fait sourire, signalons le récit du Cocothon, abondamment dramatisé par Marcel Sabourin, qui faisait la lecture à de jeunes enfants comme s’il s’agissait d’une fable épique. Des images animées dignes d’un film d’horreur défilaient à l’écran.

Très bonne idée que d’inviter les actrices d’Unité 9 à simuler une évasion pour évoquer la fuite des évadés d’Orsainville. On a aussi eu l’audacieux flash de demander à l’expert américain en effets spéciaux, Jamie Hyneman, co-animateur de l’émission MythBusters, de décortiquer l’objet volant qui a fendu l’air derrière Colette Provencher pendant l’un de ses bulletins de météo, cet automne. L’homme était de passage à la Place des Arts pour présenter un spectacle en novembre. Quelques minutes plus tard, on n’a évidemment pas manqué d’adresser un clin d’œil rapide, mais néanmoins senti, au cône orange du TVA 22h de Sophie Thibault.

La caustique rétrospective s’est amorcée sur une chanson entonnée par Valérie Carpentier énumérant quelques faits marquants de 2014 (Karim Ouellet avait interprété la pièce d’ouverture en 2013, et Bernard Adamus, en 2012), puis sur une visite du Parlement ukrainien. Pendant son heure de délire, Jean-René Dufort s’est moqué de l’enthousiasme de Régis Labeaume à faire arpenter son futur amphithéâtre aux journalistes, a félicité Denis Coderre pour le boulot réalisé pendant sa première année à la mairie de Montréal, a dévoilé le celebgate québécois reposant sur des photos faussement «compromettantes» de Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier, Mariloup Wolfe, Jean-Philippe Wauthier et Joey Scarpellino, a parlé de l’aéroport de Mirabel, du référendum en Écosse, de l’arrêt de François Hollande au Canada, et a été à la rencontre du scientifique britannique Matt Taylor, de l’Agence spatiale européenne pour, entre autres, lui remettre une veste plaquée du logo de Radio-Canada.

Manifestation de zombies

En survolant la dernière campagne électorale provinciale, Infoman 2014 nous a rappelé l’existence de Steven Fleurent, ce candidat de la CAQ dont les photos «osées» publiées sur Facebook ont causé scandale, l’image de la «cage à homards» brandie par Philippe Couillard et le discours de défaite de Pauline Marois. En entrevue avec Jean-René Dufort, l’actuel premier ministre y est allé d’une drôle de déclaration pour commenter la victoire libérale d’avril dernier :

«Des fois, mieux vaut être chanceux que bons», a-t-il évalué. Ses détracteurs n’oublieront sûrement pas cette phrase de sitôt!

Les audiences de la commission sur la Charte des valeurs ont été une mine de précieuses trouvailles pour les créateurs d’Infoman 2014. Quelques témoignages recueillis au cours de la consultation publique valaient leur pesant d’absurdité ; une dame a même soulevé la tenue de manifestations de zombies dans son patelin. «On n’a pas choisi de se retrouver devant un troupeau de zombies, c’est des choses qui devraient être interdites», a-t-elle martelé, le plus sérieusement du monde. Bernard Drainville a précisé que cette femme parlait d’un mouvement de gens déguisés en zombies et non de «vraies» créatures surnaturelles. «Je pourrais dire : tu m’as fait jouir», a annoncé Jean-René Dufort au «père» de la Charte avant d’analyser avec lui quelques phrases étranges.

«C’est qui l’épais dans la hiérarchie qui a pensé à ça?», a balancé Jean-René Dufort au visage de Philippe Couillard, désireux de savoir qui avait décidé de couper la subvention au magazine Les Débrouillards, une décision finalement reléguée aux oubliettes quelques jours après qu’on l’eût dénoncée partout.

Enfin, Infoman 2014 n’aurait pu oublier de commémorer la commission Charbonneau, qui a récemment pris fin et qui a fourni tant de matériel juteux à ses artisans dans les dernières années. Alors qu’en 2013, un montage sur l’air de Blurred Lines assemblait quelques citations loufoques ou impertinentes de la commission d’enquête, cette année, on a construit le jeu Tic Tac Charbonneau et demandé à Yves Jacques de lire des passages de la biographie de Bernard «Rambo» Gauthier. C’est vraiment la fin d’une époque pour Jean-René Dufort et toute la bande d’Infoman…

Infoman 2014, en rediffusion jeudi, 1er janvier, à 20h, à Radio-Canada.

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