QUÉBEC - Un groupe de personnes trans manifestera devant l'Assemblée nationale mercredi pour exiger la mise en application d'une loi qui doit leur permettre de changer légalement d'identité sexuelle sans passer sous le bistouri.
«Monsieur Caroline». C'est ainsi que Caroline Trottier-Gascon est désignée dans toutes les communications officielles. Sur la lettre du Directeur général des élections, à l'hôpital, à l'université...
Pourtant, le projet de loi 35 adopté en décembre 2013 permettra le changement d'identité sexuelle auprès du directeur de l'état civil sans subir l'opération de changement de sexe, comme c'est le cas actuellement. Mais le règlement qui permettra sa mise en application se fait attendre.
Mercredi, entre 20 et 50 personnes trans viendront donc manifester leur impatience devant le parlement de Québec.
Obliger une personne à subir une chirurgie pour changer d'identité sexuelle légale «nie le consentement libre et complet» sur la décision de choisir, ou non, l'opération, note Caroline Trottier-Gascon, qui est porte-parole et coordonnatrice Groupe d’action trans* de l’Université de Montréal.
L'Ontario et plusieurs autres juridictions dans le monde ont déjà aboli cette obligation.
De plus, plusieurs ne souhaitent pas nécessairement obtenir un changement de sexe. L'opération peut engendrer une perte de sensibilité sexuelle, en plus de rendre stérile.
La députée de Québec solidaire, Manon Massé, affirme que le temps presse. «Beaucoup de personnes me disent que l'absence de règlement laisse le directeur de l'état civil dans l'arbitraire», dit-elle.
Elle ajoute que la communauté trans aimerait être consultée avant la mise en application du règlement. «Ce n'est pas tout le monde qui maîtrise le dossier trans», dit Manon Massé.
Au cabinet de la ministre de la Justice, on explique que le projet de règlement est toujours en cours. Après son arrivée en fonctions au printemps dernier, Stéphanie Vallée a voulu prendre le temps de rencontrer divers acteurs sur le terrain afin de présenter un projet «qui répond bien aux besoins», explique son attachée de presse.
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