PARIS - Un ancien professeur de sociologie de l'université d'Ottawa, Hassan Diab, est prêt à se défendre après avoir été mis en examen pour assassinat en France, a rapporté son avocat, samedi.
Le citoyen canadien de 60 ans a été renvoyé en France vendredi, après que la Cour suprême eut refusé un appel sur un ordre d'extradition.
Les autorités françaises voulaient interroger Hassan Diab à propos d'un attentat à la bombe en 1980 contre une synagogue de Paris, dans lequel quatre personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées. Il a toujours nié sa participation à cet événement.
L'avocat de M. Diab, Stéphane Bonifassi, a affirmé qu'il ne faisait aucun doute que son client serait mis en examen dès son atterrissage en France, mais qu'il était prêt à prouver son innocence en cour.
«Mon client est de bonne humeur, je dirais même d'humeur combative. Nous allons réfuter les accusations et, espérons-le, le fait qu'il n'y ait aucune preuve contre mon client prévaudra et lui rendra sa liberté», a affirmé M. Bonifassi depuis Paris.
Hassan Diab pourrait être aussi accusé de tentative d'assassinat et vandalisme à l'aide d'une matière explosive ou incendiaire, selon l'avocat.
Le dossier est présentement entre les mains d'un juge, qui décidera s'il y aura un procès. Ce processus pourrait prendre jusqu'à 18 mois.
Dans des documents déposés à la Cour suprême, les avocats canadiens d'Hassan Diab ont mis en doute la crédibilité que la France accorde à des informations secrètes et la fiabilité de preuves qui ont été révélées, spécialement une carte d'enregistrement d'hôtel prétendument signée par M. Diab.
Comme à l'habitude, la Cour suprême n'a pas donné les raisons de son rejet de l'appel.
La défense de M. Diab sera centrée sur la véracité des preuves qui portent contre lui, a dit M. Bonifassi. «Nous voulons un procès pour prouver, encore une fois, que ce dossier est vide.»
Dans une déclaration après la décision de la Cour suprême, Hassan Diab a décrit sa vie comme un cauchemar kafkaïen et a juré de ne jamais cesser de se battre pour revenir au pays qu'il considère comme la maison.
Il demeurera en détention préventive jusqu'à ce qu'une décision soit prise. Stéphane Bonifassi a précisé que M. Diab n'avait pas encore eu la chance d'appeler sa femme et ses enfants au Canada, mais on lui a promis qu'il aurait éventuellement la chance de leur parler.
La Gendarmerie royale du Canada a arrêté M. Diab, un Canadien d'origine libanaise, en novembre 2008 sur demande de la France.
En juin 2011, un juge ontarien a déposé un ordre d'extradition, bien qu'il admettât que le dossier contre lui était faible. En avril de l'année suivante, le ministre de la Justice d'alors, Rob Nicholson, a signé l'ordre d'extradition pour rendre Hassan Diab aux autorités françaises.