Grosse excitation dans l'air mercredi soir au Métropolis. C'est qu'Alt-J ne vient pas si souvent nous rendre visite! Après une première partie sympathique - mais sans plus - de Mikki Ekko, place au quatuor britannique.
Lumière rouge, rythmée. Premières notes de Hunger Of The Pines: et voilà, la salle comble, fébrile, a crié de joie. Plusieurs mains se sont levées dans les airs, formant un triangle à l'effigie de la formation. L'enthousiasme ne s'est pas tari durant l'interprétation de Fitzpleasure, Something Good et Left Hand Free.
Une énergie bienvenue, puisque les gars d'Alt-J sont loins d'être des bêtes de scène. Si ce n'est d'un timide bonsoir au début du spectacle, on a eu droit à quelques interventions gentilles - en français s'il vous plaît - de Gus Unger-Hamilton aux claviers et à la voix. Et c'est très bien ainsi: laissant toute la place à la musique qui présente un savant mélange de folk, électro et rock expérimental, les artistes ne tombent pas du tout dans le tape-à-l'oeil. Un choix rafraîchissant pour une excellente formation qui pourrait clairement s'offrir un spectacle à grand déploiement. Plutôt, de magnifiques jeux de lumière et une musique évocatrice, qui pousse à la réflexion, l'immersion. Point.
C'est dans cette atmosphère de charmante simplicité qu'Alt-J a égréné les succès de son premier album béton An Awesome Wave (2012) et du plus récent This Is All Yours (2014) aux spectateurs plus que conquis. Si on a atteint les sommets avec Tesseltate, Every Other Freckle, Taro et The Gospel Of John Hurt, on est étrangement un peu redescendu de notre nuage avec le rappel. Coup sur coup: Lovely Day, Nara et Leaving Nara. Peut-être un brin trop calme pour souligner la fin? Le groupe s'est rattrapé en grand avec Breezeblock, qui a clos magnifiquement la soirée.
Alors, Alt-J à Montréal: est-ce qu'il fallait être là? Absolument! À ne pas manquer lors de son prochain passage, qui ne saurait tarder selon Gus Unger-Hamilton qui a affirmé qu'il s'était «ennuyé de nous». Idem. À la prochaine!