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Joni Ernst, castreuse de porcs et révélation des élections de mi-mandat aux États-Unis

Joni Ernst, castreuse de porcs et révélation des élections de mi-mandat aux États-Unis
Capture YouTube

Elle veut faire "couiner" les démocrates quand elle sera au Sénat. Et elle est bien partie pour.

Elle, c’est Joni Ernst, candidate républicaine au Sénat pour l’Iowa. Militaire de carrière, lieutenant-colonel pendant plus de 20 ans dans la garde nationale de l’Iowa et engagée en Irak en 2003, elle est la révélation de la campagne en vue des élections de mi-mandat qui se tiennent ce mardi aux Etats-Unis. Dans le camp républicain, on attend la victoire dans le Kentucky du sénateur sortant Mitch McConnell qui ambitionne depuis des décennies de prendre la présidence du Sénat... et celle de cette nouvelle-venue au niveau national.

Si les républicains gagnent le Sénat (les midterms renouvellent 435 sièges de la Chambre des représentants, 36 des 100 sièges du Sénat et 36 des 50 gouverneurs d’Etats), Joni Ernst n’y sera pas pour rien. La bataille se joue à quelques sièges et notamment celui de l’Iowa où elle est candidate. Cet Etat emblématique des années Obama, celui où, en 2008, le jeune sénateur de l’Illinois, était arrivé en tête de la primaire démocrate, ce qui lui a ouvert la voie vers la Maison-Blanche.

Mise à jour le 5 novembre: Joni Ernst a été élue face au démocrate Bruce Braley.

Joni Ernst y a mené une campagne faite de Obama-bashing et de cochons… oui, de cochons.

Une castreuse de porcs

Tout le pays a entendu parler de Joni Ernst durant cette campagne. Et ce, grâce à son premier clip de campagne, intitulé “Squeal”, le couinement du cochon en anglais.

La conservatrice s’y affiche au milieu d'une exploitation porcine. Vêtue d’une chemise à carreaux et d’une veste sans manche, la mère de famille de 44 ans attaque: "J'ai grandi en castrant des cochons dans une ferme de l'Iowa, donc quand j'irai à Washington, je saurai comment couper du porc". En trente secondes, Joni Ernst réussit à faire un parallèle entre ses cochons et les parlementaires américains qui dépensent trop pour l’Etat fédéral au goût des républicains. Son slogan: "Faisons-les couiner".

C’est avec ce clip -réalisé pour moins de 9000 dollars- que Joni Ernst s’est fait un nom. Soutenue par Sarah Palin, son Tea Party et le puissant lobby des armes à feu, la candidate a repris son filon porcin dans son second clip de campagne.

"C'est le désordre. Sale, bruyant et ça pue. Pas ici, je parle de Washington", déclare-t-elle dans une étable, à nouveau entourée de porcs. L’enfant du pays joue à nouveau sur le décalage entre le quotidien des américains des terres agricoles de l’Iowa et le Congrès, extrêmement impopulaires ces dernières années et accusé d’être coupé des réalités.

À côté de ça, Joni Ernst promet qu’en tant que “mère, soldat, conservatrice”, elle luttera contre l’avortement et fera tout son possible pour réduire le poids de l’Etat.

Dans les 99 comtés de l’Iowa où elle est allée faire campagne, la républicaine a également martelé ses arguments anti-Obama. En cours de route, la candidate a même ajouté Ebola à la longue liste des controverses révélatrices de l’incompétence de la bureaucratie Obama. “Il est évident que l'administration et les CDC (les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies) ont sous-estimé la menace posée par ce virus", a accusé Joni Ernst lors d'un débat.

La “Taylor Swift” de cette élection

"Joni va être une extraordinaire bouffée d'air frais à Washington. Il me tarde de la voir là-bas en train de les faire couiner", a plaisanté Mitt Romney, lors d'un meeting commun. Le candidat malheureux de la présidentielle 2012 devrait être exaucé puisque, en plus de faire le buzz avec ses cochons, Joni Ernst est donnée gagnante, devant l'expérimenté démocrate Bruce Braley.

La courbe s’est inversée en mars 2014, date de sortie de son clip de campagne. Aujourd’hui, Joni Ernst a quelques points d’avance.

Joni Ernst s’offre même un dernier coup de projecteur au moment où les citoyens s’apprêtent à voter. Le sénateur démocrate Tom Harkin a eu la riche idée de comparer la candidate à la chanteuse pop Taylor Swift dans un commentaire sexiste.

"Dans cette course pour le Sénat, j’ai regardé quelque clips de campagne, et j’ai ce sentiment que, bon, ‘J’entends beaucoup parler de Joni Ernst. Elle est vraiment séduisante et elle a l’air sympa’", a déclaré le démocrate à un barbecue, le tout filmé et publié sur BuzzFeed ce dimanche 2 novembre. "J’ai pensé à cela et je me moque qu’elle soit aussi jolie que Taylor Swift ou aussi sympathique que Mister Rogers (un célèbre animateur de télévision américain), si elle vote comme Michele Bachmann, elle n’est pas la bonne personne pour l’Etat de l’Iowa."

Depuis dimanche, la déclaration fait les gros titres. Le démocrate a présenté ses excuses, mais Joni Ernst crie au sexisme. "Si mon nom avait été John Ernst sur mon CV, le sénateur Harkin n’aurait pas dit ça." De quoi maintenir son avance jusqu’au passage aux urnes.

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