QUÉBEC - Une autre journée, une autre controverse entourant PKP. La classe politique a rapidement réagi mercredi matin après qu'on ait appris que le député de Saint-Jérôme a plaidé en faveur de crédits d'impôt pour les producteurs télévisuels et cinématographiques, dont bénéficie Québecor.
Lors de l'étude des crédits en juin dernier, Pierre Karl Péladeau a questionné le ministre délégué aux PME Jean-Denis Girard sur la réduction des crédits d'impôts pour les producteurs en télé et cinéma, révélait le quotidien Le Devoir mercredi matin.
Le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie, d’entrepreneuriat, de PME et d’exportations a également commenté le sujet via sa page Facebook jeudi dernier. Le candidat potentiel à la succession de Pauline Marois faisait pourtant déjà l'objet d'une enquête du commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale pour une autre intervention en commission parlementaire concernant la vente des Studios Mel's.
Au même moment, un vice-président de Québecor, J. Serge Sasseville, tenait un argumentaire similaire devant la Commission d'examen sur la fiscalité québécoise.
Tôt mercredi, Pierre Karl Péladeau a défendu ses interventions. «Je pense que ça fait consensus dans l'industrie, que ce soit en télévision, en cinéma ou en multimédia. Je fais mon travail de porte-parole de l'Économie», a-t-il déclaré.
Questionné à savoir à quel moment s'applique l'article 25 du code de déontologie, qui précise qu'un député doit se retirer d'un débat si ses intérêts personnels sont en jeu, monsieur Péladeau a répondu: «Là, faut demander au commissaire à l'éthique, c'est lui qui est le maître de ces questions-là».
Il a ajouté qu'il ne retirait «aucun bénéfice personnel» de ces interventions.
Le député péquiste Claude Cousineau a défendu son collègue.«Je pense que ça va trop loin cette affaire-là. C'est un bon député», a-t-il dit. Claude Cousineau estime que PKP est traité injustement par les médias. «C'est un député comme un autre», dit-il.
Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, n'est pas de cet avis. «Ça va prendre combien d'erreurs pour qu'on constate qu'il y a un problème?», lance-t-il. Jean-Marc Fournier doit d'ailleurs rencontrer aujourd'hui les leaders des autres partis pour discuter d'une nouvelle formule pour étudier le double rôle de monsieur Péladeau. Hier, le Conseil de presse a refusé d'étudier le dossier.
Pour sa part, le ministre Pierre Paradis affirme que Pierre Karl Péladeau ne peut plaider l'inexpérience cette fois-ci. «Plus maintenant. Ça arrive aux nouveaux députés d'avoir une mauvaise connaissance, on a pas de cours de formation. Mais lorsqu'on a été impliqué dans certains dossiers où certaines questions nous viennent des médias, notre premier rôle c'est d'étudier comme il faut notre code de déontologie», dit-il.
Du côté de la CAQ, Éric Caire a déploré le mutisme du chef du PQ par intérim, Stéphane Bédard, de même que de la plupart des aspirants à la chefferie du PQ. «Est-ce qu'ils sont terrorisés à l'idée d'indisposer le futur chef?», demande-t-il.
Éric Caire a aussi rappelé que PKP fait déjà l'objet d'une enquête du commissaire pour son intervention au sujet de la vente des Studios Mel's. «Le commissaire à l'éthique va devoir engager quelqu'un à temps plein pour faire des enquêtes sur monsieur Péladeau», dit le député de la CAQ.
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