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Le tireur d'Ottawa Michael Zehaf-Bibeau avait imploré un juge de le mettre en prison

Michael Zehaf-Bibeau voulait être emprisonné
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L'homme qui a abattu le caporal Nathan Cirillo avant d'entrer au parlement d'Ottawa et d'y être abattu mercredi, Michael Zehaf-Bibeau, a déclaré à un juge de la Colombie-Britannique, il y a trois ans, qu'il était sans abri et qu'il souhaitait être emprisonné pour combattre sa toxicomanie.

L'homme de 32 ans né à Montréal a vécu en Colombie-Britannique dans les dernières années, à Vancouver, Burnaby et Surrey. Il a été accusé de cambriolage et d'avoir proféré des menaces durant un incident survenu le 16 décembre 2011, incident que Michael Zehaf-Bibeau, selon des documents de la Cour, aurait provoqué pour recevoir de l'aide.

La cour a entendu que Michael Zehaf-Bibeau est entré dans un détachement de la GRC à Burnaby le 15 décembre 2011 vers 21 h et a demandé à parler à la police à propos d'un cambriolage qu'il avait commis 10 ans auparavant, pour lequel il n'avait pas été puni, mais souhaitait maintenant l'être.

Un agent de la GRC n'a pas trouvé de dossier à ce sujet et a refusé de l'arrêter. Le jeune homme a été détenu en vertu de la Loi sur la santé mentale, mais a ensuite été relâché, car on estimait qu'il n'était ni malade mentalement ni ivre. Il a déclaré à la police qu'il était sans abri et qu'il voulait aller en prison.

Quelques heures après, dans la nuit du 16 décembre, il s'est rendu dans un McDonald's à Vancouver, a montré un objet pointu à un caissier et a exigé l'argent de la caisse. Le caissier a d'abord cru à une blague. La police est ensuite venue l'appréhender et il a semblé content, a également entendu la cour.

Un psychiatre qui a évalué le jeune homme a déterminé qu'il était apte à subir son procès. « L'accusé est conscient de ses accusations et de la possibilité d'une condamnation », a écrit le psychiatre le 18 décembre 2011. « Il veut être emprisonné, car il croit que c'est la seule façon de vaincre sa dépendance au crack. Il est un musulman dévoué depuis sept ans et croit qu'il doit passer du temps en prison afin de payer pour ses fautes. Il espère être un homme meilleur lorsqu'il sera éventuellement libéré. »

À son audience de libération sous caution, Michael Zehaf-Bibeau a lui-même demandé au juge d'être emprisonné, selon des transcriptions judiciaires. « J'ai avoué avoir fait un vol à main armée il y a 10 ans. Je voulais aller en prison pour devenir sobre », a-t-il déclaré.

« Je suis allé voir la GRC et leur ai dit : mettez-moi en prison, pour que je puisse purger ma peine pour ce que j'ai avoué. Ils ne pouvaient pas le faire, alors je les ai prévenus : si vous ne pouvez pas m'emprisonner, je vais commettre un geste à l'instant juste pour pouvoir être emprisonné. Alors j'ai commis un autre cambriolage juste pour pouvoir être emprisonné. »

L'avocat de la Couronne a dit au juge que Michael Zehaf-Bibeau avait été condamné à deux ans de prison pour le cambriolage au Québec et qu'il ne devrait pas être emprisonné simplement parce qu'il le souhaite. L'avocat a demandé à ce que le jeune homme soit relâché, ce que celui-ci a contesté. Le juge a finalement accepté qu'on le détienne durant la période de Noël.

Presque deux mois plus tard, en février 2012, il était de retour en cour pour répondre des accusations de cambriolage en Colombie-Britannique. Son avocat a déclaré qu'il n'était pas coupable, mais qu'il plaiderait coupable d'avoir proféré des menaces.

L'avocat de Michael Zehaf-Bibeau a déclaré que son client croyait être atteint d'un trouble de l'humeur non diagnostiqué, mais le psychiatre de la cour a réfuté cette affirmation. « Je n'ai détecté aucun signe ou symptôme de maladie mentale et en dépit du fait qu'il semble faire un choix inhabituel, cela ne suffit pas pour lui diagnostiquer une maladie mentale », peut-on lire dans l'évaluation psychiatrique.

Michael Zehaf-Bibeau avait déjà passé 66 jours en détention, et le juge l'a condamné à une journée de plus d'emprisonnement.

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