La motion de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui vise à interdire à un député de détenir une majorité d'actions dans une entreprise médiatique, suscite des inquiétudes au Conseil du patronat du Québec.
Pour son président Yves-Thomas Dorval, cette motion constitue un obstacle supplémentaire pour les gens du milieu des affaires qui veulent s'impliquer en politique.
« On sait déjà que c'est pas facile pour une personne en affaires d'aller en politique, affirme le président du CPQ. La rémunération, la plupart du temps, est bien inférieure, la vie privée etc. Il y a déjà beaucoup de barrières ».
Car le fait d'exiger d'un simple député ou de sa famille proche qu'ils vendent leurs actifs du secteur médiatique « ça va loin, c'est une brèche », estime Yves-Thomas Dorval.
Il souligne que Québecor est une histoire de famille pour Pierre Karl Péladeau, et que ce dernier voudrait qu'elle le reste. Or, le message que lance cette motion c'est qu'il y a un impact, un prix à se lancer en politique, tant pour l'individu que pour sa famille.
« On dit dans la motion : il faut que tu libères tes actions mais ta famille n'a pas le droit d'en avoir non plus », dit M. Dorval.
« Au lieu d'essayer d'interdire les choses il faudrait essayer de le contrôler pour empêcher tout effet négatif » suggère le président du Conseil du patronat du Québec. D'où la nécessité de tenir une commission parlementaire, ce à quoi s'est déjà engagé le premier ministre Philippe Couillard.
Certes, reconnaît Yves-Thomas Dorval, c'est une position particulière que d'être à la tête d'un conglomérat dans les médias, car ce qui est rapporté par les médias a un impact direct dans la vie politique et la vie publique, reconnaît encore M. Dorval, ajoutant « qu'une motion ce n'est pas une loi il n'y a rien de changé aujourd'hui ».
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